De définition unique, il n’y en a pas vraiment. De rapports et de livres, ils pullulent ! L’intelligence artificielle (IA) est « LE » sujet du moment. Et chacun, quel que soit le canal d’information, y va de son analyse, de sa théorie, de son commentaire, de sa vision prospective… Ce foisonnement déboussole. C’est pourquoi nous avons choisi dans ce diaporama de vous indiquer plusieurs sources d’information pour vous aider à mieux cerner et comprendre ce que l’IA va révolutionner dans notre façon de communiquer, de travailler et de produire.
L’intelligence artificielle n’est pas un produit ! Il n’existe pas de logiciel d’IA, mais des « solutions logicielles » d’IA qui s’appuient sur différentes et nombreuses briques, qui vont de la captation des sens, à l’interprétation des informations, au traitement du langage et à l’exploitation de bases de données structurées ou non.
Le marché de l’intelligence artificielle, incluant notamment les logiciels de machine learning/deep learning, robotique, assistants personnels, traitement du langage, etc. va croître de près de 63 % par an
entre 2016 et 2022. À cette date, il représentera 16,06 milliards de dollars, notamment tiré par le marché américain.Source : MarketsandMarkets, 2017.
Sur un panel de 300 entreprises anglo-saxonnes moyennes et grandes, 62 % ont déclaré avoir planifié le déploiement d’algorithme de machine learning d’ici à 2018. Pour elles, il s’agit de l’étape naturelle qui suit le déploiement d’une plateforme big data dont elles disposent déjà dans 86 % des cas. 63 % d’entre elles estiment qu’il s’agit d’ores et déjà d’un atout compétitif par rapport à leurs concurrentes. Source : Vanson Bourne, 2016. Illustration © Freshidea
Une enquête Evans Data montre que désormais les développeurs de logiciels ont bien intégré l’importance de l’intelligence artificielle pour le futur de leur entreprise. 41 % considèrent ce virage vers les applications
« intelligentes » comme très important, quand bien même 29 % du panel interrogé craint d’être supplanté par l’IA…
Indicateur direct du dynamisme de l’innovation dans le secteur de l’intelligence artificielle, les start-up attirent massivement les investisseurs. Selon le Venture Scanner 2016, celles-ci ont capté 974 millions de dollars lors du premier semestre 2016 pour un total qui devrait avoisiner les 2 milliards de dollars sur l’année. Les spécialistes du machine learning et du deep learning attirent l’essentiel des financements, devant les experts en traitement du langage, en analyse des images et robotique.
Avec 270 start-up spécialisées dans l'IA, la France est la deuxième destination des investissements dans ce secteur en Europe (278 millions d’euros en 2016). Un marché qui devrait atteindre près de 8 milliards de dollars à l'horizon 2025 (source Statista).
Selon la Fédération internationale de la Robotique (IFR), la Chine veut tripler son taux de robotisation à l’horizon 2020. Une stratégie qui conduira à l’installation de 650 000 nouveaux robots par an d’après son plan décennal Made in China 2025. Premier marché mondial pour les robots depuis 2013, le pays a absorbé l’an dernier à lui seul presque un tiers du marché.
Photo : © Anton Gvozdikov
21 mars 2017. Ce jour-là, à la Cité des Sciences et de la Villette à Paris, c’est Leenby, le robot de services à la personne de la PME française Cybedroïd, qui remettait en mains propres au président François Hollande le rapport France IA, dont l’enjeu est de faire de la France un producteur incontournable qui contribuera à dessiner le futur visage de l’IA, c’est-à-dire celui du monde à venir.
Lancée par Axelle Lemaire, l’ex-secrétaire d’Etat chargée du Numérique, et Thierry Mandon, son homologue de l’Enseignement supérieur et de la recherche, l’initiative a vu, du 20 janvier au 14 mars, dix-sept groupes de travail (559 contributeurs) se réunir afin de proposer des actions de politique publique visant à fédérer nos forces plurielles. Que ce soit sur le financement et la valorisation de la recherche ; la formation pour créer des vocations, susciter l’innovation, développer une stratégie industrielle ; mais également de poursuivre le débat public sur l’IA et d’en faciliter la compréhension pour une meilleure acceptabilité sociale. Au total, un effort budgétaire de 1,5 milliard d’euros devrait être consenti sur les dix prochaines années : il s’ajoutera aux 500 millions déjà programmés. Des fonds qui s’inscriront dans le Programme d’investissements d’avenir (PIA), piloté par Louis Schweitzer. Reste à savoir ce que va en faire notre nouveau gouvernement.
« Intelligence artificielle : les défis actuels et l’action d’Inria », un document de 81 pages coordonné par Bertrand Braunschweig, directeur du centre de Saclay. Consultable ici.
Le document de 81 pages pose les bases d'une vision globale des problématiques liées à l'Intelligence Artificielle et dessine les orientations stratégiques et scientifiques de l'institut.
