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Après l’intérim en France, Pixid cible les CDD et l’international

Le spécialiste de la gestion de l’intérim en mode Saas s’étend à d’autres formes de travail ponctuel, tout en s’intéressant à de nouveaux marchés à l’international.

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Etienne Colella, PDG de Pixid, affiche des résultats 2015 très enviables. Le chiffre d’affaires de cet éditeur francilien, spécialisé dans la gestion dématérialisée de l’intérim et du travail flexible (65 salariés), a cru de 35 % sur le dernier exercice, pour atteindre les 11 millions d’euros (13 millions prévus cette année).

Avec plus de 9 000 agences d’intérim clientes (via 470 réseaux), Pixid représente 80 % de l’intérim en France et gère pas moins de 100 000 intérimaires par jour… pour un volume d’achat annuel estimé à près de 2 milliards d’euros. Pour autant, cet acteur très franco-français vise désormais l’international et élargit son offre de façon à couvrir toutes tailles d’entreprises et d’autres formes de travail… Car, tout le monde le sait : ce marché évolue vite, les contrats se diversifient et mieux vaut être présent sur tous les fronts.

La raison de cette nouvelle offensive est également due à un changement d’actionnaires. Le 15 octobre dernier, Adecco, Randstad et Manpower cédaient à Keensight, Pixid, la société commune qu’ils avaient créée en 2004. Désormais, fort de son indépendance financière, Pixid dispose de tous les moyens nécessaires au déploiement de sa stratégie.

« Au démarrage de la société, nous avons ciblé les grands consommateurs d’intérim en France, que sont les acteurs de la grande distribution, de l’énergie ou du BTP… En 2012, nous avons lancé notre premier portail spécifiquement dédié aux PME. Et, depuis 2015, nous nous adressons également aux TPE, c’est-à-dire à ces petites sociétés qui peuvent n’embaucher que 2 intérimaires par an », détaille le dirigeant.

Pour les sociétés clientes, tout est dématérialisé de l’envoi de la demande aux agences d’intérim à la facturation… « En s’adressant à nous, les clients ont trois objectifs principaux, précise Etienne Colella. Ils cherchent à trouver les bonnes compétences ; à respecter la réglementation de plus en plus complexe tout en se simplifiant la tâche, et à maîtriser leurs coûts. D’où le fait que nos outils sont de plus en plus interfacés avec d’autres solutions RH sur le marché. »

Selon l’Insee, le tiers des 160 000 emplois créés en France entre début 2015 et début 2016, concernent le secteur de l’intérim (+ 11 % en un an).

Mais, si jusqu’à présent, la solution Pixid demeurait limitée à l’intérim en France, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Depuis avril dernier, un module « CDD » est commercialisé pour répondre à la gestion d’autres formes de travail ponctuel. On peut d’ailleurs se poser la même question pour les consultants, les forfaits, les stagiaires, les freelances… ou encore pour les chauffeurs d’Uber* ou les livreurs de repas par vélo… La question centrale reste toujours de savoir quel est le statut qu’occupe l’employé au sein de l’entreprise.

« Nous sommes dans une phase de transition, estime le dirigeant de Pixid. Toutes ces disparités ne pourront que se réguler et cela passera par les plates-formes. A terme, toute heure travaillée devra être protégée de la même façon. Nos clients veulent qu’on les sécurise et ça évoluera en ce sens. »

« Que ce soit intérim,  CDD ou freelance, nos outils permettront de faire des comparatifs par type de jobs, de compétences, poursuit-il. Il faut que les services RH puissent avoir de la visibilité sur l’ensemble de leurs employés… » Ainsi, la plateforme leur indiquera la « meilleure » solution d’embauche en fonction de leurs besoins et selon des paramétrages qu’ils auront prédéfinis.

En France, s’il y avait environ85 % des salariés français en CDI en 2015, 87 % des nouveaux contrats signés l’ont été en CDD. Des contrats temporaires, de plus en plus courts, qui touchent d’abord les jeunes et les moins qualifiés.

 

L’international pour abaisser les coûts

D’ici à début 2017 également et pour des questions de coût, Pixid compte lancer les premières versions internationales de sa solution en Allemagne, Belgique, Pays-Bas, pays nordiques et, peut-être, l’Angleterre. « Notre objectif est de réaliser 30 % de nos ventes à l’export d’ici à 2020, précise-t-il. Ceci passera par des acquisitions [ce qui est totalement nouveau pour Pixid] et la construction d’un réseau de distributeurs locaux ».

35 développeurs, basés à l’étranger, travaillent actuellement à ces nouvelles versions. Pixid annonce également l’arrivée de Charles-Henri Bernard, âgé de 36 ans et diplômé de l’Ecole Centrale Paris, en tant que directeur administratif et financier. Sa mission ? Accompagner l’entreprise dans la réalisation de ses objectifs de croissance et de développement à l’international. 

* Le secteur du VTC a représenté 11 % de la création nationale d’entreprises en 2015, ce qui en fait la seconde activité créatrice d’entreprises et donc d’emplois en Ile-de-France (étude LegalStart.fr).

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