L’Arcep publie l’édition 2021 de son rapport sur l’état d’internet en France, remis au Parlement et présenté ce jour lors d’une conférence de presse. Dans ce rapport, l’Arcep analyse l’impact de la crise sanitaire sur les réseaux et expose comme chaque année.
Crise sanitaire : impacts du premier confinement sur les réseaux et enseignements à tirer
L’Arcep revient dans son rapport sur les impacts sur les réseaux, en particulier lors du premier confinement
du printemps 2020 et les principaux enseignements à tirer de la crise sanitaire de la Covid-19.
Malgré la forte hausse des usages voix et Internet, les réseaux fixes et mobiles n’ont pas subi de congestions
majeures. Le règlement internet ouvert a par ailleurs montré sa capacité à s’appliquer en toutes circonstances. La mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs de l’écosystème (opérateurs, fournisseurs de contenus et d’applications, utilisateurs et institutions publiques) a permis aux réseaux de fonctionner de manière continue et neutre pendant toute la durée de la crise sanitaire.
Qualité de service d’internet : cinq nouveaux acteurs de la mesure se sont déclarés conformes au Code de conduite 2020 de l’Arcep
Pour améliorer la mesure de la qualité de service des réseaux fixes et l’information auprès des utilisateurs,
l’Arcep travaille depuis 2018 avec différents acteurs de la mesure (outils en crowdsourcing, opérateurs,
associations de protection des consommateurs, acteurs académiques). Ces travaux ont abouti à la mise en
place d’une API « carte d’identité de l’accès » par les opérateurs, afin de mieux caractériser l’environnement
de la mesure par un outil de crowdsourcing. Celle-ci commencera à être déployée par les opérateurs à partir
de juillet 2021. Cela apportera à l’utilisateur une information claire et fiable pour éclairer son choix de
technologie d’accès à internet et de FAI.
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L’Arcep a également publié un Code de conduite pour inciter les acteurs de la mesure à assurer un niveau
minimum de transparence et de robustesse, à la fois pour les protocoles de test, mais aussi dans la
présentation des résultats. Une nouvelle version de ce Code a été publiée en 2020. Dix acteurs de la mesure sont désormais déclarés conforme au Code de conduite, dont cinq nouveaux en 2020. Ainsi, les données publiées par les acteurs de la mesure sont plus facilement comparables.
Interconnexion de données : le trafic entrant a augmenté de plus de 50% en un an
L’Arcep publie chaque année son baromètre de l’interconnexion en France à l’occasion de la publication de
son rapport annuel sur l’état d’internet en France. Elle met en ligne aujourd’hui des données à fin décembre
2020 qui reflètent les usages numériques des Français lors des confinements successifs. En particulier, le
trafic entrant vers les principaux fournisseurs d’accès à internet en France a augmenté de plus de 50% en un
an pour atteindre 27,7 Tbit/s à fin 2020. Le trafic provenant des CDN interne au réseau des principaux
fournisseurs d’accès à internet en France a lui augmenté de 82% en un an pour atteindre 7,1 Tbit/s.
Transition vers IPv6 : les travaux de la task-force se poursuivent pour accélérer la migration
L’Arcep revient également dans son rapport sur le premier guide « Entreprises : pourquoi passer à IPv6 »
réalisé par la task-force dédiée à IPv6, mise en place par l’Arcep et Internet Society France et ouverte à
l’ensemble des acteurs de l’écosystème. Rejoignez la task-force pour contribuer à la réalisation du prochain
guide « Comment déployer IPv6 ? ».
Garantir un internet ouvert : l’Arcep met à disposition une nouvelle version de l’application Wehe, outil de vérification du respect de la neutralité du net
Depuis 2018, l’Arcep met à disposition des utilisateurs Wehe, un outil pour vérifier le respect de la neutralité
d’internet. Une nouvelle version de l’application Wehe a été développée en 2020, qui permet de tester de
nouveaux services et de détecter des blocages de ports logiciels. A ce jour, l’outil est disponible gratuitement
en français sous Android, iOS et dernièrement sous F-Droid.
Régulation des plateformes : l’Arcep publie plusieurs propositions pour renforcer le Digital Markets Act
Situés à une extrémité de la chaîne d’accès à internet, les terminaux (smartphones, assistants vocaux, voitures connectées, …) et les écosystèmes fermés des plateformes dites « structurantes » se révèlent être des maillons faibles de l’ouverture d’internet. C’est la raison pour laquelle l’année 2020 a été marquée par
l’ouverture d’une nouvelle séquence de la régulation du numérique par la Commission Européenne, qui a publié deux propositions de règlements : le Digital Services Act et le Digital Markets Act. L’Arcep se félicite de
la proposition de Digital Markets Act qui entend mettre en place une régulation économique ex ante des grands acteurs du numérique appelés ‘gatekeepers’ et reprend dans le rapport sur l’état d’internet en France plusieurs propositions pour renforcer cette nouvelle régulation.