Cette émission Alliancy Inspiration, réalisée en partenariat avec Schneider Electric, propose aux acteurs clés qui transforment le tissu industriel français un partage de leurs expériences, de leurs attentes et questionnements, sur le thème de la transformation par le numérique d’un secteur face au double défi de la numérisation et de l’efficacité énergétique.
Pour retrouver et compléter les informations évoquées dans l’émission, téléchargez le guide
« Profitez d’un nouvel élan : entrez dans la prochaine génération industrielle »
Et retrouvez ici « Le guide des technologies de l’Industrie du Futur » ou « Le Dispositif de soutien Ă l’industrie – France Relance » de France Industries.
Les industriels français opèrent depuis quelques années déjà des transformations systémiques profondes (SI et API, IIOT et Data, IA, supply chain, blockchain…), qui s’accélèrent avec la situation que nous vivons depuis plus d’un an.
La crise sanitaire de la Covid-19 a en effet montré les limites des délocalisations et leur impact sur les approvisionnements provoquant des ruptures de flux de par l’arrêt brutal parfois de la livraison de pièces détachées. Ce constat rejoint aussi la nécessité de mettre en place des chaînes logistiques plus éthiques et durables, dans le cadre d’initiatives environnementales et sociales. Surtout, face à leurs salariés, leurs clients et leurs investisseurs, les industriels ne peuvent plus se dédouaner de leurs responsabilités sur tous ces sujets.
Plus que jamais le rapprochement de l’industrie et du monde de la Tech n’a donc été si prégnant pour permettre aux entreprises de rebondir en renforçant leur résilience autant dans les processus, les outils que l’organisation du travail. Ainsi, les entreprises deviennent progressivement des software companies, des cloud companies, des data driven companies, jusqu’à des « Tech » compagnies.
Le numérique, intégrant une nouvelle gestion de la donnée, est devenu vital pour (re)gagner au plus vite des gains de productivité ; trouver de nouveaux clients ; personnaliser et flexibiliser son outil de production ; relocaliser des infrastructures industrielles et/ou logistiques en France et créer de nouveaux emplois. Et ce quelle que soit sa taille, car sur 260 000 entreprises industrielles en France, 90 % sont des TPE et PME ! L’enjeu de souveraineté économique de la France est donc bien là  : transformer cette myriade d’acteurs dans tous les secteurs et territoires en accompagnant le changement, d’autant qu’à l’avenir, de nombreux métiers vont devoir se réinventer et le rôle du digital continuer de se renforcer.
Aujourd’hui, les solutions numériques clés-en-main existent, adaptées aux différentes problématiques de chacun, plus rapides à mettre en œuvre et, surtout, plus accessibles en termes de coûts. Outre l’impact direct sur le chiffre d’affaires, une transformation numérique apporte aussi de nombreux bénéfices, moins évidents, mais tout aussi avantageux concernant l’attraction et la rétention des talents, la motivation des équipes et la satisfaction des clients… De nouvelles plateformes d’accès aux solutions simples et standards des offreurs émergent pour mieux faire connaître leur potentiel (Tech in Fab, Boost French Fab, Solutions Industrie du futur, LesDeeptech.fr, Industrie Online…).
Ce processus de digitalisation dans l’industrie se couple Ă©galement avec les besoins du secteur en termes de dĂ©carbonation des procĂ©dĂ©s et des utilitĂ©s via l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, une dĂ©marche largement soutenue par les pouvoirs publics par diffĂ©rentes subventions et aides Ă l’investissement, en parallèle des nouvelles mesures du Plan de relance.
Pour en parler aujourd’hui, nous recevons Marc Fromager, vice-prĂ©sident Industrie Automation chez Schneider Electric et Vincent Moulin Wright, directeur gĂ©nĂ©ral de France Industrie. Pour rappel, France Industrie est l’organisation professionnelle reprĂ©sentative de l’industrie en France qui rassemble plus de 70 membres, dont 26 fĂ©dĂ©rations sectorielles et les prĂ©sidents de 45 grandes entreprises privĂ©es et publiques (dont Schneider Electric) intervenant dans l’ensemble des secteurs industriels.
L’impact de la crise sur la digitalisation du tissu industriel
« Tout le monde a compris que la digitalisation est un passage obligatoire pour garantir la pĂ©rennitĂ© des entreprises, notamment industrielles et, depuis le dĂ©but 2020, l’on voyait une rĂ©elle accĂ©lĂ©ration se mettre en place ! Avant la crise, c’était donc une prioritĂ©. Depuis la crise, le numĂ©rique s’est imposĂ© dans les prioritĂ©s budgĂ©taires », explique Vincent Moulin Wright. Mais, plus important encore, insiste-t-il, la crise de la Covid-19 a confirmĂ© l’importance de l’industrie dans notre sociĂ©tĂ©, tout en montrant aussi ses vulnĂ©rabilitĂ©s et les limites des dĂ©localisations avec leur impact sur les approvisionnements. Tout le monde a dĂ©sormais pris conscience de ce qu’est le « TCO » ! (Total Cost of Ownership ou CoĂ»t total de possession) qui reprĂ©sente le coĂ»t global d’un bien (ou d’un système informatique par exemple) tout au long de son cycle de vie (coĂ»t carbone, coĂ»t RSE, coĂ»t du risque…).
