Directeur général de EdTech France, Rémy Challe revient pour Alliancy sur les objectifs de cette nouvelle association, son rôle et ses objectifs et partage sa vision de la France dans ce domaine de l’éducation et de la formation.
> Rémy Challe est intervenu mercredi 9 octobre au dîner-débat du cercle consacré à l’écosystème français du supérieur.
Alliancy. Quel est l’objet de l’association EdTech France que vous avez rejoint il y a un an en tant que directeur général ?
Rémy Challe. Depuis novembre dernier, après vingt ans passés dans l’enseignement supérieur, j’ai en effet pris les rênes de l’association EdTech France, créée au printemps 2018. Elle regroupe à ce jour 180 entreprises qui mettent la technologie au service de l’éducation et de la formation [plus de 50 % de leur chiffre d’affaires].
Notre cible va du scolaire à l’université et l’enseignement supérieur jusqu’aux adultes et professionnels en formation continue… Ce réseau de professionnels est complété par trois cercles de 22 partenaires privilégiés (engagés par leur cotisation) que sont les entreprises utilisatrices comme La Poste par exemple, les institutions d’enseignement supérieur (Educapital, Skema, Kedge Business School…), et les associations professionnelles ou institutionnelles comme l’Atief (Association des technologies de l’information pour l’éducation et la formation) ou la Grande Ecole du Numérique.
Pourquoi ce regroupement ? Pour plus de visibilité ?
Rémy Challe. Nos membres représentent environ 50 % de la filière EdTech en France, qui n’était jusqu’ici pas du tout structurée et très éclatée sur le territoire, avec des entreprises diverses en termes de taille, de types de solutions proposées, de publics visés… Nous avions donc besoin de consolidation, afin d’être plus visible autant pour les utilisateurs de nos solutions que des pouvoirs publics, incontournables dans ce secteur telles les collectivités. Il faut donc créer des ponts entre tous ces acteurs et décideurs. Ainsi, en fédérant l’écosystème et en structurant le marché, nous voulons devenir le porte-parole sur ces sujets de l’EdTech en France et créer de la valeur pour nos membres. |
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Comment se situe d’ailleurs la France en matière d’EdTech dans le monde ?
Rémy Challe. Les géants mondiaux sont d’abord américains et chinois, présents dans des villes comme San Francisco, New York et Pékin. Viennent ensuite l’Inde, puis la Grande-Bretagne et la France, tout comme Israël et les Pays scandinaves. La filière française est donc dynamique, mais il faut encore évangéliser pour accélérer.
Qu’est-ce qui porte aujourd’hui votre marché ?
Rémy Challe. A ce jour, c’est le secteur de la formation continue. Les entreprises sont très mâtures sur le sujet et en demande de nouvelles solutions pédagogiques et technologiques, à la fois pour faire face à la transformation numérique qu’elle mène, mais surtout pour la montée en compétences de leurs collaborateurs. Le temps du diplôme qu’on obtient à 20 ans et qui dure toute la vie est révolu ! Il faudra désormais renouveler sans cesse ses connaissances.
[bctt tweet= »Le mot #EdTech est la contraction des termes anglo-saxons Educational et Technology. Il désigne les solutions qui rendent la technologie utile à l’éducation et à la formation tout au long de la vie. » username= »Alliancy_lemag »]Le secteur scolaire est à l’inverse plus compliqué par manque de moyens. Tout comme l’enseignement supérieur, malgré une réelle prise de conscience du besoin de se renouveler. Un professeur aujourd’hui doit changer ses méthodes de travail. Il devient un animateur au service de ses élèves ou étudiants. L’enseignement et les pratiques doivent évoluer. En ce sens, les outils/solutions numériques doivent être vus comme une réelle opportunité et surtout pas comme une contrainte. Nos membres proposent d’abord des solutions qui viennent enrichir l’expérience de l’apprenant, tout comme celle du formateur.