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L’adoption du cloud, « la nouvelle norme »

La pandémie de Covid-19 aura bénéficié au cloud public, dans lequel les entreprises voient désormais le socle technologique indispensable pour espérer un retour rapide à la croissance… Une tendance qui devrait continuer à s’accentuer et même se poursuivre jusqu’en 2024 selon Gartner.

Amazon-Web-Services

Amazon Web Services (AWS), leader du marché, est le principal fournisseur d’IaaS et autres services Cloud à l’échelle mondiale.

Selon Gartner, les dépenses des utilisateurs finaux, à l’échelle mondiale en 2021, dans les services de Cloud publics devraient augmenter de 18,4 % pour atteindre 304,9 milliards de dollars. Cette technologie pourrait ainsi représenter plus de 14 % du total des dépenses IT des entreprises en 2024.

Le segment des logiciels en mode SaaS – le plus important – devrait atteindre une valeur de 117,7 milliards de dollars en 2021. Toutefois, les plateformes en mode PaaS connaîtraient un taux de croissance plus important, de 26,6 %, à plus de 55 milliards de dollars (contre 43 milliards en 2020), dû à la généralisation du télétravail et notamment du fait des alliances de plus en plus nombreuses entre fournisseurs de services Cloud et opérateurs de télécommunications. Il est clair que « sans autant d’applications, outils et services cloud, il n’aurait pas été possible d’envoyer des millions de travailleurs chez eux, maintenir les chaînes d’approvisionnement mondiales ou de faire évoluer les modèles économiques de l’industrie en quelques semaines », confirme ainsi The Flexera 2020 State of the Cloud Report.

Les coûts dépassent les prévisions

Pour 2021, de son côté, le cabinet américain Forrester estime que les dépenses d’infrastructures cloud public s’élèveront à 120 milliards de dollars, en progression de 35 % par rapport à 2020. Cette prévision a été réajustée à la hausse par rapport aux 113,1 milliards de dollars (+ 28 %) précédemment envisagés. Dans le trio de tête, Alibaba Cloud se placerait au troisième rang mondial en termes de revenus (à confirmer toutefois !), derrière Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure. La pandémie a d’ailleurs permis à ces géants du cloud public de maintenir en 2020 une croissance supérieure à cette prévision : + 29 % pour AWS, + 47 % pour Microsoft, + 43 % pour Google Cloud et +59 % pour Alibaba Cloud.

Quant au rapport Flexera sur l’état du cloud en 2020, il indique que 93 % des entreprises utilisatrices le font actuellement sur différents clouds, pour une ou plusieurs applications et ce afin de consommer des services de façon plus flexible et évolutive. Pour autant, ce rapport précise que les entreprises hésitent encore à transférer leurs applications traditionnelles sur site vers le cloud… En cause : la dépendance des applications, la faisabilité technique et le coût total de possession (TCO) en comparaison du prix du cloud. Ceci en particulier pour les très grands groupes dont le déploiement de solutions multicloud hybrides s’étend au-delà des frontières.

Un autre rapport d’Accenture va dans le même sens : 90 % des entreprises utilisent déjà le cloud et le nombre de clouds auxquels elles se connectent augmente. Reste que, selon ce dernier cabinet, la PME n’y a transféré que 20 à 40 % de sa charge de travail et la plupart des entreprises ne sont pas satisfaites des résultats, en matière de coûts notamment. Le rapport Flexera relève d’ailleurs que les entreprises indiquent en moyenne un dépassement de 23 % pour le développement cloud et augmentent leur budget de 47 % pour 2021.

[bctt tweet= »« Sans autant applications, outils et services cloud, il n’aurait pas été possible d’envoyer des millions de travailleurs chez eux, maintenir les chaînes d’approvisionnement mondiales ou faire évoluer les modèles économiques de l’industrie en quelques semaines. » (Flexera 2020 State of the Cloud Report) » username= »Alliancy_lemag »]

Cette distorsion entre coûts et attentes n’est toutefois pas surprenante vu la complexité que l’on peut supposer de la construction d’un réseau unique d’entreprise dans le Cloud, donnant à chaque collaborateur un accès personnalisé aux données comme aux applications… et ce depuis n’importe quel endroit du globe et de façon totalement sécurisée. Pour autant, on ne peut que rappeler l’importance d’une telle fluidité dans la gestion des activités d’une entreprise, que ce soit dans l’analyse globale de ses données, dans l’optimisation de ses relations client et fournisseur, dans le déploiement de nouvelles applications ou tout simplement dans la reconfiguration de ses besoins (e-commerce, vente en ligne…) en fonction de sa stratégie et du marché…

Parlant de stratégie, on peut également s’attendre cette année à de nouvelles restrictions gouvernementales pour les entreprises en matière de choix de cloud publics… Le projet européen Gaia-X, dont le but est de « créer un écosystème numérique ouvert et transparent, où les données et les services peuvent être mis à disposition, rassemblés et partagés dans un environnement de confiance », devrait pouvoir demain répondre à leurs besoins, sans faire obligatoirement appel en premier lieu aux géants internationaux. Et ce même si l’on trouve désormais au sein de l’association qui pilote ce projet de nouveaux membres tels AWS, Microsoft, Google, Intel, Salesforce, Oracle, Alibaba, Huawei ou même Palantir…

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