L’intelligence artificielle connait une ascension fulgurante avec laquelle peu d’autres technologies peuvent rivaliser.
Ce succès est majoritairement dû à une certaine branche de la robotique ayant mis l’apprentissage automatique, ou machine learning, à disposition du grand public sous la forme de chatbots et d’avatars présents aussi bien dans nos foyers que dans les services clients, les banques ou encore les centres d’appels. C’est ainsi qu’un concept jusque-là plutôt mal compris, relevant parfois de la science-fiction, est devenu un élément de notre vie quotidienne assorti d’une touche futuriste qui excite l’imagination des utilisateurs.
Cet effet de mode encourage la création d’applications toujours plus inventives, mais il s’accompagne également d’idées reçues. Plus que beaucoup d’autres technologies, l’intelligence artificielle a été le théâtre de scénarios éculés au fil des années, et particulièrement en ce qui concerne l’impact qu’elle pourrait avoir sur l’emploi d’ici quelques années.
Oui, l’automatisation est en marche et ses effets sur notre économie sont incertains. Mais cet aspect ne doit pas occulter le formidable rôle qu’elle joue dans l’augmentation de l’intelligence humaine. En amplifiant nos capacités et nos possibilités au lieu de nous supplanter, l’intelligence artificielle a le potentiel de créer des emplois que nous ne saurions imaginer aujourd’hui.
Il peut également être facile de se focaliser exclusivement sur l’application, sur ce qui saute aux yeux, les originalités, l’association à des grandes marques… et d’en oublier le traitement des données qui se déroule en coulisses pour donner vie à tous les automatismes dont nous sommes témoins. L’analytique est pourtant le parfait exemple de ce qu’il est possible d’accomplir lorsque l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine conjuguent leurs capacités pour rehausser l’offre. Ce tandem a fourni les résultats probants à maintes reprises, apportant une nette valeur ajoutée et transformant l’efficacité des processus.
Sans être explicitement programmés à cette fin ni nécessiter d’intervention humaine continuelle, les algorithmes d’intelligence artificielle peuvent formuler des recommandations, découvrir des schémas et des tendances afin d’analyser de manière plus approfondie et perspicace des masses de données, étendant ainsi les possibilités de l’analytique Big Data tout en les rendant beaucoup plus accessibles.
Il ne faut cependant pas s’en remettre aux algorithmes pour trouver réponse à tout. Ce sont plutôt leurs capacités de prévision qui effectuent le gros du travail, jetant les bases pour permettre au cerveau humain de déployer sa créativité dans le but d’évaluer chaque proposition et ne retenir en que la meilleure solution aux problèmes les plus ardus. N’ayant pas à créer un algorithme pour chaque application, le data scientist peut s’attaquer à des aspects plus poussés de l’apprentissage automatique tels que le Deep Learning et les réseaux neuronaux.
L’ intelligence artificielle « empathique »
Associé à l’action algorithmique, ce résultat optimisé et nuancé de l’analyse humaine devient de plus en plus critique à mesure que nous envisageons le rôle croissant de l’intelligence artificielle dans notre société future par le biais d’applications ayant le pouvoir de transformer notre vie en allant plus loin que des gadgets, des recommandations musicales et des prévisions météo des Alexa et autres Siri. Il ne s’agit pas de nier l’importance de ces applications qui améliorent notre vie quotidienne mais, en fin de compte, l’intelligence artificielle sert un plus grand dessein et a des objectifs supérieurs pour notre société (lutte contre le réchauffement climatique, développement durable, etc.).
C’est pourquoi nous commençons à voir apparaître le terme d’intelligence artificielle « empathique », soit la totale antithèse de l’affrontement homme-machine dont on nous a si longtemps parlé. Une approche plus humaniste de l’intelligence artificielle aura de plus en plus cours pour répondre aux exigences d’une société confrontée au vieillissement de la population et pour soulager des services et professionnels de santé à court de temps et d’argent.
A titre d’exemple, des systèmes de surveillance à distance permettront d’examiner des patients ayant difficilement accès aux services de santé classiques. D’autres systèmes exploiteront la supériorité de l’intelligence artificielle sur l’œil ou le cerveau humain afin d’opérer de la reconnaissance de formes. Des images des symptômes du patient pourront ainsi être envoyées à une application qui préconisera alors la meilleure ligne de conduite. Enfin, pour les nombreuses personnes atteintes de pathologies chroniques, les professionnels de santé s’appuyant sur les données d’accessoires connectés ou de capteurs externes pourront débattre des soins à donner via un téléviseur, un ordinateur portable, une tablette ou un smartphone, autant de facteurs de rapidité, d’accessibilité et de confort pour le patient.
Tout ceci ne constitue qu’un bref aperçu de la façon dont l’intelligence artificielle peut permettre à l’analytique et ses applications de délivrer davantage d’information.
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