+30°C, +35°C… Quand on est DRH, comment réagir pour respecter la réglementation qui demande à l’employeur de protéger la santé de ses collaborateurs, mais aussi, au-delà de la loi, pour proposer à ses équipes une attitude plus responsable ? Trois questions à Donatienne Guingamp, DRH de Colombus Consulting (250 salariés).
Quelle place la canicule prend-elle dans votre quotidien de DRH ?
« Jusqu’à présent, nous avions vécu plusieurs épisodes de canicule, mais on parlait moins de sobriété énergétique. Cette année, les deux phénomènes se télescopent – ce qui est fort logique ! – et nous amènent à prendre des décisions plus fortes. Pousser la clim’ à fond, c’est terminé. Chez Colombus, nous avons immédiatement adopté la limite de 26°C, sans attendre les textes officiels.
Avant cela, nous avions mis au point un plan de prévention des risques, pour anticiper nos actions et inviter les collaborateurs à adopter les bons réflexes. Cela peut sembler très basique, voire infantilisant, mais en réalité ce n’est pas évident pour tout le monde d’aérer le matin à 6h ou 7h et de bien fermer les fenêtres à partir de 9h ou 10h, quand la chaleur recommence à entrer dans le bâtiment. Nous avons demandé au personnel de ménage d’ouvrir à leur arrivée et nous formons les équipes pour prendre le relais et fermer les fenêtres avant 10h.
Se rafraîchir les bras, la nuque, prévenir un collègue dès qu’on craint un malaise, ne pas manger trop gras, éteindre les appareils électriques dont on n’a pas besoin… tout cela mérite d’être rappelé. Nous proposons de faire des micro-siestes mais honnêtement je n’ai jamais vu personne se les accorder,en partie parce qu’il faudrait des salles plus adaptées et d’autre part parce que les salariés peuvent penser que ce sera mal perçu par les collègues.
La réglementation vous donne-t-elle une obligation de moyens ou de résultat ?
Pendant les épisodes de canicule, nous avons des obligations légales : la loi (le code du travail en l’occurrence) impose à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses salariés notamment au regard des conditions de température. Dans le cas contraire, le salarié peut exercer un droit de retrait.
Concrètement, nous avons donc une obligation de résultat. Assorties de quelques obligations de moyens : fournir de l’eau fraîche et une autre boisson au choix, mettre en place une ventilation correcte dans les locaux (ce qui ne veut pas dire une climatisation), aménager les horaires si possible.
Bien sûr, dans certains secteurs comme le BTP, les pressings ou la restauration, l’impact d’une canicule que pour nos professions de conseils, mais nous sommes concernés tout de même. Sur le télétravail, j’estime qu’il faut laisser l’option aux équipes de rester à la maison pour éviter les transports bondés, mais aussi de venir davantage au bureau si des collaborateurs le souhaitent : en fonction de la manière dont vous êtes logé (sous les toits, etc.), vous pouvez vous sentir mieux au bureau que chez vous, en cas de fortes chaleurs.
La hausse des températures est-elle l’occasion d’ouvrir un dialogue sociétal, au sens large ?
En effet. D’abord, pour moi, la sobriété énergétique ne passe pas forcément par le télétravail. Je suis très vigilante là-dessus, car nous avons eu beaucoup de jeunes qui souffraient de solitude pendant le Covid et je n’ai pas envie qu’un phénomène du même ordre se reproduise. L’entreprise peut être un lieu de socialisation et de responsabilisation. Nous travaillons depuis longtemps sur la réduction de notre impact carbone. Cela passe par des mesures du quotidien : mise à disposition de vélos électriques, remboursement à 100% du pass Navigo, chauffage limité à 19°C l’hiver dernier, séminaires en train uniquement, suppression des poubelles de bureau pour inciter tout le monde à trier, atelier Fresque du Climat pour tout le monde et… repas 100% végétariens dans notre réfectoire. Ce dernier point a eu plus de mal à passer, certains nous ont dit qu’ils allaient avoir faim… mais quand on explique l’impact carbone de la viande et quand on s’essaie à une autre alimentation, et bien en général, on change d’avis ! C’est une mesure emblématique.
Nous sommes déjà une entreprise à mission, l’un de nos engagements est la sobriété numérique sur lequel nous travaillons collectivement pour réduire notre empreinte carbone. Cet engagement est d’ailleurs un des objectifs de notre accord d’intéressement, conclu pour 3 ans en collaboration avec nos représentants du personnel, afin d’impliquer tous les collaborateurs dans la démarche.
4 applis coups de pouce
Pour trouver des fontaines publiques
Fountains (chez Apple) recense tous les points d’eau publics à proximité du lieu où vous vous trouvez : https://apps.apple.com/fr/app/fountains-find-free-drinking-water-in-the-world/id1140588719?l=en
Son équivalent sur Android : https://play.google.com/store/apps/details?id=earth.freetaps.freetaps&hl=en_US
Pour réparer les îlots de fraîcheur à Paris
Extrema, mise en place par la ville de Paris permet de trouver les zones les plus fraîches dans la capitale. Près de 1000 îlots de fraîcheurs sont répertoriés ici :
https://apps.apple.com/gr/app/extrema-global/id1515734748?l=en (Apple)
https://play.google.com/store/apps/details?id=extrema.global.app (Android)
Pour échapper à la pollution
Plume Labs permet de connaître en temps réel le niveau de pollution et vous indique la période de la journée à éviter pour pratiquer du sport, sortir avec une personne sensible ou se poser en terrasse.
https://play.google.com/store/apps/details?id=com.plumelabs.air&hl=fr&gl=US (Android)
https://apps.apple.com/fr/app/plume-labs-pollution-de-lair/id950289243 (Apple)
Pour éviter les coups de soleil
SoleilRisk a été développée par le syndicat national des dermatologues et Météo France, elle indique le niveau des UV du lieu où vous vous trouvez. L’application les classe de 1 à 16 et vous renseigne sur les effets sur votre peau.
https://apps.apple.com/fr/app/soleilrisk/id434806788 (Apple)
https://play.google.com/store/apps/details?id=com.soleilrisk&hl=fr&gl=US (Android)