Le rendez-vous annuel de Las Vegas a été l’occasion pour l’Internet des Objets d’occuper les devants de la scène et de montrer son évolution. L’ IoT est une fois de plus au premier plan, et son caractère révolutionnaire mis en exergue. L’Internet des Objets devient incontournable qu’il s’agisse des entreprises ou des particuliers.
L’écosystème est arrivé à un stade où il est impossible de considérer l’Internet des Objets comme un projet scientifique marginal. Les entreprises, tous secteurs confondus et du monde entier, s’appuient désormais sur ce système afin d’améliorer leurs produits et services. Du côté des agglomérations, on utilise des capteurs, des compteurs intelligents et des technologies d’analyse des Big Data afin d’améliorer les services publics, la gestion de l’eau et des déchets, les services de transport et les espaces de stationnement. Les organismes de santé ne sont pas en reste, puisqu’ils déploient des accessoires connectés et des dispositifs embarqués afin de collecter des données en temps réel sur les patients, et de proposer rapidement des soins précieux. Enfin, les appareils qui équipent les foyers sont eux aussi de plus en plus souvent des dispositifs IoT capables d’ajuster leur fonctionnement en fonction des données collectées par exemple sur les habitudes de consommation ou leur environnement.
Incontournable en termes de compétitivité
L’Internet des objets est passé par plusieurs phases distinctes. La première consistait à comprendre comment collecter de précieuses données à partir d’objets ou de ressources matérielles muettes jusqu’alors. On peut citer l’exemple des capteurs aujourd’hui déployés par des agriculteurs pour superviser des mesures variables relatives à la nature des sols, à l’image des niveaux d’humidité. L’attention fut ensuite portée sur l’analytique, soit le fait de fusionner ces données avec les informations existantes afin d’extraire des connaissances uniques. Ainsi, des données récentes sur les sols sont associées à d’autres sur la météo ou sur le rendement des cultures dans le but d’ajuster les modes d’irrigation, et afin de faire preuve d’une efficacité hydrique et d’une productivité maximales.
L’heure est aujourd’hui à l’essor de l’intelligence artificielle (IA) et de l’autoapprentissage : les dispositifs utilisent les données et résultats d’analyses issus de la deuxième phase pour identifier des motifs (ou formes), et proposer ou mettre en œuvre des solutions. Dans le grand public, on peut notamment prendre l’exemple du lit connecté et intelligent, capable d’ajuster sa fermeté en s’appuyant sur plusieurs années de données sur le sommeil de l’utilisateur, ou de lui relever la tête lorsqu’il détecte les prémices de ronflements.
Les capacités uniques et les connaissances issues de l’IoT ne permettent pas uniquement aux entreprises de dominer la concurrence ; le fait que cette technologie soit de plus en plus adoptée les rend essentielles pour rivaliser sur le marché. Une enquête publiée par Verizon a ainsi révélé que 73 % des dirigeants d’entreprise s’intéressent ou sont en train de déployer l’Internet des Objets. Cette technologie est devenue si omniprésente dans la vie de tous les jours que les individus ne prêtent parfois plus aucune attention. Et c’est bien compréhensible, entre les thermostats intelligents pouvant être contrôlés depuis un smartphone ; les équipements embarqués dans les véhicules permettant aux compagnies d’assurance de distinguer les conducteurs dangereux des autres ; ou les publicités basées sur la géolocalisation, qui repèrent les consommateurs en recueillant des données depuis leurs appareils mobiles, puis affichent des annonces pertinentes directement sur leur smartphone.
Opportunités et défis de l’IoT
Un certain nombre de produits présentés au CES 2018 montrent à quel point l’IoT fait évoluer les capacités des entreprises, ainsi que ses avantages pour les consommateurs. En voici quelques exemples :
-Assistance aux conducteurs interprétant leurs ondes cérébrales Les véhicules autonomes ont encore la cote, mais ici, ce sont les conducteurs qui sont ciblés par la technologie de transmission « brain-to-vehicle » (« du cerveau au véhicule », ou B2V) présentée par Nissan dans le but de renforcer leur sécurité. Nissan a en effet développé un système capable de décoder les ondes cérébrales d’un individu pour prédire le moment où un conducteur s’apprête à freiner brusquement ou à prendre un virage, et ce afin d’éviter des collisions et d’offrir une assistance plus rapide. Cette technologie est également capable de détecter l’inconfort du chauffeur et d’apporter les ajustements nécessaires au niveau de l’habitacle et du style de conduite dans le but d’atténuer le problème.
-Des robots à notre service : LG, par exemple, a choisi de démontrer à quel point les technologies basées sur l’IdO telles que les intelligences artificielles ont progressé avec trois concepts de robots. Le premier est capable de transporter de la nourriture et des boissons aux clients d’un hôtel ou dans un aéroport ; le second s’occupe d’enregistrer les arrivées et départs dans les hôtels, et porte les bagages jusqu’aux chambres ; et le troisième est capable d’informer les clients de supermarchés sur les prix des produits, ainsi que de les guider dans les rayons.
-Des semelles offrant davantage de sécurité : GTX Corp a développé de nouvelles semelles internes biométriques dans le but d’éviter les chutes provoquant si souvent de graves blessures chez les personnes âgées. À l’aide de capteurs, ces semelles examinent les caractéristiques des pieds ainsi que des données biomécaniques, et s’appuient sur des algorithmes pour analyser la démarche des individus. Elles peuvent ainsi détecter la probabilité de chutes, voire même des manifestations des effets indésirables de nouveaux médicaments, des AVC non détectés ou les prémices d’une sénilité.
Les milliards d’« objets » qui composent l’IoT produisent et traitent d’énormes volumes de données qui, dans la plupart des cas, doivent être collectées et analysées en temps réel pour que les produits et services utilisant cette technologie fonctionnent correctement. Tout cela nécessite une interconnexion instantanée et à faible latence entre les appareils, les capteurs, les clouds, les utilisateurs, etc.
Les entreprises doivent pouvoir se connecter efficacement et en toute sécurité à des marchés, partenaires, clouds et réseaux clés dans le monde entier et à la frontière numérique. En résumé, elles doivent bénéficier d’un point de rencontre entre les commerces, les centres urbains et les écosystèmes numériques.
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