Lacroix Group étudie la faisabilité d’implanter un nouveau site dans le Maine-et-Loire, une « usine d’électronique du futur » en remplacement de celle de Montrevault-sur-Evre. Ouverture envisagée début 2021.
Face à l’explosion de la demande en connexion de la part de toute l’industrie (IOT, IOTT), Lacroix Group a une ambition : implanter une usine électronique du futur en France. Aujourd’hui, le groupe dispose d’un site dans l’Hexagone, situé à Montrevault-sur-Evre (49), une ex-usine Thomson labellisée récemment vitrine du futur en France. Ce fut les premiers !
« Aujourd’hui, nous souhaitons aller beaucoup plus loin et chercher de la rupture, explique Vincent Bedouin, PDG de Lacroix Group. Toutes les usines existantes datent de la fin des années 1990 ! On ressent le besoin d’une « nouvelle » usine. »
L’industriel veut donc créer une usine « from scratch » en France, d’une superficie du double de l’existante (soit 12 000 mètres carrés), en se basant sur son savoir-faire. Le projet existe, l’étude de faisabilité aussi, mais sous certaines conditions.
L’image de l’usine doit changer
« C’est un projet ouvert à ceux qui veulent nous aider, nous accompagner dans ce projet », explique le jeune dirigeant, qui vise la rupture « industrie du futur », l’innovation environnementale (smartgrid, voies d’accès, qualité des bâtiments…) et un registre social très important (à nouvelle usine, nouvelles compétences, usine pensée de façon collaborative capable d’accueillir les nouvelles générations. « Beaucoup de nos emplois vont évoluer, explique Vincent Bedouin. Il faudra par exemple créer un espace de formation. Une usine 4.0 doit donner envie aux jeunes de venir y travailler. »
Si le site actuel compte 450 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros, le groupe vise à doubler les ventes pour un effectif quasi constant. « Nous ne croyons pas à la décroissance de l’emploi, mais nous comptons faire mieux avec le même nombre de personnes », se justifie-t-il.
Ce nouvel outil industriel devra donc être compétitif, flexible, réactif, agile, tout en réduisant les temps de cycle. L’industrie de l’électronique souffre en effet d’un problème : le nombre de composants nécessaire pour produire est énorme, et la seule solution pour ne pas être en rupture est de les stocker… ce qui bloque beaucoup de cash.
« Il faut régler cette question et travailler sur la simulation, l’automatisation, le traitement de données, l’IA… en temps réel. Il faut rendre nos systèmes d’information interopérables entre clients (soit toute l’industrie française) et fournisseurs », précise le dirigeant. Un devis par exemple peut prendre 3 semaines, il faut arriver à descendre à la journée…
Appelé Symbiose, le projet devrait être validé définitivement d’ici à janvier 2019. L’étude de faisabilité pour valider les macro-hypothèses (en cours) vise à répondre à la viabilité d’un tel projet en France, en impliquant tous les fournisseurs. « A ce jour, on consolide beaucoup de choses, poursuit le dirigeant. A commencer par le business plan (on passe de 50 à 100 ME) ; sa viabilité financière (hors subventions), même si on regarde l’accès à tous les mécanismes de financements privés et publics, y compris européens ».
« Nous faisons le pont entre le monde d’aujourd’hui et de demain, en mettant de l’intelligence et de la connexion dans les équipements » Vincent Bedouin, PDG Lacroix Group
L’été prochain, le financement sera également affiné pour lancer en septembre la construction de l’usine si tous les feux sont au vert. Elle devrait prendre entre 18 et 24 mois pour sortir de terre.
« Pour autant, il n’est pas exclu que ce projet ne se fasse pas, même nous y croyons, tempère le dirigeant. Angers, la FrenchFab, une ETI… on peut s’en sortir ! La France n’est pas seulement pas une Start-up Nation, dont on parle si souvent, même au plus haut. Mais si on ne concrétise pas ce projet ici, on le fera peut-être ailleurs… Et pourquoi pas en Pologne ».
Selon lui, sa vision colle aux besoins du marché, qui répond aux nouvelles exigences environnementales et logistiques… D’ailleurs, au-delà de ce projet de plusieurs dizaines de millions d’euros, un second projet pourrait voir le jour en Allemagne par la suite.
« Nous sommes sur une tendance de croissance très clairement. Nous avons des clients captifs avec des carnets de commandes qui ont des besoins. Aujourd’hui, toute la digitalisation passe par l’électronique. On doit apporter des solutions partout », conclut-il optimiste.
Le groupe, outre son usine de Montrevault-sur-Evre (460 personnes), possède également une usine en Pologne (200 millions d’euros de chiffre d’affaires pour environ 2 000 personnes), une usine en Allemagne (20 millions d’euros pour 150 personnes) et une autre en Tunisie (50 millions d’euros). Le groupe est également au capital du sous-traitant américain Firstronic pour compléter son implantation géographique.
Découvrez aussi l’Interview d’Emmanuelle Landru, directrice du site français de Lacroix Electronics, interrogée par TLC Cholet, à l’occasion des portes ouvertes de l’usine.
Lacroix Group : une ETI familiale cotée de 80 ans
- Equipementier technologique international
- Président-Directeur Général: Vincent Bedouin
- 441 millions de chiffre d’affaires en 2017 (60 % hors de France)
- 4 000 collaborateurs
- Présent dans 11 pays (4 continents)
- 9 usines et 9 bureaux d’étude
- Fournit des équipements connectés et sécurisés pour la gestion des infrastructures de la voirie intelligente (signalisation, gestion de trafic, éclairage public, V2X) à travers LACROIX City, et pour la gestion des infrastructures d’eau et d’énergie à travers LACROIX Sofrel.
- Développe et produit également les équipements électroniques de ses clients de l’automobile, de la domotique, de l’aéronautique ou de la santé à travers LACROIX Electronics.
- 4ème sous-traitant électronique français (derrière AsteelFlash, Eolane et AllCircuits).
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