Cet article a été publié originellement sur mydatacompany.fr
Les offres d’emploi en Data Science chutent fortement comme en témoigne le baromètre Indeed. Plus largement, c’est l’emploi dans le domaine technologique qui souffre de la crise engendrée par le Covid-19.
Avant le déclenchement de la crise, les entreprises du numérique anticipaient en France une croissance de leur activité aux alentours de 4%. Pour 2020, Syntec Numérique prévoit désormais une baisse annuelle de 6,7%.
Et cela a nécessairement des répercussions sur l’emploi dans les métiers du digital, dont les data scientists. Ces conséquences sont d’ailleurs déjà perceptibles aux Etats-Unis. Sur le site d’emploi Indeed, les offres chutaient en juillet de 36% pour les postes en technologie.
-45% de nouvelles offres pour des postes de data scientist
La baisse était dans les faits tangibles dès la mi-mai. Elle est toutefois plus forte pour le secteur des technologies à -36% contre -21% sur un an tous secteurs confondus. Et malgré l’adoption de la data science et de l’intelligence artificielle, les data scientists pâtissent durement eux aussi de la crise.
Selon Indeed, la publication de nouvelles offres d’emploi de data scientist sombre de 45%. Dans le domaine de l’IT, ils sont ainsi plus affectés que des métiers comme les opérations informatiques (-32%) et le support utilisateur (-31%).
Les offres pour des compétences en intelligence artificielle et en machine learning n’échappent pas elles non plus à la tendance. La demande des employeurs est ainsi en recul de 29% par rapport à 2019.
En avril, les analystes se montraient pourtant plus optimismes sur la résilience des projets d’IA. Les entreprises estimaient ainsi pouvoir maintenir leurs investissements dans le cloud, l’intelligence artificielle (IA) et l’IoT.
Un pouvoir de négociation moindre pour le data scientist
Cagemini se montrait cependant plus nuancé début juillet. L’arrêt des projets d’IA concerne ainsi plus spécifiquement les entreprises en phase de pilote. Le Covid-19 déclenche la fin des investissements pour 43% des entreprises en pilote. Elles sont en outre 16% de plus à avoir suspendu les projets.
Ces décisions budgétaires affectent dès lors les embauches. « L’incapacité de la Tech à se rétablir est probablement due au coût élevé de l’embauche et du licenciement. Un restaurant peut embaucher des travailleurs en fonction de la demande enregistrée ces deux dernières semaines. Des secteurs comme celui des technologies ont des horizons de planification beaucoup plus longs » avance Indeed.
Moins d’offres disponibles, c’est aussi plus de concurrence pour les postes. En février, ces offres affichaient un taux de clic moyen des candidats de 68%. En juillet, cet indicateur grimpait à 95%. « Plus de clics par annonce signifie que, par rapport aux possibilités d’emploi, plus de personnes sont intéressées par ces emplois qu’avant l’ère COVID » traduit Indeed.
« Cette concurrence accrue pourrait entraîner une perte de pouvoir de négociation pour les travailleurs du secteur technologique. Si plus d’individus veulent ces emplois, les entreprises technologiques pourraient réduire les avantages » prévient-il.