Alors que Microsoft Azure a obtenu en fin d’année 2018 la certification d’Hébergeur de Données de Santé (HDS), la multinationale a fait témoigner deux DSI très enthousiastes à l’idée de pouvoir bénéficier du Cloud Microsoft pour optimiser les performances de leurs services.
A l’occasion de la conférence de rentrée de Microsoft France tenue le 17 janvier au sein de son Campus, Carlo Purassanta, président de l’entité française, introduit deux DSI de groupements hospitaliers: Philippe Leca et Jean-Christophe Calvo. Le premier est en charge du GHT (Groupement Hospitalier de Territoire) de Lille Flandres Métropole, le deuxième de Sud Lorraine à Nancy. Tous deux partagent un même objectif: celui de pouvoir bénéficier des services du géant américain. Hors, depuis l’obtention de sa certification HDS, Microsoft a le droit de proposer ses services Cloud, comme Azure et Office 365, aux différents acteurs du domaine de la Santé en France. En résultent de nouvelles opportunités ouvertes à ces DSI qui sont très demandeurs de solutions technologiques en termes d’hébergement et de circulation de l’information pour assurer un meilleur suivi du patient.
La recherche de solutions technologiques intégrées et transparentes
“Les start-up pouvaient proposer des solutions mais pas pour des établissements de cette envergure avec 8000 patients à temps plein comme au CHU de Nancy, explique Jean-Christophe Calvo. Donc c’est vrai que pour nous c’est une vraie aubaine de travailler avec Microsoft. Ce que veut notre personnel médical, c’est un outil informatique totalement transparent pour éviter la perte de temps et quoi de mieux qu’un environnement complètement intégré qui permet d’accéder à tout.”
La nouvelle procédure de certification définie par un décret du 26 février 2018 met fin à l’agrément des hébergeurs de santé. Elle a pour effet de multiplier les acteurs proposant des solutions technologiques en la matière puisque tout organisme qui réalise les démarches légales d’accréditation auprès du COFRAC peut espérer obtenir la nouvelle certification. Les établissements de santé sont de leur côté, libres de choisir des services en fonction de leurs besoins. C’est l’occasion pour les centres hospitaliers d’accéder à des solutions performantes d’hébergement et de traitement de la donnée tout en minimisant les coûts.
“Avant on ne parlait pas de certification, on parlait d’agrément d’hébergement de données de santé qui était détenu notamment par Orange, Kheops… et avec des niveaux financiers qui étaient inatteignables pour nous hospitaliers, rappelle Jean-Christophe Calvo. On devait assurer quasiment x10 par rapport au coût d’hébergement constant. Aujourd’hui la certification qui a été décrétée permet à des acteurs comme Microsoft d’arriver sans changer leur gamme financière. […] du coup ça va nous permettre d’atteindre des espaces de stockage beaucoup plus volumineux, d’atteindre le machine learning, le deep learning qu’on aurait d’ailleurs jamais pu installer car la puissance de calcul ne le permettait pas. Donc ça va nous permettre d’avoir une analyse de données beaucoup plus performante.”
Vers plus de maîtrise de la donnée
À l’heure des nouveaux risques de Shadow IT d’autant plus élevés, la question des usages est primordiale. Quoi de plus difficile pour un DSI de pouvoir contrôler ou même exploiter toutes les données qui circulent sur les services de messagerie, de mail, de synchronisation que ses professionnels de santé manipulent au quotidien ? Une plateforme professionnelle intégrée et commune à l’ensemble d’un corps hospitalier permettrait de renforcer la sécurisation des données médicales ainsi que leur exploitation.
“Pour les 16 000 professionnels que je gère, ils utilisent les outils que je mets à disposition si ça leur convient, tient à préciser Philippe Leca. Un médecin, si l’outil que je lui propose ne lui convient pas, il va aller concrètement vers une plateforme autre, grand public […] et du coup je perds énormément de contenu et surtout je perds beaucoup de maîtrise de données qui partent à travers tous les outils bureautiques […] et les outils que je propose dans mon périmètre sont pas de bonne qualité, ils ont trop de contraintes et leur coût est important. Là je vais pouvoir me mettre en adéquation avec leurs attentes et en plus je garantis la maîtrise des données grâce au Cloud, grâce à la certification HDS”.
Au vu du contexte de bras de fer persistant entre Microsoft et la législation américaine notamment à l’origine du “Cloud Act”, cette certification HDS représente une réelle aubaine pour la filiale. Microsoft espère convaincre les DSI du domaine de la Santé française afin de s’imposer progressivement sur un secteur pour lequel le Cloud suscite à la fois beaucoup d’attentes et de vigilance.