Alors que moins de 30% des entrepreneurs sont des femmes, la parité dans la création d’entreprise est loin d’être atteinte. Moins de confiance en elles, moins d’accès à l’information, partage inégal des tâches ménagères et parentales : les femmes font aujourd’hui face à une multitude d’obstacles quand il s’agit d’entreprendre. Legalstart, s’associe avec l’accélérateur Willa, pour encourager une féminisation de l’entrepreneuriat via le soutien du programme 100% digital Willa Jump, lancé en juin 2021 par l’incubateur. La Legaltech se chargera d’accompagner les femmes de ce programme dans leur création d’entreprise sur la thématique juridique.
Legalstart a interrogé sa base de données, et ses clientes pour mieux comprendre les problématiques auxquelles les femmes entrepreneures font face aujourd’hui. « Le fait que peu de femmes montent leur boîte, c’est un truc auquel je réfléchis tous les jours » explique Chloé Hermary, fondatrice et CEO d’Ada Tech School, la première école de code féministe en Europe. Les femmes entrepreneures interrogées par l’entreprise partagent des blocages psychologiques divers : le syndrome de l’imposteur ou de la « bonne élève », la peur de ne pas être à la hauteur et le manque de représentation. À ces difficultés, s’ajoutent des freins extérieurs.
« Entreprendre quand tu es une femme, c’est toujours plus compliqué, parce que le milieu a un regard différent sur toi », raconte Chloé. Agathe Giffaut, qui a créé son entreprise dans le BTP grâce à Legalstart, ajoute : « Quand tu es une femme dans ce milieu, tu as besoin de prouver beaucoup plus de choses ».
Que disent les chiffres de la base de données Legalstart ?
- 27% des entrepreneurs accompagnés par Legalstart depuis sa création sont des femmes. C’est autant que le chiffre communiqué par l’INSEE en mars, et ce dernier n’a pas évolué depuis la création de la start up. Les femmes se lancent rarement seules et privilégient des formes juridiques moins risquées.
- 40% des femmes choisissent la SCI (Société Civile Immobilière), 35% choisissent l’association et 34% la micro-entreprise. Au contraire, seulement 21% des femmes se lancent dans des formes juridiques à associé unique comme la SASU (Société par Actions Simplifiées Unipersonnelle) ou l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) et 17% dans une augmentation de capital.
En ce qui concerne les secteurs d’activités les plus plébiscités par les femmes :
- 39% – Services aux particuliers
- 26% – Loisir / Tourisme
- 30% Immobilier
On observe qu’elles se lancent principalement dans les services aux particuliers (dans ce secteur d’activité, 39% des entrepreneurs accompagnés par Legalstart sont des femmes), dans le secteur du loisir/tourisme (36% des entrepreneurs accompagnés sont des femmes) et dans l’immobilier (30%). Au contraire, elles sont beaucoup moins représentées dans les secteurs du BTP, du transport et de l’informatique avec respectivement 14%, 12% et 11% des entrepreneurs accompagnés par la startup qui sont des femmes.
Les femmes entrepreneures ont aussi été plus touchées que les hommes par la crise du Covid.
- 69% des femmes ont été contraintes de suspendre leur activité pendant le confinement, contre seulement 49% chez les hommes. *
Les raisons à cela ? Le déséquilibre des tâches ménagères et parentales ; le manque d’accompagnement dans la création et la gestion d’entreprise ainsi que le besoin d’information et de digitalisation
Afin d’encourager une féminisation dans la création d’entreprise, Legalstart s’engage aux côtés de Willa, un incubateur de startup dédié à la mixité dans le milieu de la Tech. Créée en 2005 sous le nom de Paris Pionnières, Willa a déjà accompagné plus de 650 startups mixtes et 1300 femmes entrepreneures. 85% de ces startups sont pérennes après 3 ans.
L’engagement de longue date de Willa et les effets positifs de son action ont donné envie à Legalstart de s’associer parce que selon l’incubateur « plus de femmes et plus de diversité, c’est davantage d’innovation mais également de performance ». Pour Timothée Rambaud, fondateur de Legalstart, « promouvoir l’entrepreneuriat féminin, c’est favoriser l’insertion des femmes dans l’économie. C’est en leur accordant un plus grand pouvoir stratégique et décisionnel qu’on leur permettra de changer les choses. »
Pour initier ce partenariat, Legalstart a choisi Willa Jump, un programme 100% digital et 100% féminin de 16 semaines. Son objectif : accompagner et informer les femmes dans les différentes étapes de la création de leur entreprise. Legalstart interviendra dans son domaine d’expertise : les démarches administratives et juridiques de la création et de la gestion d’entreprise. Ce programme entièrement digitalisé s’inscrit dans la vision de Willa d’étendre sa communauté de femmes entrepreneures au-delà de l’Île de France et de permettre l’accès à la digitalisation dont les femmes ont plus que besoin actuellement.
« Avec le temps, être une femme devient une force. » explique Agathe Giffaut. Pour que de plus en plus de femmes choisissent de se lancer, Legalstart et Willa s’associent avec l’ambition d’inspirer de nouvelles générations et d’encourager de nombreuses femmes à se lancer. « Entreprendre quand on est une femme devrait être aussi accessible que pour un homme. Il faut valoriser l’entrepreneuriat féminin, plutôt que demander aux femmes de s’adapter aux codes masculins ».
*selon un sondage d’Initiative France mené auprès de 9.000 dirigeants de TPE