cet article a été publié originellement sur mydatacompany.fr
Pour mesurer les évolutions des comportements et habitudes de consommation, Weborama a analysé 382 millions de contenus. L’étude de ces données, permise par l’intelligence artificielle, débouche sur un constat décevant : le monde d’après-confinement ressemble à celui d’avant crise.
Le confinement a entraîné un profond changement dans le comportement des consommateurs français. Les entreprises ont d’ailleurs bien souvent dû faire évoluer leurs algorithmes pour s’adapter à ces évolutions. La France est depuis sortie du confinement. Ce retour à une forme de normalité s’est-il traduit parallèlement par une nouvelle correction des comportements ?
Des changements des habitudes de consommation nés durant la crise s’inscrivent-ils dans la durée ? Ces informations sont importantes pour nombre d’entreprises et leurs responsables marketing. Pour y répondre, Weborama a mobilisé ses algorithmes d’intelligence artificielle et étudié l’interaction des français avec les contenus digitaux.
Un new normal assez proche du old normal
Au total, 382 millions de contenus ont été analysés par l’entreprise depuis le confinement jusqu’en juin (et au-delà) afin de suivre les évolutions comportementales. De ces données, Alain Levy, PDG de Weborama, tire des enseignements.
« On a beaucoup parlé du monde d’après, de ‘new normal’. Il semblerait néanmoins que le monde d’après ressemble énormément au monde d’avant et que le new normal soit assez proche du old normal » déclare-t-il.
Pour l’illustrer, le dirigeant cite par exemple deux thématiques très en vogue durant le confinement : le e-learning et la consommation responsable. La formation en ligne a en effet connu un véritable boom pendant la période. Les entreprises, en particulier dans le conseil, ont même encouragé leurs collaborateurs à tirer profit de cette période pour se former.
D’un indice 100, le e-learning est passé à un indice 250 pendant cette phase d’après les données comportementales de Weborama. Toutefois, « immédiatement après le confinement », l’indice a fondu à 50. Il a même continué de baisser ensuite.
En vogue, la consommation responsable n’a plus tant la cote
Autre thème en vogue au début de la crise : la consommation responsable. Cela se traduit par le passage à un indice de 170 pour cette thématique lors du confinement. Dès la première semaine de déconfinement, les comportements retrouvaient leur niveau antérieur.
« Ensuite, si on regarde l’évolution dans le dernier mois, c’est comme si il ne s’était rien passé. C’est peut-être un peu triste, mais il y a eu un pic, puis on est revenu au point de départ. C’est les faits, les chiffres. Donc new normal égale old normal » constate Alain Levy.
Si aucune rupture des habitudes de consommation ne semble donc se dessiner à ce stade, Weborama observait en revanche en juin des indicateurs favorables aux secteurs traditionnels. Le dirigeant fait ainsi état de « signes de reprise » sur des domaines durement touchés comme l’automobile et l’immobilier.
« L’automobile est un secteur industriel lourd. C’est des investissements publicitaires très importants. Or, on constate que cela bouge » se félicite-t-il. D’un indice 100, l’auto a plongé à 40 durant le confinement, et même à 25 juste après. « Depuis, le secteur remonte, et remonte même assez vite » avec un indice mi-juin d’environ 65.