La loi pour une République numérique a confié à la Cnil la mission de conduire une réflexion sur les enjeux éthiques et les questions de société que soulève l’évolution des technologies numériques. Elle a choisi d’y répondre en initiant et coordonnant un cycle de débats publics, ateliers ou rencontres que pourront organiser tous les acteurs du secteur. Les travaux, qui portent, cette année, sur les algorithmes à l’heure de l’IA, ont été lancés le 23 janvier avec la conférence « Éthique et numérique : les algorithmes en débat ».
La Cnil rendra publique la synthèse des contributions cet automne. Une cartographie de l’état du débat public et un panorama des défis et enjeux seront établis. Des pistes ou propositions pour accompagner le développement des algorithmes dans un cadre éthique pourraient faire par la suite l’objet d’arbitrages par les pouvoirs publics. Pour en savoir plus : les algorithmes en débat.
D’après un sondage mené par l’Ifop pour la Cnil en janvier dernier, les algorithmes sont présents dans l’esprit des Français mais de façon assez confuse. Si 83 % d’entre eux ont déjà entendu parler des algorithmes, ils sont plus de la moitié à ne pas savoir précisément de quoi il s’agit (52%). Leur présence est déjà jugée massive dans la vie de tous les jours par 80% des Français qui considèrent, à 65% que cette dynamique va encore s’accentuer dans les années qui viennent. Concernant l’opinion sur les algorithmes, une courte majorité (53%) estime qu’ils sont plutôt sources d’erreur contre 47 % qui pensent qu’ils sont fiables. Mais, la confiance s’élève à mesure que le niveau de connaissance sur les algorithmes progresse. Un effort de pédagogie et de transparence peut donc contribuer à renforcer la confiance.
Pour être partenaire du débat public sur les enjeux éthiques des algorithmes
De nombreuses informations sont à retrouver sur le site de France is AI (http://franceisai.com), qui recense start-up, centres de recherche ou de formation… en France, ou sur le moteur de recherche ScanR du ministère de l'Enseignement supérieur.
Olivier Ezratty est consultant en nouvelles technologies et auteur d’Opinions Libres, un blog sur les médias numériques et sur l’entrepreneuriat. Dans cette publication, il cherche à répondre à plusieurs questions concernant l’IA :
- Quelles sont les grandes briques technologiques de l’intelligence artificielle ?
- Quels sont les différents usages de l’intelligence artificielle ?
- Comment les solutions d’intelligence artificielle sont-elles commercialisées?
- Comment se développe l’écosystème de l’intelligence artificielle, des grands groupes comme Google, Facebook, Microsoft et IBM jusqu’aux start-ups du secteur ? Quels sont les enjeux industriels dans le secteur ? Et la position de la France ? Quel est le rôle de l’open source ?
- Comment les briques d’intelligence artificielle progressent-elles ? Est-ce lié à l’invention de nouveaux procédés techniques, aux progrès du matériel ou aux deux, et dans quelle proportion ? Qu’est-ce qui pourrait accélérer ou ralentir ces progrès ?
Avec Jeff Howe, un journaliste de Wired, Joi Ito, le directeur du Media Lab du MIT, publie « Whiplash : How to survive our faster future » (ou « Coup de fouet : comment survivre à l’accélération du futur »). A partir de dix principes, l’ouvrage conseille aux Hommes d’apprendre à s’adapter pour s’adapter eux-mêmes à l’évolution technologique, comme elle l’a fait auparavant dans d’autres domaines. L’entrepreneur japonais prend l’exemple du cinéma. Cela passe d’abord par l’invention d’un vocabulaire nouveau, puis son intégration. Ces principes permettent d’utiliser, disent-ils, le « nouveau système d’exploitation du monde »… Car, pour Joi Ito, nous commençons à peine à maîtriser les nouvelles formes d’organisation sociales rendues possibles par une puissance informatique sans limites et la communication instantanée en réseau.
C’est l’un des constats alarmant, publié en octobre dernier, dans un rapport de la Maison Blanche sur l’IA. Il stipule que « Les effets négatifs de l’automatisation se feront surtout sentir sur les emplois les moins bien payés, et qu’il existe un risque que l’automatisation tirée par l’intelligence artificielle creuse l’écart entre les travailleurs les moins formés et les plus formés, ce qui pourrait potentiellement creuser les inégalités économiques ». Ce rapport avait été couplé alors avec une intervention de Barack Obama sur l’IA, l’éthique et leur impact sociétal… Une première pour un Etat.
