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Avec Via ID et CarStudio, Mobivia compte ne pas rater le coche !

Le nouveau Vélib’ Métropole

Structure hybride dans le monde des nouvelles mobilités, Via ID est à la fois un fonds d’investissement ; le bras armé en matière d’innovation de Mobivia, leader européen de l’entretien automobile ; et un accélérateur de start-up françaises et internationales. Explications.

Le nouveau Vélib’ Métropole a été présenté fin octobre par Anne Hidalgo, Maire de Paris, Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris, et Catherine Baratti-Elbaz, présidente du Syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole. Mis en service à partir du 1er janvier 2018, les vélos ont été dévoilés : l’un est vert et mécanique, l’autre est bleu et électrique. Derrière ce nouveau dispositif de mobilité, la start-up Smoove s’est associée à Indigo (ex-Vinci Park), au catalan Moventia et au groupe Mobivia (ex-groupe Norauto) au sein du consortium Smoovengo.

Smoove – et ses vélos en libre-service – ont remporté dans le cadre du groupement Smoovengo (Indigo, Smoove, Mobivia et Moventia), le marché Vélib’ face à JCDecaux. Dès janvier prochain, le consortium équipera Paris et sa métropole de plus de 20 000 vélos en libre-service nouvelle génération (photo), dont 30 % de vélos connectés.

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> Lire le dossier Smart City

WayzUp, spécialisée dans le covoiturage pour les trajets domicile-travail, vient d’annoncer le rachat d’OpenCar, l’un de ses concurrents en région Auvergne-Rhône-Alpes. Et ce après une levée de fonds de 1,4 million d’euros qui va permettre à la start-up d’étendre son maillage sur tout le territoire français, où elle compte désormais plus de 100 entreprises clientes et plus de 90 000 trajets proposés tous les jours sur son application…

Drivy, première plateforme de location de voitures en Europe, avec 1,5 million d’utilisateurs et 50 000 véhicules, vient de lancer son service à Londres et continuera, courant 2018, dans toutes les grandes villes d’outre-Manche, après une année couronnée de succès en Belgique…

« Via ID », piloté par Yann Marteil, compte ses trois « pépites » dans son portefeuille et ce ne sont pas les seules ! Via ID s’intéresse également à d’autres domaines et à des jeunes pousses moins connues, comme Xee (voiture connectée) ; Trusk (transport à la demande) ; Parkki (aide au stationnement en meilleur urbain) ou, encore, Swiftly (spécialiste de l’optimisation des transports urbains par la data), avec qui elle sera bientôt au CES de Las Vegas…

Via ID ? C’est le fonds d’investissement de Mobivia, le leader européen de l’entretien automobile (Norauto, Midas, Carter-Cash, ATU…), qui pèse près de 3 milliard d’euros de chiffre d’affaires et plus de 20 000 collaborateurs. Le fonds compte aujourd’hui 17 start-up européennes et internationales dans son portefeuille. Trois y ont fait leur entrée tout récemment : Cyclofix à Paris (le service de réparation de vélos à la demande) ; SpotAngels à San Francisco (le Google Maps du parking) et Migo à Seattle (le moteur de recherche pour le transport à la demande le plus proche, le plus pratique et le moins cher en temps réel).

Yann Marteil, directeur général de Via ID et PDG de Smoovengo, pilote l’un des six ateliers thématiques dans le cadre des Assises nationales de la Mobilité, consacré aux « Mobilités plus connectées : accélérer l’innovation et la révolution numérique » (data, plates-formes, route intelligente…).

Pour un maximum de fertilisations croisées

Depuis 2009, le groupe d’Eric Derville explore les « nouvelles mobilités » des usagers afin d’anticiper son avenir et se diversifier face à de nouvelles tendances qui émergent. Les dangers ? La baisse d’intérêt des jeunes pour la voiture personnelle (on passe de moins en moins son permis) et l’arrivée des véhicules électriques, connectés ou autonomes, qui nécessitent beaucoup moins d’entretien… D’où la création de Via ID.

