Une nouvelle étude d’Asterès a quantifié pour la première fois le coût réel des fournisseurs de cloud qui lient ou « tirent parti » de produits tels que des logiciels pour vendre leur infrastructure cloud. Cette pratique répandue coûte aux ETI et Grandes Entreprises (GE) françaises un montant estimé à 146 millions d’euros, une somme qu’elles n’ont pas pu investir dans d’autres domaines.
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La nouvelle enquête d’Asterès auprès de 100 DSI d’entreprises françaises de 1 000 salariés ou plus a également révélé :
– La pratique consistant pour les entreprises à associer des produits à une infrastructure cloud est omniprésente, puisque 71% des directeurs informatiques interrogés se sont vu proposer par un fournisseur une offre groupée comprenant des logiciels et une infrastructure cloud.
– La pratique est également très majoritairement négative pour les clients. Près des deux tiers (61%) des grandes entreprises françaises sont lésées par les entreprises technologiques qui lient ou « tirent parti » de produits avec l’infrastructure cloud.
– Selon une étude menée par Vanson Bourne pour Asterès, 61% des grandes entreprises françaises sont affectées par ces pratiques. Parmi les entreprises qui se sont vues proposer une vente groupée, 53% l’acceptent car l’intégration du logiciel à l’infrastructure de leur choix aurait été trop coûteuse.
« Le cloud est l’une des infrastructures dont dépend l’avenir technologique de notre pays. Cette étude démontre l’ampleur de l’utilisation de l’effet de levier sur le marché du cloud (qui concerne les deux tiers des grandes entreprises françaises) et nous rappelle l’importance d’une concurrence non faussée sur ce marché structurant. Les régulateurs devraient se pencher sur la manière dont les entreprises utilisent les licences, l’effet de levier et les offres groupées pour empêcher la concurrence », déclare Nicolas Bouzou, Directeur et Fondateur d’Asterès.
Conséquences : coût ou perte de qualité pour plus de 60% des grandes entreprises françaises.
D’après les résultats de l’étude, les grandes entreprises françaises utilisant le cloud se répartissent en trois catégories, en fonction de leurs motivations pour adopter ces solutions :
– Celles qui ont accepté une offre groupée parce que l’intégration du logiciel avec l’infrastructure la plus adaptée à leurs besoins aurait été trop coûteuse : cela concerne 38% des grandes entreprises françaises, qui souffrent de l’utilisation d’une infrastructure cloud non optimale, avec des conséquences en termes d’innovation et de productivité.
– Celles qui ont refusé une offre groupée pour intégrer leur logiciel à l’infrastructure de leur choix mais se sont exposées à des coûts supplémentaires : 23% des grandes entreprises, avec des coûts supplémentaires estimés entre 77 et 146 millions d’euros en extrapolant aux ETI – GE.
– Celles qui ont accepté une offre groupée et qui auraient choisi le fournisseur d’infrastructure dans tous les cas : seulement 10% des grandes entreprises.
En fin de compte, plus de la moitié des grandes entreprises subissent les conséquences de ces pratiques commerciales, ce qui limite leur capacité à exploiter pleinement le potentiel de l’économie de la connaissance et à générer des gains de productivité.
Les licences restrictives nuisent au choix des clients et à la concurrence
Pour les organisations qui bénéficient de solutions cloud, la concurrence sur le marché du cloud est une préoccupation majeure. L’objectif des entreprises est de pouvoir utiliser les services cloud de leur choix sans avoir à supporter des coûts supplémentaires. Les services d’informatique dématérialisée sont fournis par des acteurs privés qui sont généralement présents dans plusieurs maillons de la chaîne de valeur de l’informatique dématérialisée (infrastructure, plateformes, logiciels) – c’est ce que l’on appelle « l’intégration verticale ». Ces acteurs sont souvent en position de force par rapport à leurs clients, soit en raison de leur position dans certains segments, soit en raison des coûts de sortie élevés sur le marché.
Ainsi, un segment peut être utilisé comme levier pour s’étendre à un autre : plusieurs études pointent du doigt des pratiques qui consistent à imposer des surcharges aux entreprises qui choisissent d’intégrer leur logiciel à une infrastructure cloud tierce, augmentant ainsi le coût réel des services concurrents. Certains fournisseurs, dont Microsoft, s’appuient sur les conditions d’utilisation de leurs logiciels pour favoriser leur infrastructure.
L’informatique dématérialisée : l’infrastructure de l’économie de la connaissance
Cette étude repose sur la conviction que le cloud est le fondement d’une nouvelle économie de la connaissance, transformant les données brutes en savoir. La matière première de cette économie de la connaissance est la donnée qui, à l’ère du numérique et des objets connectés, est abondante, précise, variée, rapide et peu coûteuse. Le moteur de cette économie de la connaissance est l’Intelligence Artificielle (IA), la machine qui transforme les données brutes en connaissances, entraînant une explosion des connaissances dans tous les domaines et à tous les niveaux.
Le cloud est l’infrastructure qui permet de stocker des volumes massifs de données et fournit à l’IA sa capacité de calcul. Google et Asterès estiment que la convergence de ces trois évolutions technologiques devrait être un moteur de croissance, à la fois par l’émergence de nouveaux marchés (grâce à la création de produits ou services entièrement nouveaux) et par la génération de gains de productivité (grâce à des produits et services nouveaux ou améliorés).