La crise que nous traversons a profondément modifié nos façons de travailler. Elle montre également à quel point les outils collaboratifs et de gestion RH vont devoir évoluer rapidement au sein des organisations. Nous avons sélectionné pour vous 5 solutions proposées par de jeunes start-up françaises, qui ont parfois vu la demande exploser durant le confinement.
La start-up lilloise eLamp développe une solution en mode SaaS de cartographie des compétences en entreprise en temps réel, en centralisant les données sur le profil des collaborateurs (hard skills, soft skills, etc.). Pour sa première levée de fonds, elle vient d’obtenir un financement de 2 millions d’euros auprès de MySeedCap, BPI France, BNP Paribas, CIC, Société Générale et un groupement de business angels d’Euratechnologies.
Les collaborateurs, qui renseignent eux-mêmes leurs données sur la plateforme, peuvent notamment faire évoluer leurs profils, ajouter des expertises, tout comme indiquer leurs souhaits d’évolution de carrière. Ensuite, grâce au machine learning et à l'intelligence artificielle, le DRH ou le manager peut mieux connaître ses équipes et les accompagner dans leur progression. eLamp, qui compte une vingtaine de collaborateurs entre Paris et Lille, souhaite doubler son effectif cette année. « Du fait de la crise du Covid et des restructurations qui s’annoncent, nous accélérons la R&D qui porte sur la simulation des organisations et leur bassin de ressources… L’idée étant aussi d’anticiper les plans d’actions individuels de formation », explique Olivier Rohou, l’un des trois cofondateurs de la société fondée il y a cinq ans avec Florian Bojda et Jean-Baptiste Noachovitch. Parmi ses clients : Bouygues Construction, Eurotunnel, Spie, Enedis, Eiffage…
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Comment faire qu’une équipe projet fonctionne bien dans ses interactions au quotidien ? C’est ce sur quoi s’est penché Effency en s’aidant des sciences cognitives pour fournir à chacun les bons outils pour interagir et gérer de façon efficace des projets. Le chatbot TeamMate est donc le premier coach digital en intelligence collective qui, grâce à son l’algorithme développé sur la base de recherches en sciences cognitives, accompagne le manager et ses collaborateurs pour accélérer la cohésion, l’efficacité et l’engagement de chacun. Ainsi, qu’il s’agisse d’équipes de travail, d’équipes managériales, d’équipes transverses ou d’équipes projet, au-delà de ces savoirs, ce sont les qualités personnelles des collaborateurs qui feront la différence, tant pour l’efficience du groupe que pour le bien-être de ses membres. Par exemple, Effency va repérer, selon la personnalité de chacun l’outil le plus adapté pour équilibrer les échanges. « Nous modélisons les interactions dans une équipe pour pouvoir doter des outils nécessaires à la bonne régulation des interactions grâce à des parcours individuels faits sur-mesure par rapport à son profil dans l’équipe », explique Frédérique Chabbert, la cofondatrice de l’entreprise, qui précise qu’après trois mois d’utilisation de l’outil (qui s’interface avec tous les outils de Digital Workplace), 69 % des utilisateurs se sentent plus efficaces dans leurs interactions au travail.
Que l’on soit en télétravail ou au bureau, l’idéal est de disposer d’un espace digital de travail collaboratif au sein de l’entreprise, le plus adapté possible. C’est-à-dire facile, agile et… sécurisé, et pourquoi pas personnalisé selon les besoins de chacun ! La startup strasbourgeoise Atolia regroupe tous les outils nécessaires à la communication et à l’organisation des équipes (groupes de discussion, partage de documents, gestion des tâches, agendas partagés d’équipes, bases de connaissance…) dans une seule solution de Digital Workplace.
Ces dernières semaines, la start-up s’est adaptée en fournissant rapidement des espaces de travail à des PME et ETI peu ou pas encore converties au digital, d’abord dans des secteurs sensibles (industries, banques, assurances…). « Il s’agissait de leur permettre la continuité de leur activité, notamment sur leurs propres cloud », explique Guillaume Nominé, cofondateur d’Atolia, qui a vu l’explosion des inscriptions journalières dès le début du confinement (+ 800 % les premières semaines). Un gros challenge technique et en terme d’accompagnement, l’une de ses particularités. La société de dix personnes, qui a levé 700 000 euros mi-2019, a même dû embaucher 2 personnes pendant le confinement.
« La transformation passe par l’humain et il faut changer le mindset des managers en les sortant de leur zone de confort », explique Jérôme Gonon, qui propose de leur faire vivre des immersions apprenantes au sein d’une « scale-up », loin de leur environnement professionnel habituel (d’une durée de 2 à 4 semaines pour avoir le temps de perdre leurs repères et découvrir de nouvelles méthodes de travail).
Pour accompagner les entreprises dans cette démarche, Mobiliwork propose une plateforme où elles peuvent mettre en place leur communauté de structures partenaires, publier des offres de mission ou encore des profils de collaborateurs… Ce que ces derniers apprennent dans ce cadre de cette « convention de formation » ? L’agilité, la capacité d’apprentissage, l’audace et le leadership, quatre qualités de plus en plus recherchées en ces temps incertains post-Covid. En ce moment, les échanges sont toutefois à l’arrêt, mais dès que possible, ils reprendront et seront même testés en « virtuel » très prochainement… et pour la première fois.
La start-up facilite la recherche de collaborateurs pour des missions ponctuelles uniquement au sein de l’entreprise (ou inter-filiales). Sa plateforme met en relation des managers en recherche de personnel avec les collaborateurs volontaires et disponibles en interne. « Souvent, ces managers font face à de l’absentéisme, un problème qu’ils doivent régler toujours très rapidement », explique Quentin Guilluy, cofondateur d’Andjaro en 2015, avec Ivan de Pontevès. Ses clients ? Sodexo, Elior, Compass, Engie, Starbucks, Bouygues… Avec leur solution, les managers ont immédiatement la visibilité sur le personnel disponible. « Avec la crise du Covid, on a vu l’offre exploser au sein d’un même groupe, qu’il a fallu repositionner et limiter au maximum l’impact du chômage partiel… Notre base d’utilisateurs de la plateforme a d’ailleurs plus que doublé les premières semaines du confinement », poursuit le dirigeant qui, après avoir levé 5 millions d'euros en 2018 auprès de Balderton Capital et de SAP.io, vient de décrocher cette fois plus de 13 millions d'euros en série B. La société compte déjà une soixantaine de collaborateurs.
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Retrouver l’intégralité de la présentation de ces cinq start-up faite par leurs dirigeants, lors de la rencontre virtuelle ALLIANCY CONNECT du 19 mai dernier.