« Au quotidien, Via ID aide les start-up à se créer, participe à leur financement allant de quelques dizaines de milliers d’euros à quelques millions ; et les connecte à certains grands groupes, actifs dans notre écosystème. On leur amène ainsi de l’accélération, en les aidant notamment à partir à l’international », raconte Yann Marteil, son directeur général, entouré d’une équipe d’une vingtaine de personnes pour soutenir ces jeunes pousses autant sur le plan juridique, marketing, financier, RH ou à l’export. « Nous ne sommes pas un fonds au sens classique… Notre idée est bien d’investir dans des start-up dans lesquelles on croit et sur du très long terme, pour aller ensemble le plus loin possible », assure celui qui cherche à créer le maximum de synergies entre elles et les différentes activités du groupe.

Présent à Paris et Lille, Via ID dispose de bureaux à San Francisco (Etats-Unis), Singapour et, dès le début 2018, à Berlin (Allemagne). « Nous avons un rôle de faiseur de ponts entre les mondes des start-up, des groupes et des territoires. Nous nous attachons à anticiper les problèmes et à trouver des solutions pour que la coopération soit gagnante. Une alliance, c’est un accélérateur d’intelligence collective, car une fois que les grands acteurs de la mobilité se connaissent bien, ils peuvent collaborer sur d’autres projets très divers », précise-t-il.

Début 2016, pour identifier les projets prometteurs le plus en amont possible, Via ID a également initié son propre programme d’incubation de très jeunes start-ups, pour aider les porteurs de projets à mieux finaliser leur concept. Appelé « Starter », ce programme propose un parcours de pré-incubation de cinq semaines de coaching intensif. L’accompagnement est gratuit pour les start-up qui intègrent ensuite l’incubateur (Via ID prend une participation de 5 % lors de leur première levée de fonds) et payante pour les autres.

Après une première année positive et six jeunes pousses accompagnées, quatre nouvelles start-up ont rejoint le Starter en octobre. Il s’agit de Drivoon (covoiturage dédié aux liaisons aéroportuaires) ; Park Match (location de parking sans rencontre entre les personnes) ; Groupito (plate-forme de mise en relation des transporteurs et des groupes de voyageurs) et Citeazy (plateforme multimodale de partage de trajets domicile-travail entre collaborateurs).

Aujourd’hui, Via ID cherche à investir dans 3 à 4 sociétés par an, pour atteindre au maximum les 25 sociétés accompagnées. « Au-delà, ce sera beaucoup, car il faut en parallèle que l’on consolide notre écosystème pour faire grandir ces start-up, ce qui est notre principal objectif », conclut-il.

Des start-up pour booster l’entretien automobile

Norauto, c’est aussi une marque de vélos à assistance électrique (VAE). Avec 14 % de part de marché, l’enseigne se hisse à la 1ère place des distributeurs de cette nouvelle mobilité. Trois millions de VAE ont été vendus en France en 2016.

L’action envers les start-up chez Mobivia ne s’arrête pas là. Le groupe a également créé en septembre 2016, l’entité CarStudio, pour explorer de nouveaux usages et services liés cette fois à l’automobile (Iot, services BtoB et BtoC…). Les enseignes core business dans l’entretien automobile comptent ainsi sur cette structure pour dénicher des innovations capables de faciliter le rapport de leurs clients au véhicule, qui reste pour beaucoup indispensable malgré l’émergence de nouvelles mobilités partagées. CarStudio cherche donc à multiplier les partenariats avec des jeunes pousses du secteur, conscient que l’expérience client en garage, en magasin spécialisé et dans tous les services liés à l’automobile est amenée à évoluer fortement.

Plusieurs start-up que CarStudio accompagnent font toutefois déjà l’actualité : Allo Joe, l’Uber de la mécanique avec sa marketplace de mécaniciens professionnels, se lance à Nantes ; Cosmo Connected, qui a créé un feu stop connecté pour deux-roues, vient d’être commercialisé dans le réseau Norauto en France et chez Midas en Espagne.

