L’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) a publié le 6 juin dernier son rapport d’activité annuel. Guillaume Poupard, son directeur, a salué une prise de conscience élargie de la société française sur les enjeux cyber, tout en appelant à renforcer encore l’écosystème des acteurs privés.
Alors que les derniers mois ont vu certaines des cyberattaques mondiales les plus saisissantes et médiatisées se produire, les indicateurs annuels de l’Anssi (agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) sont au diapason. Avec 20 « opérations majeures de cyberdéfense », 59 audits et contrôles de sécurité et 3235 incidents qui lui ont été signalés, les 500 collaborateurs de l’agence n’ont pas chômé.
D’autant plus que ces derniers mois, l’agence a également renforcé son rôle pédagogique, pour développer la confiance des acteurs économiques dans la transformation numérique. Elle a ainsi mené 500 interventions en région, dispensé 14500 heures de formation et qualifié 22 prestataires. Elle se réjouit également que son mooc SecNumacademie ait attiré 20 000 inscrits en à peine deux semaines.
« L’année écoulée a vu une progression très notable dans la prise de conscience du risque, et ce à tous les niveaux de la société. La sécurité numérique tend enfin à s’imposer comme un véritable enjeu de gouvernance dans les administrations et les entreprises tandis que nos concitoyens se montrent de plus en plus vigilants quant à la protection de leurs données personnelles. » souligne à ce titre Guillaume Poupard, le directeur de l’Anssi, en ouverture du rapport annuel.
En 8 années d’existence, l’Anssi a acquis un rayonnement notable en France et à l’étranger et est devenu un interlocuteur clé sur de nombreux sujets différents. Elle compte donc continuer à recruter 5 à 10% d’effectifs supplémentaires par an, jusqu’à atteindre 750 experts, pour assurer ses missions. Toutefois, l’agence n’oublie pas non plus son objectif principal qui est de protéger les systèmes de l’Etat et d’assurer la sécurité nationale. Elle fait d’ailleurs régulièrement passer le message : malgré ses succès, elle n’a pas vocation à se substituer aux acteurs privés. Ce rapport sur l’année 2016 ne fait pas exception à la règle et, dans la lignée de ses multiples nouvelles qualifications de prestataires, l’Anssi appelle à une montée en qualité de l’écosystème de la cybersécurité, dont elle serait avant tout l’animatrice. Un parti-pris qui lui permettrait alors de se concentrer sur des enjeux critiques, comme l’accompagnement des OIV (opérateurs d’importance vitale) ou encore la montée en puissance de la défense cyber au niveau européen.
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