Valeo, Psa, Safran et Cea encore premiers du palmarès des dépôts de brevets en France

L’Institut national de la propriété industrielle (INPI) a publié vendredi 5 avril dernier l’édition 2018 du palmarès des déposants de brevets. Parmi les 50 premiers déposants de brevets, figurent les principaux groupes industriels français qui investissent dans l’innovation, mais aussi 12 organismes de recherche publique, 11 entreprises étrangères et 2 entreprises de taille intermédiaire.

En 2018, les quatre premières places du palmarès restent inchangées par rapport à 2017. Valeo et PSA, les 2 premiers du palmarès, se maintiennent au-dessus de la barre des 1 000 demandes publiées sur une année.

En 2018, les quatre premières places du palmarès restent inchangées par rapport à 2017. Valeo et PSA, les 2 premiers du palmarès, se maintiennent au-dessus de la barre des 1 000 demandes publiées sur une année.

Concernant la concentration du nombre de demandes de brevets publiées, la tendance de ces dernières années se confirme : la concentration est de plus en plus forte. Alors qu’en 2008, ils représentaient 44,4 % des demandes publiées, les 50 premiers déposants représentent cette année pour la première fois plus de la moitié des demandes publiées, avec 52,3% du total.

Cette progression est portée uniquement par les 20 premiers déposants : en 2018, les 20 premiers déposants représentent 43,9 % des demandes de brevets publiées, contre 35,7 % en 2008. Ce phénomène s’explique en partie par une concentration de plus en plus importante des entreprises elles-mêmes, accentuée ces dernières années par des rachats et des fusions.

Les plus fortes progressions sont :

  • Alstom, qui passe de 101 demandes de brevets publiées en 2017 à 131 en 2018 (+30 %, ce qui le fait passer de la 20e à la 17e place).
  • Air Liquide : 126 demandes publiées en 2017, contre 161 en 2018 (+ 28 % et + 3 places, à la 15e en 2018)
  • Valeo : 1 110 demandes publiées en 2017 contre 1 355 en 2018 (+ 22 %)
  • Michelin : 285 demandes publiées en 2017, 332 en 2018 (+16 % et + 1 place)
  • Arkema : 142 demandes publiées en 2017, 165 en 2018 (+16 % et + 1 place)

Toujours parmi les 20 premiers déposants, les baisses les plus importantes en 2018 concernent deux entreprises allemandes Robert Bosch GmbH, passant de 193 demandes publiées en 2017 à 114 en 2018  (‑41 %) qui passe de la 11e à la 19e place et Continental, passant de 140 à 120 demandes publiées  (-14 %) de la 16e à la 18e place.

Valeo, PSA, SAFRAN et le CEA toujours en tête du classement

Top 10 des déposants de brevets en 2018, Palmarès INPI - Cliquez pour agrandir

Top 10 des déposants de brevets en 2018, Palmarès INPI – Cliquez pour agrandir


En 2018, les quatre premières places du palmarès restent inchangées par rapport à 2017. Valeo et PSA, les 2 premiers du palmarès, se maintiennent au-dessus de la barre des 1 000 demandes publiées sur une année. Le Groupe Valeo reste à la première place avec 1 355 demandes de brevets publiées (contre 1110 en 2017). PSA est au deuxième rang, passant de 1 021 demandes publiées en 2017 à 1 074 en 2018. La troisième place est occupée par Safran avec 783 demandes publiées (795 demandes publiées en 2017). Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) conserve la quatrième place avec 674 demandes publiées en 2108 (684 en 2017).

Les principaux domaines technologiques

Les demandes de brevets publiées sont classées en 5 domaines technologiques. Si une demande appartient à plusieurs domaines, elle est comptabilisée dans chacun d’eux.

La mécanique est, comme en 2017, le principal domaine technologique d’innovation des entreprises françaises du palmarès 2018. Elle représente 47 % des demandes de brevets, avec 7 016 demandes (6 714 en 2017). Les 20 principaux déposants sont à l’origine de plus de la moitié d’entre elles (56 %).

Le poids de ce domaine est le reflet du tissu industriel français, qui compte de nombreux acteurs dans la construction automobile, dans l’aéronautique et dans l’énergie notamment.

En France, les montants d’investissement dans le domaine de la mécanique représentent plus de 40% de l’ensemble des investissements en France, tout comme la dépense intérieure consacrée à la R&D des entreprises.

Le domaine de l’électronique/électricité est le 2e secteur dans lequel la France a déposé le plus de demandes de brevets en 2018 (27 %, soit 3 973 demandes en 2018, contre 3 956 en 2017).

Troisième secteur dans lequel les entreprises françaises sont les plus dynamiques : la chimie avec 19 % des demandes de brevets, un chiffre stable par rapport à 2017.

