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A l’Adar de Flandre Maritime, on bouleverse les codes du management

Lucca Awards du bien-être au travail 2022

L’association a remporté hier un award du bien-être au travail, pour le projet « Peps ». Il permet à ses aides à domicile de s’organiser en autonomie quasi complète. Ce projet français, ancré dans le secteur du soin, est lui-même inspiré d’une initiative néerlandaise (Buurtzog). Il est susceptible d’inspirer nos lecteurs de l’écosystème numérique, très portés sur les nouvelles pratiques de management responsabilisant.

Lucca, éditeur de solutions RH, a décerné hier les Awards du bien-être au travail 2022, qui récompensent les meilleures initiatives RH, classées en 4 catégories : « Méthode et Organisation de travail », « Expérience Collaborateur », « Qualité et conditions de vie au travail » et prix spécial du public.

Le jury composé de Claire Bonenfant (présidente de Sthree), Samuel Durand (conférencier et auteur de documentaires) et Christophe Patte (fondateur de myRHline) avait la charge de départager les 116 entreprises qui s’étaient portées candidates cette année, parmi lesquelles figurent la Macif, la Banque Postale, Altrad, Education First, Eiffage, Elsan, Engie, Leroy Merlin, SNCF ou encore Superprof.

« 43 % des entreprises mènent désormais des enquêtes QVT auprès des salariés, comme l’indique notre dernier baromètre de février 2022. C’est sans doute ce qui explique le succès de notre appel à projets de cette année, les candidatures ont doublé par rapport à 2021 », a souligné Julie Chane Ching, directrice de la BU chez Lucca.

 Amandine Deraed, directrice adjointe en charge des RH et du pôle Habitat de l’Adar Flandre Maritime

Parmi les quatre lauréats, le projet porté par  Amandine Deraed, directrice adjointe en charge des RH et du pôle Habitat de l’Adar Flandre Maritime, nous a paru particulièrement intéressant. Les métiers de l’aide à domicile sont de plus en plus nécessaires, en réponse à une population française vieillissante. Or, ils souffrent d’une forte dévalorisation et sont synonymes d’un quotidien contraignant, entre fatigue physique et horaires décalés. Résultat : absentéisme, turnover, démotivation et difficultés de recrutement.

Pour changer la donne, l’Adar – 400 salariés – a proposé à ses collaborateurs (ou plutôt collaboratrices, dans leur immense majorité) de se réorganiser en équipes autonomes. Le projet appelé « Peps » (« Partager l’envie de prendre soin ») est fondé sur le volontariat. Il a immédiatement suscité l’adhésion et 28 équipes sont déjà constituées.

Chaque équipe travaille sur un territoire géographique restreint (parfois 3 ou 4 rues seulement), ses membres s’engageant à se remplacer en cas d’absence. L’équipe décide en autonomie des plannings, du dispositif le plus adapté à chaque patient, et gère même ses propres recrutements. Elle se réunit chaque semaine pour s’organiser – et cela fait bien sûr partie de son temps de travail effectif.

Il n’y a plus de manager. Les responsables de secteur, qui autrefois supervisaient 50 aides à domicile sur un secteur étendu, sont devenus soit des coachs, soit des coordinateurs de parcours, intégrés aux équipes. Les bénéfices sont multiples pour les aides à domicile : implication et valorisation dans leur travail,  transfert de compétences, horaires déterminés. Mais aussi pour les personnes accompagnées : interlocuteur direct, régularité des interventions et des intervenants… Et enfin pour l’association : moins d’absentéisme et une gestion des remplacements d’été optimale.

Le projet Peps, inspiré de la méthode Buurtzorg, a remporté le prix « Méthode et Organisation de travail ».

Les trois autres lauréats

Pour préparer la visite de Certification de la Haute Autorité de Santé (HAS) en sortie de crise sanitaire, Michaël ont fait le pari de mobiliser la communauté hospitalière sur un projet « décalé », en parallèle d’une démarche de préparation plus institutionnelle. Hop’stars est une parodie de Popstars, réalisée avec les élèves aides-soignants et les étudiants infirmiers. L’objectif était de produire une mini-série de vidéos originales et de la diffuser auprès du personnel médical.

Michel a produit « l’éphéméride de la reconnaissance », un catalogue d’actions faciles à mettre en place pour les managers, qui étaient invités à y contribuer, ou tout simplement à piocher dedans. L’éphéméride est composé d’une carte-action par semaine, pour créer de la cohésion et de la confiance : « Inviter un collaborateur à déjeuner », « rencontrer l’équipe du service voisin autour d’un petit-déjeuner », etc.

Les salariés déposent leurs candidatures deux fois par an. Une enveloppe budgétaire de 3 500 euros est prévue pour chaque session. Les projets sont sélectionnés par le collectif managérial selon des critères de cohérence du projet avec les valeurs de Yooz et de visibilité pour la marque.

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