Manifestations des taxis, grève des chauffeurs Uber, interdiction d’UberPop… Les initiatives se sont multipliées pour contrer l’essor en France du leader du véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC). Depuis la rentrée, de nouvelles applications ont vu le jour pour reconquérir les clients « ubérisés ».
VTC Cab, l’application indépendante des chauffeurs Uber
Quelques semaines après la création de leur syndicat, Capa-VTC, des chauffeurs d’Uber lancent une application « pour VTC, gérée par VTC », selon France Info. Avec l’annonce de la baisse de 20% des tarifs d’Uber début octobre, ses chauffeurs ne veulent plus être représentés par le leader américain ou un de ses concurrents. Appelée VTC Cab, l’application a été testée ces dernières semaines en région parisienne. Le principe de l’application reste le même que celle d’Uber : elle est dotée d’un système de géolocalisation mais prélève une commission inférieure à 7% (contre 20% chez Uber). Selon France Info, qui a interviewé Mohammed Radi, cofondateur de VTC Cab, l’application a coûté 130 000 euros et a entièrement été financée par les membres de l’association. 300 chauffeurs seraient inscrits parmi les 10 000 chauffeurs que compte le leader du véhicule de tourisme en France. L’application devrait être disponible dès le 23 octobre.
L’Etat vient au secours des taxis
Pour soutenir les taxis, l’Etat lance « Le.taxi », une plateforme de géolocalisation disponible sur l’ensemble du territoire français. L’objectif : inciter les 50 000 chauffeurs de taxis à l’utiliser. Présentée par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve et la secrétaire d’Etat en charge de la Réforme de l’Etat et de la Simplification, Clotilde Valter, cette plateforme est issue de la loi Thévenoud du 1er octobre 2014, relative aux taxis et VTC. Elle a été développée par la Délégation à la Sécurité et à la Circulation Routières (DSCR) et le Secrétariat Général pour la Modernisation de l’Action Publique (SGMAP) « en lien étroit avec les professionnels du taxi », précise le communiqué conjoint des deux ministères. « Le.taxi » est ouvert aux seuls taxis titulaires d’une licence. Actuellement en phase de test en conditions réelles dans plusieurs agglomérations française, la plateforme s’étendra à tout le territoire d’ici la fin de l’année.
Les taxis contre-attaquent
La compagnie de taxis G7 a été l’une des premières à réagir face au succès d’Uber et d’UberPop. En septembre, elle a lancé le service NightCab qui offre une réduction de 20% entre 22h et 5h du matin les jeudis, vendredis et samedis soirs pour les 15-25 ans. Disponible depuis l’application Taxis G7, ce service ressemble à celui d’Uber. Le temps d’attente est d’environ cinq minutes et le montant de la course est prélevé sur un compte bancaire. Mais l’application de G7 ne date pas d’hier. En 2008, alors qu’Uber n’existait pas encore, la compagnie de taxis a créé une application qui permet de réserver une course en un clic. Aujourd’hui, elle permet de géolocaliser les voitures à l’approche et de payer par carte bancaire. Dans un article de Challenges, Serge Metz, le PDG de Taxis G7, a annoncé le lancement prochain de l’opération « satisfait ou remboursé » sur le paiement par carte bancaire. Les 8000 taxis G7 sont censés « être équipés de terminaux depuis 1995 mais rares sont ceux qui l’acceptent sans réservation préalable », indique-t-il. En cas de refus, le client serait remboursé par la compagnie. La charte qualité, créée en 2013 et signée par 80% des chauffeurs, les oblige déjà à porter la chemise-cravate, offrir des bouteilles d’eau et fournir un « véhicule confortable ». Celle-ci fera bientôt l’objet de contrôles renforcés.
Enfin, un des concurrents de G7, Taxis bleus, a également lancé une nouvelle offre pour contrer Uber et autres VTC. Elle propose désormais un forfait de 10 euros la course pour tous trajets dans Paris, peu importe la distance. Ce service est effectif entre minuit et 5h du matin. La seule condition est de commander le taxi via l’application.