Mais CarStudio intervient aussi dans Carfit, lauréat américain du French Tech Ticket spécialisé dans la maintenance prédictive appliquée à l’automobile avec un boîtier connecté ; WeProov (états des lieux automobiles certifiés) ; DrivePad (carnet d’entretien auto en ligne) ; Dent Wizard–Dentmaster (réparation rapide de véhicules) ou, encore, Mana Ara (projet social et solidaire d’aide à la maintenance automobile pour les publics en difficulté)…

CarStudio souhaite accompagner entre 5 et 10 start-up par an. Ses actions vont de la détection au mentoring, en passant par le co-développement ou la prise de participation. Ses cinq collaborateurs sont encore là pour initier des passerelles entre nouveaux business et métiers traditionnels afin d’accélérer la transformation numérique des activités historiques du groupe.

A l’horizon 2018, CarStudio s’intéresse notamment à la réalité virtuelle, augmentée ou mixte pour le développement d’applications d’intervention à distance ou de e-learning, ainsi qu’à tous ceux qui pourront améliorer la confiance des usagers envers les ateliers d’entretien et de réparation et réduire le coût de possession d’un véhicule. A l’image de l’investissement qu’elle a réalisé courant octobre dans le feu stop connecté pour deux-roues de Cosmo Connected qui, accroché au casque des motards, peut appeler automatiquement les secours en cas d’accident… La sécurité est aussi une de ses préoccupations.

Via ID, partenaire du CNPA à Station F

Le 1er septembre dernier, le Moove Lab a présenté les premières 7 start-up qu’il accueille dans son incubateur, doté de 40 espaces de travail au sein de Station F

Le Conseil national des professions de l’Automobile (CNPA) et Via ID, l’accélérateur des nouvelles mobilités de Mobivia, se sont associés pour lancer « Moove Lab’ », l’incubateur destiné aux start-up de la mobilité au sein de Station F.

Ce projet s’établit pour le CNPA dans le prolongement de son Pacte Mobilité, soutenant les entreprises dans leur transition numérique. Moove Lab’, piloté par Florent Portmann, responsable du Pôle Solutions de mobilité du CNPA, vise à accompagner le développement de projets innovants dans les domaines de la mobilité, sachant que l’objectif principal est de créer des synergies avec les métiers du CNPA. De son côté, Via ID apporte son expertise en matière d’accélération, comme dans d’autres domaines (financier, RH…), quitte également à investir dans l’une des start-up…

Parrainé par Carglass pour sa 1ère promotion et soutenu par plusieurs autres sponsors (comme par exemple Datafirt, leader des solutions logicielles pour l’automobile), le programme a débuté le 1er septembre dernier. Les start-up y sont hébergées pour une durée de six mois au cours de laquelle Via ID et le CNPA leur offrent un accompagnement professionnel sur-mesure, un terrain d’expérimentation unique ainsi que sur leur visibilité et leur communication auprès d’acteurs majeurs. Dans cette promotion, on trouve ainsi Cocolis (livraison de colis entre particuliers) ; Handivalise (co-voiturage solidaire) ; JustBip (assistance pour personnes à mobilité réduite) ; Mon Spécialiste Auto (inspection véhicule d’occasion avant achat) ; PayCar (paiement sécurisé pour vente/achat voiture d’occasion) ; Ridy (entretien/réparation vélos à domicile ou au travail) et Watchdog System (antivol inviolable nouvelle génération).

 

Paris, championne de la mobilité partagée

En 2040, la mobilité intégrera de multiples modes de transport et une gestion intelligente du trafic. Voir aussi l’étude « Mobilité 2040 : devancer les perturbations », réalisée par le cabinet Olivier Wyman (2017).

 

L’appel aux collectivités

A l’occasion du Salon des maires à Paris, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé, le 22 novembre, le lancement prochain d’un appel à manifestation d’intérêt pour identifier des collectivités candidates prêtes à accueillir des expérimentations de solutions innovantes de mobilité.

L’exécutif vise, en premier lieu, les territoires ruraux et périurbains, difficiles à desservir en transports en commun.

Dans le cadre des Assises nationales de la mobilité, des ateliers sont déjà organisés avec pour mission de structurer une démarche de soutien à l’innovation dans les transports.

A lire aussi les travaux de Syntec Numérique sur la « Smart City : gadget ou création de valeur collective ? »

 

>> Cet article fait partie du dossier Smart city : la voie pour réinvestir la ville

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