Les Danois ont bien plus adopté l’IA que les Français, révèle une étude publiée ce lundi. Les différents pays interrogés ont chacun leurs usages particuliers, même si tous déplorent des capacités limitées.
À l’occasion du premier anniversaire de l’IA Act, l’institut de sondage Norstat et la société d’études Strategir dressent le bilan du rapport des Européens à l’IA. Alors, quel pays est le plus mature dans son usage de l’IA ? Pas la France en tout cas, mais plutôt le Danemark, où 56 % des répondants sont familiers de l’IA. “Une adoption plus précoce au Danemark a permis d’ancrer l’IA dans les usages”, explique Romain Barbet, le directeur général France de Norstat. En effet, 27 % des Français ont entendu parler de l’IA pour la première fois lors des six derniers mois, contre seulement 4 % des Danois. Sachant que 55 % des Français ont découvert pour la première fois l’IA grâce aux médias, la couverture médiatique du sujet n’est pas remise en question, mais bien son entrée dans les mœurs. Le bouche-à-oreille est bien plus fréquent au Danemark qu’en France. Dans le monde du travail, cependant, l’écart s’amoindrit. Environ un quart des Français, Italiens, Allemands et Danois utilisent l’IA générative toutes les semaines.
L’Européen moyen utilisant l’IA est un homme de 40 ans
Si tous les Européens considèrent que l’IA générative permet un gain de temps, les usages varient selon les pays, notamment au niveau personnel. Un Français sur deux l’utilise pour corriger l’orthographe d’un document ou comme aide à la rédaction, et 38 % l’utilisent pour… cuisiner. En Italie, l’IA est un support en informatique pour 68 %, tandis qu’elle permet à 51 % des Italiens d’être à jour sur l’actualité et de mieux la comprendre. La plupart perçoivent l’IA comme un levier permettant l’acquisition de compétences techniques. En Allemagne se trouve le taux le plus élevé de personnes se servant de l’IA générative comme compagnon virtuel. À noter que les utilisateurs de l’IA générative sont généralement des hommes d’une moyenne d’âge de 40 ans.
Un bilan en demi-teinte
Une diversité d’usages permettant d’affirmer, pour la moitié des Européens, que la révolution de l’IA sera plus importante que l’arrivée d’Internet ou des smartphones. Paradoxalement, la moitié des Européens considèrent que les compétences de l’IA sont encore limitées. Les Français ont une opinion particulièrement négative de l’IA ; c’est le cas de 25 % d’entre eux, contre 12 % des Danois. Beaucoup d’entre eux (78 %) craignent même que l’humain devienne trop dépendant de l’IA. Il faut dire que beaucoup l’utilisent sans la comprendre : 85 % des Danois, des Français et des Italiens interrogés peinent, en effet, à la définir.