Deux ETI accèdent au Top 50

Top 10 des principales ETI déposantes de brevets en 2018, INPI

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En 2018, tout comme en 2017, deux entreprises de taille intermédiaire (ETI) figurent parmi les 50 premiers déposants de brevets à l’INPI :

  • Soitec, spécialiste de la production de matériaux semi-conducteurs, qui, après 2 ans d’absence, était revenu dans le Top 50 l’an dernier, et qui conserve cette année sa 46e place (29 demandes publiées)
  • l’équipementier Trèves qui fait son entrée à la 48e place (28 demandes publiées).

Pour la première fois cette année, l’INPI a réalisé un Top 10 des entreprises de taille intermédiaires (ETI) déposantes de brevets à l’INPI. C’est Soitec, spécialiste de la production de matériaux semi-conducteurs, qui se classe 1er. Les ETI qui constituent ce Top 10 cumulent 185 demandes publiées en 2018. Elles se situent entre la 46e et la 104e  place du palmarès global. Ces entreprises couvrent des activités très larges, de l’équipement automobile à la cosmétique, en passant par l’agriculture et l’électronique.

Les PME ont aussi le droit à leur top

Top 10 des principales PME déposantes de brevets en 2018, INPI

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Pour la première fois cette année, l’INPI a réalisé un Top 10 des petites et moyennes entreprises (PME). C’est l’institut de transition énergétique SuperGrid Institute qui en occupe le premier rang. Le Top 10 des PME déposantes de brevets à l’INPI en 2018 représente 110 demandes publiées en 2018.

SuperGrid Institute, première PME classée, se situe au 80è rang. Comme pour les ETI, les activités de ces PME sont très variées : environnement, cosmétique, son, optique, etc.

La recherche publique toujours présente

Les organismes publics sont toujours présents dans le palmarès des grands déposants : au nombre de 10 en 2015, ils étaient 13 en 2016 et 2017 et sont 12 cette année.

Parmi les 20 premiers déposants, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives conserve son 4e rang (avec 674 demandes publiées, contre 684 l’an dernier), le CNRS se classe à la 6e place (401 demandes publiées, contre 405 en 2017 et 373 en 2016) et IFP Energies nouvelles gagne une place en se classant à la 12e place (182 demandes publiées contre 175 l’an dernier).

En régions, au moins un établissement public est présent parmi les premiers des palmarès régionaux (un pour la Normandie, jusqu’à 6 pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur).

À titre d’exemple, le classement des déposants de brevets en région Centre-Val-de-Loire montre que les universités d’Angers et de Nantes ainsi que l’Institut de Recherche Technologique Jules Vernes contribuent fortement à l’innovation dans ce territoire.

« Ce nouveau cru 2018 en témoigne : plus que jamais, les grands acteurs de l’industrie et de la recherche française ont intégré l’importance cruciale de protéger leur capital immatériel – élément essentiel de la valeur de l’entreprise – dans un environnement concurrentiel mondialisé qui se réinvente toujours plus vite. Ce palmarès souligne la force de l’industrie française, avec des champions au plan mondial, notamment dans les secteurs de l’automobile, du transport ferroviaire, de l’aéronautique et de l’énergie, mais aussi de l’électronique et de la chimie. Il montre aussi clairement le poids de la recherche publique et l’intérêt de poursuivre le travail engagé par l’Etat pour accentuer la collaboration entre laboratoires de recherche et entreprises. Je me réjouis par ailleurs de la présence de deux entreprises de taille intermédiaire dans le Top 50, ainsi que de la présence de PME qui ont été détectées et accompagnées par l’INPI dans les palmarès régionaux. Elles sont le signe que PME et ETI intègrent de plus en plus la dimension stratégique de la propriété industrielle dans leur développement. Avec la loi PACTE, qui permettra un accès plus facile et plus progressif aux titres de propriété industrielle, elles disposeront d’outils de protection mieux adaptés à leurs enjeux, pour les aider à grandir et à être plus compétitives. Dans ce contexte, la mission d’accompagnement de l’INPI est plus que jamais déterminante pour le rayonnement de l’économie française. » a commenté Pascal Faure, Directeur général de l’INPI.

 Méthodologie du palmarès

Ce palmarès est établi par l’INPI en comptabilisant le nombre de demandes de brevets par la voie nationale (c’est-à-dire auprès de l’INPI) publiées en 2018. Ce palmarès tient compte de la structure des groupes puisqu’il est établi en identifiant et regroupant les filiales appartenant à un seul groupe, en collaboration avec eux pour refléter au mieux la réalité. Contrairement à d’autres palmarès de brevets, tels que ceux de l’OEB ou de l’OMPI, tous les éventuels co-déposants d’une demande de brevet sont pris en compte (et pas uniquement le déposant cité en premier lieu). Le but de ce palmarès est de traduire le plus précisément possible l’activité des entreprises en matière de dépôts de brevets auprès de l’INPI.

L’intégralité de l’étude – dans laquelle figurent notamment les palmarès régionaux et les sous-domaines technologiques – est à découvrir en cliquant ici.