Le Consumer Electronics Show (CES) ouvre ses portes du 7 au 10 janvier à Las Vegas. Environ 170 000 visiteurs et plus de 4 000 exposants sont attendus à la 53ème édition du plus grand salon de l’extravagance de la tech, dans une ambiance malgré tout très différente des années précédentes…
Mais, rassurez-vous, nos irréductibles influenceurs français feront encore cette fois le déplacement outre-Atlantique pour tout nous raconter… Même si les grands groupes français et autres collectivités territoriales ont largement revu leur présence et leurs dépenses à la baisse. Idem côté start-up pour lesquelles un « bon CES » ne s’improvise pas… Il faut s’y préparer au minimum six mois à l’avance et se concentrer matin, midi et soir durant tout l’évènement ! « C’est donc un investissement qui coûte cher.
Environ 2 000 euros par personne pour une start-up », rappelait Fabrice Marsella, le maire du Village by CA parisien à l’antenne de nos confrères de BFMTV.
« En 2013, quand c’était un peu le début de la French Tech, on était à 54 entreprises françaises, on est passé à 200 en 2016, on était à 365 en 2018, 420 en 2019, énumère à l’AFP Paul-François Fournier, à la tête de la direction de l’Innovation de la banque publique d’investissement Bpifrance. Là, on pense qu’il y aura plutôt 300 entreprises, ce qui est une preuve de maturité. […] Cette année, on a souhaité mettre un petit peu de rationalisation dans le village gaulois où on avait une présence française qui était très éclatée. »
La place des Gafa
Au-delà des innovations attendues (IA, 5G, téléviseurs 8K, IoT dans la maison, mobilités dans la ville…), le grand sujet du CES cette année s’annonce également politique, autour de la « privacy » et du rôle que jouent réellement les géants américains du Net dans ce domaine… Le TechLash est un phénomène qui monte aux Etats-Unis… que les organisateurs du CES (CTA) semblent avoir entendu. Ils ont notamment convaincu Apple et Facebook de s’exprimer sur ces sujets.
Face aux scandales récurrents concernant des fuites de données massives et autres atteintes à la vie privée, la seule question à se poser reste désormais : jusqu’où peut-on leur faire confiance ? Et là, le bât blesse… « Plus que le démantèlement, c’est une régulation plus serrée que les Gafa peuvent craindre, avec de multiples entrées possibles : la concurrence déloyale, la protection et le partage des données personnelles ou, encore, la réglementation publicitaire… », écrivent ainsi des journalistes des Echos dans une récente tribune, intitulée « Pour les GAFA, 2020 est l’année de tous les dangers… » Reste que pour repenser les règles de concurrence et de protection de la vie privée des consommateurs que nous sommes face à de tels géants, les décideurs politiques du monde entier n’ont plus d’autres choix que de s’en mêler !
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Ainsi, au CES, l’objectif premier des exposants n’est plus de surprendre les consommateurs que nous sommes, mais d’abord de les convaincre de la valeur, comme de l’utilité et de la sécurité de leurs produits et autres innovations apportées. Car, aujourd’hui, il faut certes des systèmes qui nous protègent et nous facilitent la vie à tous les niveaux, mais à la seule et unique condition de le faire en toute sécurité et que nous en conservions le contrôle ! Oubliée donc l’orgie technologique…
« Près d’un tiers du salon porte sur du BtoB… Une proportion en augmentation. […] A Las Vegas, il est normal de voir des produits expérimentaux ou qui ne sortiront jamais. » Gary Shapiro, CEO de la Consumer Technology Association, qui organise le CES de Las Vegas.
Quoi qu’il en soit, plus globalement,les relations entre grands groupes et start-up sont en pleine (r)évolution, les retours sur investissement (ROI) d’une démarche d’innovation s’étant faits trop longtemps attendre… On en revient donc aux fondamentaux : du concret, du réalisme et du mesurable !
« On constate aujourd’hui que les groupes ont une veille assez efficace, peu de nouveautés leur échappent, qu’ils sont capables de générer pas mal d’idées nouvelles, et d’en tester, au stade du POC, un certain nombre. Ce qui manque le plus souvent aujourd’hui, c’est la capacité à déployer, à généraliser les innovations. Au moins deux raisons à cela : le manque de profils de type entrepreneur, on parle d’intrapreneurs, et parfois un manque de perméabilité des organisations à l’innovation, notamment l’innovation de rupture. On pourrait ainsi dire que la vague de la créativité et des POC est passée, et que l’on ouvre une nouvelle page qui devrait répondre à la question de la création de valeur. Page que l’on pourrait nommer la page de l’intrapreneuriat », nous explique Jean-François Galloüin, professeur à CentraleSupélec et Essec Business School, spécialiste en innovation, entrepreneuriat et intrapreneuriat. Pour preuve également, ces informations éparses glanées au fil de mes lectures dans la presse économique ou numérique qui, une fois regroupées, montrent une nouvelle vague de fond déferler dans notre secteur… Découvrir le diaporama.
Las Vegas et son lot de surprises…
- Pour la première fois depuis 28 ans, la firme à la pomme sera présente au CES de Las Vegas ! Pas de stand géant, mais la participation de Jane Horvarht à une table-ronde sur la « vie privée » de ses clients, un sujet qu’elle pilote en tant que vice-présidente d’Apple. Le groupe en profitera toutefois pour dévoiler de nouveaux accessoires et fonctionnalités pour HomeKit, son système de domotique.
- Depuis quelques jours, Samsung « tease » une nouvelle intelligence artificielle, appelée NEON… et que la marque qualifie d’humaine. Elle sera présentée officiellement lors de l’ouverture du CES de Las Vegas.
- Elon Musk vient d’annoncer que le tunnel construit à Las Vegas par The Boring Company, l’une de ses sociétés, devrait pouvoir être emprunté par des véhicules dès 2020…
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