Pour la start-up Shippeo, qui propose une plateforme de visibilité en temps réel du transport routier, les sujets RH sont devenus une préoccupation majeure. Depuis sa levée de fonds de 10 millions d’euros en novembre 2017 pour s’implanter sur le marché allemand de la supply chain, l’entreprise multiplie les embauches. Elle prévoit même de doubler ses effectifs à la fin de l’année. Pour gérer le personnel, Shippeo a créé un poste d’Office and Happiness Manager, occupé depuis mars dernier par Aurélia Magron. Six mois après sa prise de fonction, elle revient sur ses principaux enjeux. Interview.
| Cet article fait partie du dossier « Ressources Humaines : les fondamentaux bousculés »
En quoi consiste vos missions au sein de Shippeo ?
Aurélia Magron. Je suis arrivée dans l’entreprise en mars dernier avec l’objectif de gérer l’intégration des nouveaux employés pour conserver les talents. Le recrutement se multiplie actuellement : depuis la levée de fonds en novembre dernier, Shippeo est passé de 40 à 65 salariés, et ses effectifs doivent doubler. J’occupe ainsi trois fonctions au quotidien : celle de RH dans la gestion des équipes ; celle d’Office and Happiness Manager pour assurer le bien-être au travail ; et une fonction administrative, notamment dans la commande de matériel, pour veiller à ce qu’il ne manque rien et que les salariés puissent se concentrer uniquement sur leur travail.
Comment assurer le bien-être au travail selon vous ?
Aurélia Magron. Déjà, le premier élément est d’offrir un environnement de travail propre et rangé, c’est ce qui nous permet d’être épanouis et productifs. Je pense aussi qu’il est important de proposer des événements à côté du travail car les expériences que l’on vit font partie du sentiment de bien-être que l’on éprouve. Nous organisons ainsi deux événements par mois pour renforcer l’esprit d’équipe. Ceux autour du sport et de la gastronomie remportent un vif succès. J’essaie quand même de varier les propositions. Par exemple, pour la Semaine du bien-être au travail, nous avons proposé des massages et nous avons diffusé une newsletter répertoriant les applications sur le bien-être. Je tiens à faire en sorte que tous se sentent bien au travail.
Quels sont vos principaux enjeux ?
Aurélia Magron. L’intégration est pour moi un sujet clé, c’est ce qui fait qu’une personne se donne à 100% pour son entreprise. A l’arrivée d’un nouveau collaborateur, nous lui remettons un kit de bienvenue, qui comprend notamment une carte postale à l’effigie de l’entreprise. Nous lui présentons l’ensemble des équipes et des outils utilisés. Nous lui attribuons aussi un parrain ou une marraine pour faciliter son intégration. Les événements mensuels visent à renforcer la cohésion d’équipe de manière continue. J’effectue par ailleurs un suivi sur le premier mois dans l’entreprise pour savoir comment cela se passe.
Y a-t-il des outils propices au bien-être au travail ?
Aurélia Magron. Cette notion de bien-être se base sur l’humain et Shippeo incite beaucoup au travail collaboratif. Je m’appuie donc sur les outils de communication et de partage de l’information comme Slack. Nous travaillons par projet alors nous utilisons aussi Asana, un outil d’attribution des tâches. L’adoption de nouveaux outils se fait aisément car nous les intégrons au travail quotidien. Mais j’ai remarqué une méconnaissance de certains outils, nous avons donc décidé de lancer des sessions de formation une semaine par mois, et ce tout au long de l’année pour être dans une logique d’amélioration constante. La première session a débuté en juillet et nous en avons eu de bons retours.
Quels sont vos prochains chantiers ?
Aurélia Magron. Mon prochain objectif est de travailler sur le partage des valeurs et la philosophie de l’entreprise. Shippeo entend rayonner en montrant ce qu’est la vie au travail dans l’entreprise. Ma problématique en 2019 sera la mesure du bien-être au travail. Je tiens à trouver un outil adéquat pour le quantifier. L’un de mes challenges est également de conserver dans l’entreprise le même état d’esprit start-up alors que l’on grandit pour devenir une entreprise plus importante. C’est un sujet d’autant plus important que l’on va ouvrir des bureaux dans six pays en octobre : Shippeo, qui a toujours eu une volonté de croissance à l’international, compte 20 nationalités différentes et 18 langues parlées, le bien-être des collaborateurs est essentiel, qu’ils soient en France ou à l’étranger.