Alors que la crise de 2020 a obligé les entreprises à se concentrer essentiellement sur le maintien de leurs opérations quotidiennes, l’année 2021 va leur donner l’occasion de prendre plus de recul. Même si la continuité de l’activité restera une priorité l’année prochaine, les entreprises devront lancer ou développer des initiatives de travail intelligent afin d’augmenter la productivité et l’engagement des collaborateurs dans la nouvelle ère du travail. Mario Derba, vice-président Europe de l’Ouest et du Sud chez Citrix, estime qu’elles devront en même temps renforcer leur implication en faveur du développement durable et de la baisse des émissions de CO2.
Revoir les plans de continuité d’activité
La continuité de l’activité, autrefois basée sur une organisation matérielle, dépend désormais davantage de solutions logicielles. Les plans de continuité d’activité traditionnels s’assuraient par exemple que des groupes électrogènes et des onduleurs permettent le maintien des opérations en cas de panne de courant. Un inventaire du matériel était organisé en cas d’urgence pour remédier aux interruptions affectant la chaîne d’approvisionnement. Des datacenters et des bureaux de secours étaient prévus en cas d’incendie, d’inondation, de tremblement de terre ou d’autres situations d’urgence susceptibles de rendre le site de l’entreprise inaccessible.
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Cependant, 2020 a révélé que l’imprévu peut affecter bien plus que des bureaux, des datacenters, des objets ou le réseau électrique : le virus s’est attaqué au personnel des entreprises. Cette fois-ci, la solution pour maintenir des opérations normales – ou du moins celles qui étaient essentielles – ne résidait pas dans des locaux de secours ou du matériel de réserve. Ce sont les logiciels, et en particulier les technologies cloud modernes, qui ont aidé les entreprises : les services cloud tels que les espaces de travail numériques, la visioconférence, le partage de fichiers et d’autres outils de collaboration en ligne ont permis aux employés de rester en sécurité chez eux tout en continuant d’être productifs. La pandémie a révélé que ces technologies doivent faire partie intégrante de tout plan de continuité d’activité, et qu’elles revêtent un caractère stratégique à l’ère du numérique.
Travailler de manière plus intelligente
L’adoption spectaculaire du télétravail cette année a accéléré la transition vers une nouvelle norme du travail, mais le « smart working », comme on le nomme, va bien au-delà du travail à distance par nécessité. En 2021, les entreprises devront aller plus loin et permettre à leurs collaborateurs de travailler en étant les plus impliqués et productifs possible. Cela ne se limite pas à les équiper de technologies appropriées comme les espaces de travail numériques, mais implique surtout de leur donner la liberté de choisir leur propre façon de travailler. Pour ce faire, il faut créer un environnement – aussi bien physique qu’organisationnel – dans lequel ils se sentent à l’aise et peuvent être productifs, quels que soient le lieu et le moment, ou encore les terminaux utilisés.
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Le travail intelligent apporte de nombreux avantages : il offre aux collaborateurs plus de liberté et d’autonomie, leur permettant de mieux organiser leur temps. Ils peuvent ainsi structurer leur travail de la manière qui leur convient le mieux pour atteindre leurs objectifs personnels. Ils sont ainsi en mesure de trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et, plus généralement, d’améliorer leur qualité de vie, en n’ayant pas à se rendre au bureau, ou en planifiant leurs tâches professionnelles en fonction de leur vie de famille.
Quant aux entreprises, elles bénéficient d’une productivité accrue et, par conséquent, de meilleurs résultats commerciaux. Elles deviennent plus attractives pour les jeunes talents – non seulement dans les villes, mais aussi en dehors des zones urbaines – qui attendent de leur employeur qu’il leur offre la flexibilité de travailler depuis n’importe où. Par ailleurs, le travail intelligent permet également aux entreprises de réaliser des économies en matière de locaux, d’électricité, de chauffage, de parkings, etc.
Mettre l’accent sur des modèles économiques durables
Le troisième sujet majeur pour les entreprises en 2021 est la durabilité. Les conséquences dramatiques de la crise liée au coronavirus ont écarté du débat public une menace encore plus importante : la crise climatique et tous les risques sociaux, sanitaires et économiques associés. L’année prochaine, placée sous le signe de la vaccination, donnera peut-être le sentiment que la pandémie est sous contrôle – le réchauffement climatique et la durabilité en général pourront et devront alors revenir sur le devant de la scène.
Les clients et les collaborateurs seront de plus en plus exigeants vis-à-vis des entreprises, les incitant à agir de manière durable en ce qui concerne leurs produits, leurs services et leurs activités. Les entreprises devront donc intensifier leurs initiatives RSE, de façon à réduire leur empreinte carbone et leurs déchets. La technologie joue ici un rôle important : si d’un côté la digitalisation implique l’utilisation croissante de systèmes informatiques et par conséquent une consommation d’énergie accrue, les entreprises peuvent en contrepartie réduire leur empreinte carbone grâce à la digitalisation, par exemple en migrant une plus grande partie de leur infrastructure informatique vers le cloud public. Les grands fournisseurs de cloud utilisent du matériel à haute efficacité énergétique et appliquent des politiques strictes pour alimenter leurs datacenters avec une énergie propre.
Outre la technologie, les entreprises disposent de nombreux autres moyens pour devenir plus durables. Par exemple, elles peuvent proposer une subvention pour les vélos électriques afin de permettre à leurs collaborateurs de remplacer les trajets domicile-travail en voiture par un moyen de transport plus écologique. De telles mesures rendent également les entreprises plus attractives en tant qu’employeurs, car les jeunes talents considèrent la stratégie de développement durable d’une entreprise comme un facteur clé dans la sélection de leur futur emploi. Mais surtout, les entreprises s’efforceront de plus en plus de réduire leur empreinte carbone car la diminution de la consommation d’énergie et l’amélioration de l’efficacité énergétique présentent un intérêt économique pour elles.