« Dès que je me suis blessé en 2018, j’ai eu cette interrogation », confie Alexandra Bonetti, golfeuse professionnelle de 31 ans. Cette interrogation, c’est la reconversion. Pour tous les sportifs, une carrière au plus haut niveau s’arrête plus rapidement que pour le commun des mortels. Cette réflexion est présente tout au long de cette carrière et en particulier quand celle-ci connait un coup d’arrêt. « Quand on a déjà côtoyé l’arrêt ou la pause lié à des problèmes physiques, l’arrêt final reste en tête », poursuit Alexandra Bonetti. « On aime tellement être parfait quand on est athlète de haut niveau, qu’on doute si on n’a pas eu de nouvelles compétences ou d’expérience en entreprise ». Le programme « Athlètes in Tech » conçu par Salesforce vise ainsi à aider ces sportifs à penser leur reconversion.
Une première promotion française
Après un lancement aux États-Unis, ce programme a connu sa première édition en France au début de l’été. « L ‘objectif est d’accompagner les athlètes dans leur démarche de reconversion », raconte Noémie Claret, responsable des partenariats de Salesforce avec le monde olympique en Europe. L’entreprise américaine est partenaire direct des équipes de Grande-Bretagne et d’Allemagne ainsi que supporter officiel des JO de Paris 2024. « Nous souhaitons leur faire découvrir l’écosystème de la Tech et de Salesforce. Il a énormément besoin de recrutement aujourd’hui. On veut leur faire comprendre quelles sont les opportunités et quels sont les différents métiers. Il n’y a pas forcément d’emploi chez Salesforce à la clef mais un accompagnement personnalisé selon les compétences de chacun. On peut ensuite les orienter vers des clients de l’écosystème ou des partenariats technologiques ».
Pour cette première édition, huit athlètes ont été sélectionnés pour participer à ce programme de 10 semaines, dont Alexandra Bonetti, encore en carrière. « C’est après avoir discuté avec Malia Metella (ancienne nageuse et médaillée d’argent aux JO d’Athènes en 2004, NDLR) de sa reconversion que j’ai pu avoir des informations sur cette formation grâce l’Agence Nationale du Sport (ANS). Je me suis dit ‘Allez !’. Je ne connaissais pas la Tech », raconte la diplômée en Finance au Texas. « Depuis ce premier diplôme en 2015, je n’avais pas eu de nouvelles connaissances. C’était golf, golf, golf ! Je me suis dit que là, c’était une super opportunité pour apprendre de nouvelles choses dans un milieu qui prospère énormément en ce moment ».
Ce programme s’oriente autour de trois axes : des cours en ligne, des workshops collectifs et le suivi d’un mentor. « Les quatre premières semaines, ça allait, c’était assez général », estime Alexandra Bonetti. « Par contre, à partir de la 5e semaine, c’était très orienté autour de la Tech. On utilise des « flows », on voit ce que voit un employé de Salesforce sur nos ordinateurs, on utilise les plateformes de l’entreprise ». Le mentor aide les athlètes à comprendre les métiers au quotidien : « ma mentor est Customer Success Manager. Elle m’a fait rencontrer toutes les semaines un autre employé de Salesforce. Ça m’a permis de voir l’humain en plus de la théorie que j’ai eu pendant les sessions ». Les mentors sont des employés Salesforce qui ont été sélectionnés sur le volet. « Il y avait dix fois trop de mentors candidats », confie Noémie Claret. « Il fallait qu’ils soient experts sur les solutions et qu’ils aient fait énormément de cours en ligne ».
Des sportifs aux valeurs singulières
Pour atteindre le haut niveau, le mental est clef. La résilience, l’abnégation, l’esprit de compétition sont des compétences que les champions ont développées plus que n’importe qui. « Tous ces sportifs ont de grandes ambitions également dans leurs reconversions », assure Noémie Claret. « On est là pour les aider à les atteindre. Ils sont très motivés, très engagés et ça séduit mes collègues et les recruteurs potentiels. Ils ont également l’habitude d’échanger et de se valoriser ».
Cette reconnaissance des sportifs professionnels au sein de Salesforce lui rappelle cette culture du sport à l’américaine. « Quand j’étais aux USA, j’étais de suite valorisée comme pas possible. En France, mes profs étaient presque énervés quand je loupais des cours pour aller en compétition. Chez Salesforce, nos valeurs d’athlètes ont justement de la valeur », souligne-t-elle. « Ça fait vraiment plaisir à voir. C’est la première fois que je prends confiance dans ma reconversion parce que je vois que ça peut être un atout par rapport à d’autres personnes qui ne vont peut-être pas mettre la même charge de travail par exemple ». Encore en compétition, la golfeuse de 31 devrait malgré tout manquer l’olympiade parisienne de l’an prochain : « J’ai eu trop d’accrocs pour être assez élevé au ranking. Ça semble compromis ».
En tant que supporteur officiel des JO de Paris 2024, Salesforce souhaite travailler sur l’héritage de l’événement à travers ce programme. « Ce sont les champions qui nous font vibrer et on considérait qu’on avait quelque chose à leur offrir », indique Noémie Claret. Outre l’héritage des JO, l’entreprise essaye également de montrer l’exemple afin qu’une démarche auprès des athlètes puisse prendre de l’ampleur : « On essaye d’inciter les autres acteurs de la Tech de soutenir des athlètes financièrement ou sur la formation ». Ainsi, Salesforce souhaite poursuivre ce programme au moins jusqu’à la fin de l’année 2024 après 4 ou 5 promotions. La prochaine débutera dès la fin du mois de septembre.