Cet article a été publié sur mydatacompany.fr
Zoom a été pointé du doigt pour ses pratiques en matière d’utilisation des données utilisateur. Les politiques de confidentialité de services concurrents révèlent qu’eux aussi traitent des données personnelles. Les consommateurs doivent y être attentifs.
Zoom, le vilain petit canard des applications de visioconférence ? L’actualité pourrait donner ce sentiment. Et a contrario, laisser penser que les applications concurrentes constituent des alternatives soucieuses de la vie privée.
La réalité est plus complexe selon une enquête de l’association de consommateurs Consumer Reports. Celle-ci passe en revue les politiques de confidentialité des principaux logiciels du marché : Webex, Skype, MicrosoftTeams, Meet, Duo, et Hangouts de Google
Des concurrents de Zoom pas plus exemplaires
Conclusion : s’il existe des différences entre les plateformes, « dans l’ensemble, les différences ne sont pas énormes. » Ainsi, « du point de vue de la protection de la vie privée, aucune de ces options n’est formidable » constate l’enquête.
Cisco, Microsoft et Google, les trois éditeurs de ces applications, reconnaissent différentes collectes de données sur leur service. La combinaison de ces données avec d’autres informations à des fins, par exemple, de profilage est possible.
Par ailleurs, les vidéoconférences sont aussi amenées à être exploitées pour l’apprentissage de leurs technologies de reconnaissance faciale. C’est une possibilité. La liste n’est pas exhaustive cependant. Les plateformes de vidéoconférence fournissent peu de détails sur le type de données collectées ou sur les usage associés.
Consumer Reports encourage donc les utilisateurs à s’informer et à adopter de bonnes pratiques pour protéger leur vie privée. Elle préconise par exemple, lorsque c’est possible, d’éviter de s’enregistrer sur un service pour privilégier le mode invité.
Un arrière-plan virtuel ou flouté pour cacher des informations
L’utilisateur devrait ainsi pouvoir minimiser le transfert d’informations. CR recommande aussi de privilégier une plateforme pour éviter de communiquer des données à différentes sociétés.
Les internautes ne doivent pas non plus oublier que les conférences font l’objet d’un enregistrement. « Tout ce que vous dites ou faites dans une réunion peut être enregistré » insiste l’enquête. En conséquence, couper sa webcam et son micro chaque fois que possible est souhaitable.
« Lorsque vous devez être à l’écran, pensez à utiliser un arrière-plan virtuel ou flou si vous ne voulez pas montrer à des collègues, des clients ou des étrangers les détails personnels qui peuvent être glanés dans les livres sur votre étagère, les jouets de vos enfants ou les œuvres d’art sur votre mur » recommandent encore les experts.
Les services appelés à la minimisation de la collecte
En termes de bonnes pratiques, ils appellent les services en ligne à minimiser la collecte de données. Quant à la finalité d’amélioration de produit, elle doit s’appliquer seulement à la vidéoconférence. C’est en effet pour ce service que les utilisateurs ont donné un consentement spécifique.
Les entreprises « ne doivent pas utiliser les données pour développer d’autres produits sans avoir obtenu au préalable le consentement clair et éclairé des utilisateurs. »
Enregistrements vidéo et vocaux ne devraient pas servir au machine learning ou faire l’objet d’un visionnage par des humains pour le développement de produits.
Enfin, l’association recommande d’activer par défaut les paramètres les plus protecteurs. « L’objectif est que les entreprises aident les hôtes et les administrateurs à faire tout leur possible pour protéger la vie privée et la sécurité des participants. »