Créé en 2012, l’Institut de Recherche Technologique (IRT) de Rennes, b<>com, a pour mission d’accélérer le développement et la mise sur le marché d’outils qui améliorent la vie quotidienne. Avec ses 200 chercheurs, b<>com innove notamment dans les domaines de l’hypermédia et des réseaux ultra haut débit. Avant d’inaugurer le campus rennais le 29 avril prochain, son directeur général, Bertrand Guilbaud, revient sur les recherches actuelles de l’IRT et ses futurs projets.
Quelle est la différence entre un pôle de compétitivité et un IRT ?
Bertrand Guilbaud : Les pôles de compétitivité permettent à des acteurs d’obtenir des subventions à condition qu’ils soient capables de travailler sur des projets collaboratifs. Ils sont organisés en mode associés et ne sont pas à but lucratif. L’IRT, quant à lui, est une fondation de coopération scientifique. Il a une capacité de R&D forte avec des chercheurs qui développent leur propre vision stratégique. Les entreprises viennent et investissent dans l’IRT comme s’ils investissaient dans une start-up ou une filiale. Le marketing et le business development sont donc au cœur de l’IRT. Nous ne sommes pas un laboratoire de recherche traditionnel… et nous n’avons pas peur de parler de chiffre d’affaires !
L’année 2015 commence bien puisque vous avez annoncé la commercialisation de deux nouveaux produits. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous avons dû fabriquer plusieurs outils pour pouvoir avancer dans nos propres recherches. C’est ce qui s’est passé avec le player 4K / son 3D, un outil qui permet de lire des vidéos de dernière génération. Il est destiné aux professionnels qui souhaitent manipuler des vidéos avant leur compression. Nous commercialisons également cette année l’Ultra Marker, un logiciel de tatouage vidéo. Il permet le marquage numérique de fichiers Ultra Haute Définition et offre un très haut niveau de sécurité et de protection. En tout, nous avons déposé quatre logiciels en 2014 et le rythme va s’amplifier en 2015.
Et vous ne vous limitez pas au marché français…
Nous avons une obligation de rayonnement à l’international, surtout en ce qui concerne les réseaux de nouvelle génération comme la 5G et la sécurité de leurs architectures. Nous travaillons actuellement sur de prochains appels d’offres de l’Europe. On n’y va pas juste pour y aller mais parce qu’il y a un vrai intérêt stratégique qui nous permettrait de nous renforcer. Sur la 5G, nous travaillons sur la convergence des réseaux pour éviter de basculer sur une pré-programmation. Nous allons aussi travailler sur la virtualisation du réseau dans le cloud computing. Je trouve qu’on ne mesure pas bien l’influence du réseau de demain. Les enjeux technologiques et politiques sont colossaux ! D’ailleurs, merci à la NSA et à nos amis chinois d’avoir enfreint les règles de confidentialité des données privées !
En dehors de l’hypermédia et des réseaux, innovez-vous dans d’autres domaines ?
Dans la santé. B<>com a d’ailleurs embauché un nouveau directeur dans le domaine de la e-santé, Emmanuel Cordonnier. Notre organisation tourne autour de deux centres de compétences : la médecine connectée et la médecine augmentée. Nous apportons nos compétences dans les domaines du numérique, de la communication, de la création de contenus, de l’assistance à la performance pour pratiquer une médecine plus efficace Mais on ne fait pas tout ! Nous ne faisons pas de recherche sur le médicament par exemple.
Pouvez-vous précisez ?
Dans le domaine de la médecine connectée, nous cherchons à offrir des moyens qui permettent d’anticiper un diagnostic avec le numérique. Le but est de faire en sorte que les informations d’une personne soient rassemblées au bon moment pour que le diagnostic soit plus précis. Mais notre volonté principale reste le transport de tous ces contenus. Quand le diagnostic est rapide, les documents rentrent plus vite dans le processus de planification.
Dans le domaine la médecine augmentée, nous traitons les images et mélangeons la 2D avec la 3D. L’objectif est d’assister le médecin dans ses opérations en l’envahissant le moins possible. Pour cela, on se penche sur la technologie de la réalité augmentée. Nous avons un gros avantage car il y a deux CHU au sein de b<>com. Nous allons donc en salle d’opération pour regarder les usages et nous en discutons avec les médecins.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Nous espérons être reconnus au niveau international d’ici trois ans. Même si l’environnement dans lequel nous évoluons est très compétitif, nous allons tout faire pour nous différencier et mettre en avant toutes nos recherches.