[Plus forts ensemble] Thibaut Bechetoille, président de l’association d’entrepreneurs CroissancePlus revient sur l’impact des prêts garantis par l’Etat (PGE) pour les entreprises et appelle ces dernières à se mobiliser sur les questions de changements profond de l’économie européenne.
La crise provoqué par le nouveau coronavirus aura eu des impacts variés sur les entreprises. Parmi les 400 membres de l’association d’entrepreneurs CroissancePlus, représentant des organisations de toute taille et de tout secteur, certaines sont complètement à l’arrêt alors que d’autres ont dû intensifier leurs activités.
Thibaut Bechetoille, le président de l’association et dirigeant d’Ozon, une entreprise spécialisée en cybersécurité, salue les dispositifs mis en place par le gouvernement, et BPIfrance, pour soutenir l’économie. Il met cependant en garde sur l’impact que vont avoir les prêts garantis par l’Etat (PGE) sur l’avenir à court terme des entreprises qui les ont contractés. « La reprise économique sera lente, et d’autant plus compliquées pour les entreprises qui devront rembourser un PGE, car ces crédits à court termes, un à six ans, sont aussi une charge. » explique-t-il.
Afin d’équilibrer les bilans et d’éviter que le passif pèse trop lourdement sur les marges, CroissancePlus milite donc pour la création d’obligations à très long terme, avec la mise en place d’un fonds d’obligation dédié par exemple à la reprise des emprunts PGE.
Plus généralement, dans la période de récession actuelle et à venir, Thibaut Bechetoille appelle à réinterroger le rôle des entrepreneurs. Au-delà des initiatives citoyennes qu’ils sont nombreux à avoir pris dans l’urgence pour aider la société face à la crise (production de masques, mise à dispositions de lit pour les soignants…), le président de CroissancePlus estime qu’il est important de développer les « business à impact », qui font assumer mieux encore à l’entreprise son rôle de ciment social en France.
Il estime par ailleurs qu’avec cette crise, nous avons tous pu prendre conscience du caractère déraisonné de certains aspects de notre économie et de nos productions, que ce soit sur les sujets environnementaux, de souveraineté ou de pérennité économique. Pour lui, les entreprises européennes pourraient réagir, notamment avec la création d’une bourse européenne spécialisée sur les business à impact.