Au cours de l’été 2021, l’énergéticien s’est doté d’une Direction de l’Innovation en complément de son activité de R&D pure. L’ancien Directeur de la Communication, Julien Villeret, en est le pilote. Pour Alliancy, il nous en dit plus sur son rôle et le programme prévu pour le salon #Vivatech2022, du 15 au 18 juin prochains.
Alliancy. En quoi consiste votre nouvelle fonction ?
Julien Villeret : En tant que Directeur de l’Innovation chez EDF, je suis chargé de piloter plusieurs projets transverses à travers le monde. L’idée est de stimuler l’innovation au-delà de la R&D d’EDF et toujours en lien avec l’objectif de neutralité carbone fixé pour 2050. Cela passe majoritairement par de l’incubation et de l’investissement, avec un fonds qui a déjà investi à date plus de 270 millions d’euros dans des projets divers.
En intrapreneuriat, nous souhaitons aussi donner les moyens aux salariés d’EDF de concrétiser leurs idées de création d’entreprise. C’est notamment ce qui a permis à Fatih Balyeli de lancer Exaion par exemple. Nous détenons 100 % du capital de ces entreprises, mais celles-ci demeurent en réalité indépendantes.
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Nous prenons aussi des participations dans le capital de projets externes afin de compléter notre offre. Au total, ces investissements représentent 60 millions d’euros chaque année. Enfin, notre équipe d’une quinzaine de personnes est également chargée d’un travail d’acculturation autour des enjeux bas-carbone auprès de tous les grands métiers d’EDF.
Quel est le programme prévu cette année sur Vivatech ?
Nous serons présents à Vivatech en tant que « partenaire bas carbone » du salon. Nous sommes depuis la première édition un « partenaire gold », ce qui nous permet d’animer chaque année un grand stand au cœur du salon pour mettre en valeur les start-up dans lesquelles nous avons investies.
Cette année, un accent particulier sera mis sur la décarbonation et celle-ci fait évidemment partie de notre raison d’être. Nous sommes même le partenaire « low carbon » officiel et cela ne se limite pas à la valorisation de nos pépites. Nous avons par exemple travaillé à ce que le salon lui-même soit bas-carbone, notamment avec l’aide d’Urbanomy et Actéon Farm.
Sur le Low-carbon park EDF, plusieurs start-up présenteront leurs innovations comme l’espagnole Bioo et ses installations qui transforment la décomposition organique naturelle des plantes en source d’énergie ; la start-up anglaise Pentaform, et son ordinateur portable Abacus, entièrement composé de plastique recyclé et consommant 75% moins d’électricité qu’un ordinateur classique. Il y aura également dans le Robot Park, la start-up norvégienne Aviant et ses drones pour le transport autonome de marchandise notamment pour la santé.
Quelles start-up seront valorisées sur votre stand ?
Nous serons représentés par 4 start-up : Urbanomy, Actéon Farm, Persefoni, et Enerbrain. Elles présenteront un parcours bas carbone via la mesure du CO2, le conseil en décarbonation, la réduction des émissions et la compensation.
D’une part, Urbanomy offre du conseil en décarbonation pour les collectivités locales et entreprises. Elle a réalisé pour Vivatech une cartographie du fonctionnement du salon, sa gestion de l’énergie et des flux de déchets. Le premier objectif est donc d’éviter d’émettre, mais il reste bien sûr des émissions incompressibles qu’on ne peut éviter. C’est là qu’Actéon Farm entre en jeu en offrant une compensation carbone du reste des émissions avec des projets de reforestation à proximité de Paris.
Puis, il y aura Persefoni, qui a mis au point un outil de gestion et de comptabilité du climat (CMAP) qui vient aspirer toutes les données des logiciels des entreprises pour leur permettre de suivre le cours de leurs émissions carbone et se comparer par rapport aux autres concurrents.
La dernière start-up est italienne et s’appelle Enerbrain. Concrètement, elle déploie des systèmes de capteurs dans les bâtiments pour gérer les flux d’énergie et aider les organisations à optimiser leur consommation d’électricité.
Vivatech sera aussi l’occasion de présenter les travaux de notre programme “EDF Pulse Design” qui imagine les projets de décarbonation de demain – autant en termes de design d’objet que de design thinking. Par exemple, ce sera l’occasion de valoriser le projet Hub Data Solar: un datacenter facilement transportable et upcyclé pour héberger des sites internet ou servir d’antenne 4G/5G relais.
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Sentez-vous que les organisations vont désormais plus loin que la simple compensation carbone de leurs émissions ?
Il est vrai que les sujets autour de la compensation carbone ont explosé ces dernières années. Mais il faut tout de même prendre conscience que cela n’est pas suffisant. Il est avant tout crucial de chercher à éviter les émissions plutôt que de continuer comme d’habitude. Ce changement de posture est désormais entré dans les mœurs et les abus en matière de compensation carbone peu traçables ou peu crédibles sont de moins en moins fréquents.
C’est d’ailleurs souvent cet écueil de traçabilité qui est invoqué…
Oui, il n’existe pas vraiment d’outil standardisé pour faire ce calcul et dès lors qu’un électron est injecté dans un système, il est encore compliqué de savoir où celui-ci va. Néanmoins, de plus en plus de technologies autour de la blockchain émergent et des cas d’usages assez pertinents ont vu le jour.
Par exemple, sur notre site EDF Lab Les Renardières dans la Marne, nous avons développé, en partenariat avec le fabricant et producteur éolien allemand Enercon, une solution de pilotage intelligent d’une centrale virtuelle (Virtual Power Plant) qui permet cette traçabilité.
Vivatech sera-t-il encore une fois l’occasion de dévoiler vos prix Edf Pulse ?
Nous remettons ces prix EDF Pulse depuis 2014 à des start-up qui créent des solutions innovantes pour avancer vers la neutralité carbone. Cette année, celles-ci ont jusqu’au 24 juin pour candidater au sein de 4 catégories : la production bas carbone, la consommation bas carbone, la décarbonation par le digital et enfin, les solutions pour rendre EDF plus résiliente et performante face au changement climatique.
Chaque lauréat par catégorie se verra décerner une dotation financière de 30 000 euros, un accompagnement sur-mesure pour créer des synergies avec notre Groupe, l’accès à notre réseau d’Alumni ainsi qu’une étude menée par EDF Pulse Ventures pour décider d’une éventuelle prise de participation d’EDF au capital.