Ce constat rejoint aussi la nécessité de mettre en place des chaînes logistiques plus éthiques et durables, dans le cadre d’initiatives environnementales ou sociales. Face à leurs salariés, leurs clients et leurs investisseurs, les industriels ne peuvent plus se dédouaner de leurs responsabilités sur tous ces sujets.
« Chez Schneider Electric, en tant qu’industriel, mais aussi offreur de solutions, la transformation pendant la crise s’est notamment portée sur nos usines et notre propre Supply Chain, explique Marc Fromager. Ce qui met aujourd’hui le groupe en capacité de proposer ses services aux autres entreprises dans leur transformation digitale. »
A noter que le numĂ©rique, qui intègre une nouvelle gestion de la data, est devenu vital car il permet de gagner en productivitĂ©Â ; de personnaliser et flexibiliser son outil de production ; comme de relocaliser des infrastructures industrielles ou logistiques en France et, au final, de crĂ©er des emplois… D’ailleurs, outre un impact direct sur le chiffre d’affaires, une transformation numĂ©rique apporte d’autres bĂ©nĂ©fices, moins visibles mais tout aussi avantageux que sont l’attractivitĂ© des talents, la motivation des Ă©quipes et la satisfaction des clients… Ce qui n’est pas des moindres !
Tous deux rappellent d’ailleurs que « toutes les solutions numériques clés-en-main existent et répondent aux différentes problématiques de chacun. Elles sont plus rapides à mettre en œuvre et, surtout, plus accessibles en termes de coûts. Et l’on peut aussi se faire accompagner pour faire les bons choix !! Il faut adopter le processus Test and Learn…
« Nous travaillons beaucoup sur la partie vulgarisation et sensibilisation et, dans ce domaine, nous avons mis en place un certain nombre d’outils à la disposition des entreprises, sachant que tout démarre par un diagnostic, précise Vincent Moulin Wright. C’est pourquoi nous avons participé à l’élaboration d’un guide à l’attention des patrons de PME sur l’industrie du futur. Avec BpiFrance, nous avons aussi lancé la plateforme Tech in Fab dédiée aux solutions digitales pour les petites et moyennes entreprises. Il y a également les offres françaises de solutions plus matures répertoriées sur Boost French Fab et Solutions Industrie du futur, cette fois totalement dédiées à l’industrie… Tout peut être progressif.
La double démarche, transformation numérique et efficacité énergétique
Pour autant, ce processus de digitalisation dans l’industrie se couple avec les impératifs du secteur en matière de décarbonation des procédés et des utilités… en vue de limiter l’empreinte carbone des entreprises. Ce qui augmente les besoins en électricité car l’industrie et le bâtiment sont en forte croissance. « Le mix énergétique français est donc très important et les décisions d’investissement sont à prendre maintenant, notamment en termes d’efficacité énergétique », indique Vincent Moulin Wright.
Pour Marc Fromager également, « les deux sujets sont intimement liés. L’efficacité énergétique passe obligatoirement par le numérique. Les outils qui nous permettent de décarboner, ou d’être en mesure d’assurer une décarbonation, sont tous numériques. »
On voit surtout que l’intégralité de l’usine se digitalise verticalement et horizontalement, sachant qu’il ne faut pas oublier l’aspect cyber-sécurité dans la réflexion, pour anticiper au mieux tout risque d’intrusion (continuité numérique dans l’usine !). Des sujets sur lesquels l’Anssi travaille aussi beaucoup pour donner de nombreuses recommandations aux industriels à prendre en compte.
Cette « double démarche », transformation numérique et efficacité énergétique, doit être prise en compte par les entreprises, petites ou grandes. Pour autant, la question du coût peut encore rester un frein, notamment en cette période. En ce sens, dans le cadre du Plan de Relance (et le guichet « Industrie du Futur »), il existe différentes subventions et aides à l’investissement et au conseil mises en place pour les entreprises, dont France Industrie est le relais en tant que corps intermédiaire. Sur le sujet, l’organisation a notamment publié un catalogue en ligne des dispositifs de soutien les plus attractifs pour l’industrie.
Pour Schneider Electric, le plan de relance a eu un effet positif avec plus d’une centaine de projets identifiés entrant dans le cadre des aides de ce plan. De plus, à l’attention des industriels, le groupe a publié un guide pour accompagner les solutions Industrie France Relance pour entrer plus facilement entrer dans l’industrie 4.0. « Ce guide permet de trouver la solution la mieux adaptée à chaque entreprise, également éligible à une ou plusieurs options de financement », conclut Marc Fromager.