Les nouvelles technologies sont partout dans la ville. Elles changent nos vies. C’est ce que la ville de Bordeaux a souhaité démontrer au grand public et aux professionnels, en organisant la troisième édition de sa Semaine Digitale.
Alors que les métropoles deviennent l’unité humaine de référence à travers le monde, les questions de la pertinence et de la durabilité de ces modes d’organisation, d’aménagement, d’appropriation de l’espace constituent des sujets incontournables pour les décideurs publics et les élus.
Nous savons pertinemment que le développement durable des nouveaux ensembles urbains passe par une « densité intelligente », seule à même de résoudre les problèmes de circulation, de rythmes quotidiens et d’impact de notre activité en termes de consommation de ressources, en particulier dans les transports. De ce point de vue, la révolution numérique des réseaux et des services constitue une solution dont l’efficacité dépendra étroitement de notre imagination et, je le pense, de notre audace.
Réduire la fracture numérique
La ville intelligente est d’abord la ville des projets intelligents, mais surtout des usages intelligents des informations et des services qu’Internet met à notre portée. C’est bien naturellement aux administrations publiques de donner l’exemple en utilisant le numérique pour rationaliser et rendre plus performant leur mode de fonctionnement. La ville intelligente passe aussi par le déploiement des services qui en fluidifient l’expérience : informations en temps réel, non seulement sur les réseaux de transport, sur les services disponibles en fonction des besoins, mais aussi plus finement en facilitant le lien social, en rendant plus lisibles les offres culturelles, et en invitant chacun à la participation et à la prise de parole pertinente dans l’agora en temps réel qu’Internet est en train de devenir.
A ce titre, la ville intelligente appelle toujours plus de pratiques démocratiques. La ville est l’échelon de la densité, l’endroit où se trouve le chemin le plus court entre l’idée, la conception, la production et l’accueil par le marché. Il nous faut, dans nos métropoles, tirer parti de cette densité pour réduire une fracture numérique d’un type nouveau, et qui en menace l’équilibre et l’harmonie. Je pense à la césure qui s’accroît entre certains secteurs de l’économie classique et les entreprises ayant entamé leur propre révolution numérique, et tirent déjà parti de l’intelligence du Web pour croître plus vite, quel que soit leur secteur d’activité. De la même manière que les citoyens doivent tous être embarqués dans le train digital qui démarre aujourd’hui, les entreprises doivent toutes avoir leur place dans ce mouvement de fond. C’est tout le sens de la « Grande Jonction » que j’ai souhaité susciter au sein de la Semaine Digitale de Bordeaux, en mars 2013, au profit de tous les secteurs d’activité.
Les métropoles donnent aujourd’hui la possibilité d’opérer une révolution industrielle silencieuse et spectaculaire, qui créera la croissance dont nous aurons besoin pour préserver notre vivre ensemble et inventer une nouvelle prospérité. Harmonie, imagination, solidarité : je vois bien là les signes révélateurs d’une ville intelligente.
Cet article est extrait du n°3 d’Alliancy le mag – Découvrir ce numéro