Laurent Alexandre, chirurgien urologue, énarque et serial entrepreneur, tire régulièrement la sonnette d’alarme sur l’impact de l’IA. Ce fût particulièrement le cas sur la formation lors d’une intervention au Sénat, le 19 janvier dernier, sur le thème : « Les conséquences de la robotique sur le travail ». Pour lui, il faut « éduquer nos enfants, nos cerveaux biologiques pour leur permettre d’être le plus complémentaires possible de l’IA, seule manière de nous rendre indispensables ». Car, dans le futur, tous ceux qui ne seront pas complémentaires de l’IA seront… soit au chômage, soit avec un emploi aidé. Pas 99 % des gens, mais bien 100 % ! « Il faut qu’on se batte jour et nuit en réformant l’éducation et le système professionnel pour assurer la complémentarité des travailleurs, quel que soit leur niveau de qualification, avec l’IA. Sinon, c’est un suicide collectif et c’est de l’irresponsabilité politique », s’exclame le co-fondateur de Doctissimo. Photo : © D.R.
A voir sur Youtube.
Pour Julien Maldonato, spécialiste des sujets d’innovation dans l’industrie financière chez Deloitte, « L’IA ne pense pas comme un humain : elle l’aide à penser mieux ». La collaboration entre l’homme et la machine, au sein de laquelle les forces de l’un contrebalancent les limites de l’autre, fait de l’IA une vraie opportunité pour l’être humain qui doit s’en emparer et la voir comme ce qu’elle est : un « boosteur » d’intelligence, une intelligence augmentée bien plus qu’une menace. Et pour tous ceux qui craignaient que l’IA dépasse et remplace l’homme, sachez que nous n’en sommes pas encore là ! Photo : © D.R.
Pour aller plus loin : pourquoi il ne faut pas avoir peur de l'Intelligence Artificielle
Bill Gates se méfierait-il des robots ? Lors d’une interview donnée mi-février au site d’information Quartz.com, le milliardaire américain a déroulé son plan pour prélever des taxes aux robots, en vue de faire face à l’automatisation qui gagne du terrain.
« En ce moment, quand un travailleur fait un travail d'une valeur, disons, de 50 000 dollars, dans une usine, ce revenu est taxé, il paie des impôts sur le revenu, des cotisations pour la sécurité sociale, etc… Si un robot vient faire le même travail, on devrait le taxer de la même manière », explique Bill Gates. Toutefois, l’IA, dont Microsoft, la société qu’il a fondée, est l'un des leaders, n’est pas évoquée alors que la majorité des rapports l’identifie potentiellement comme un grand destructeur d’emplois... Photo : © D.R.
Jean-Claude Heudin, directeur de l’Institut de l’internet et du multimédia (IIM) propose avec « Comprendre le deep learning, une introduction aux réseaux de neurones » (éditions Science eBook) de rendre accessible au plus grand nombre les principes et le fonctionnement du machine learning et du deep learning. « Nul besoin ici d’un fort niveau en mathématiques. Les principes de calcul sont réduits à des opérations simples et les exemples de programmation sont accessibles même avec un niveau de débutant », précise l’éditeur.
Disponible en e-book.
Jusqu’où iront-ils dans leur degré d’autonomie et leur liberté de décision ? Quelle place les hommes préserveront-ils dans un univers contrôlé par les robots ? Après la bombe atomique, l’intelligence artificielle est-elle la deuxième arme létale inventée par l’homme et capable de le détruire ?La chute de l’Empire humain retrace l’histoire méconnue de l’intelligence artificielle du point de vue du robot : c’est une machine qui raconte ici son aventure et dévoile les mystères de son long cheminement avec l’homme, jusqu’au combat final.
Charles-Edouard Bouée est Président-directeur général de Roland Berger, l'une des plus importantes sociétés mondiales de conseil stratégique. Ancien directeur de la rédaction de La Tribune et de L’Expansion, François Roche est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les marchés financiers, l’énergie, la Russie et l’Allemagne.
L’intelligence artificielle va-t-elle bientôt dépasser celle des humains ? Ce moment critique, baptisé « Singularité technologique », fait partie des nouveaux buzzwords de la futurologie contemporaine et son imminence est proclamée à grand renfort d’annonces mirobolantes par des technogourous comme Ray Kurzweil (chef de projet chez Google !) ou Nick Bostrom (de la vénérable université d’Oxford).
Jean-Gabriel Ganascia est professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie, où il mène des recherches sur l’intelligence artificielle au Laboratoire informatique de Paris 6 (LIP6).
Le Mythe de la Singularité. Faut-il craindre l'intelligence artificielle?
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a inauguré, fin mars, l’Intelligence Campus à Creil (Oise). Objectif : réunir autour de la Direction du Renseignement militaire (DRM), un écosystème
intégrant start-up, PME innovantes et recherche (CNRS, Ensae, Ecole polytechnique…), tous experts du big data et de l’intelligence artificielle. Ce GIE fonctionnera comme une agence d’innovation, avec des investissements publics (y compris de la région des Hauts-de-France) et privés et pourra réunir jusqu’à un millier d’acteurs civils et militaires. Photo : © D.R.
Extrait et complément du NOUVEAU magazine Alliancy n°17 « Où en est l’IA dans l’entreprise ? » .
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