VivaTech 2025 : Nvidia en opération séduction pour convaincre l’industrie européenne de ses atouts IA

La keynote du patron de Nvidia, Jensen Huang, lors de Vivatech était attendue. A l’occasion de celle-ci, le dirigeant a annoncé la construction du « premier cloud industriel d’IA au monde » pour les fabricants européens. Cette usine d’IA basée en Allemagne disposera de 10 000 GPU, sera dédiée aux acteurs industriels européens et à leurs applications de manufacturing, depuis la conception jusqu’à la simulation par jumeaux numériques d’usines ou encore la robotique.

L’entreprise a également mis en avant que les fabricants européens, dont BMW Group, Maserati, Mercedes-Benz et Schaeffler, transformaient d’ores et déjà de cette façon leurs cycles de vie des produits de bout en bout – de la conception simulée des produits et de la planification des usines aux opérations et à la logistique pilotées par l’IA – en faisant tourner des applications, proposés par des éditeurs comme Ansys, Cadence et Siemens. « À l’ère de l’IA, chaque fabricant a besoin de deux usines : l’une pour fabriquer des produits et l’autre pour créer l’intelligence qui les alimente », a déclaré Jensen Huang. « En construisant la première infrastructure d’IA industrielle d’Europe, nous permettons aux principales entreprises industrielles de la région de faire progresser la fabrication axée sur la simulation et l’IA. » Cette usine d’IA sera construite en suivant le cadre du « blueprint NVIDIA Omniverse » pour la conception et les opérations de tels usines. Dans le cadre de ce plan, la plateforme Reality Digital Twin de Cadence sera utilisée pour simuler et optimiser l’ensemble de l’usine d’IA dans un environnement virtuel physiquement précis, permettant aux équipes d’ingénieurs de construire une installation plus intelligente et plus fiable. Selon Nvidia, cet investissement servira de tremplin pour accélérer le développement et l’adoption de l’IA par les fabricants européens en prévision des gigafactories de l’IA.

Les industriels allemands mis en lumière

En complément, Siemens et Nvidia ont annoncé l’extension de leur partenariat pour « accélérer la prochaine ère de l’IA industrielle et de la numérisation et permettre l’usine du futur ». L’association de l’expertise de Siemens en matière de logiciels et d’automatisation industrielle avec l’IA de pointe et l’informatique accélérée de Nvidia, doit en effet permettre aux organisations de tous les secteurs d’optimiser les performances, de stimuler la productivité et d’atteindre les objectifs de durabilité grâce à la numérisation. Maserati exploite par exemple déjà les solutions Siemens alimentées par les interfaces de programmation d’applications Omniverse pour visualiser de manière interactive le flux d’air sur les carrosseries et améliorer son processus de fabrication.

A l’occasion de Vivatech, Nvidia a mis en avant des exemples de cas d’usages concrets, pour montrer comment l’industrie européenne s’est déjà lancée dans des transformations importantes. Ainsi, l’industriel allemand Schaeffler utilise des usines d’IA pour la planification d’usines numériques, l’entrainement de robots à des « compétences humaines » ou encore la mise à l’échelle de l’automatisation dans une centaine d’usines de fabrication, met en avant Nvidia. De son côté BMW Group construit des jumeaux numériques de ses sites de production, notamment en utilisant les bibliothèques « Nvidia Omniverse ». Ces jumeaux numériques à l’échelle de l’usine permettent aux équipes mondiales de planification de la production de BMW de collaborer en temps réel, d’optimiser l’agencement et la conception de systèmes de fabrication complexes et de développer des applications de robots autonomes et d’IA de vision avant le déploiement dans le monde réel. Quant à Mercedes-Benz, l’entreprise utilise Omniverse pour concevoir et optimiser virtuellement les lignes d’assemblage de ses usines, réduisant ainsi les temps d’arrêt et améliorant l’efficacité de ses usines dans le monde entier. Autant d’exemples que le géant américain des puces IA espère suffisamment exemplaires pour embarquer dans l’aventure les autres acteurs industriels du continent.