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Christian Pasquetti (MGEFI) : « La DSI et la direction générale sont au service des métiers »

En janvier 2016, Christian Pasquetti a pris la direction de la MGEFI, mutuelle générale du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie. Cet ancien d’EY détaille ses objectifs pour mettre en marche la transformation de cette organisation qui revendique 330 000 adhérents.  

Christian Pasquetti, directeur général de la MGEFI. © MGEFI

 

Quels chantiers avez-vous lancé depuis votre arrivée à la MGEFI ?

Christian Pasquetti. Tout d’abord, il a fallu définir une vision et une stratégie. Au premier trimestre, j’ai posé un diagnostic que j’ai partagé avec les élus, puis j’ai organisé deux séminaires participatifs pour rédiger un document récapitulant notre vision, nos objectifs et nos indicateurs. Le deuxième trimestre était, quant à lui, dédié à notre réorganisation. J’ai mené des travaux dans les services et directions pour déterminer une nouvelle façon de travailler afin d’exécuter cette nouvelle stratégie. Enfin, il a fallu se pencher sur la question de l’équilibre économique : comment redonner à la MGEFI une pérennité tout en jouant sur les frais de gestion et sur le développement du chiffre d’affaires ? J’ai donc défini plusieurs indicateurs, dont celui de réduire de 15% les frais de fonctionnement à l’horizon 2020.

Quels changements organisationnels avez-vous mis en place ?

Christian Pasquetti. Depuis septembre 2016, nous avons une nouvelle direction de l’offre, du marketing et de la communication parce que dans notre secteur la vie de l’offre est assez faible et il faut davantage analyser les attentes des adhérents. J’ai également créé un poste de directeur des systèmes d’information. Nous avions déjà une direction qui englobait une activité métiers dans laquelle on trouvait le système d’information mais elle ne permettait pas de servir l’intégralité de l’entreprise. De plus, nous faisons des recrutements pour le centre d’appels car la MGEFI n’en avait plus depuis plusieurs années. Tout était plus ou moins réparti dans le réseau des conseillers mutualistes. Sauf qu’aujourd’hui, les deux points de contact majeurs de nos adhérents sont le téléphone et le mail. Début 2017, nous aurons donc un centre au sein de notre siège avec une trentaine de personnes.

Vous avez annoncé fin septembre le lancement du projet Calipso. En quoi consiste-t-il ?

Christian Pasquetti. C’est un projet de transformation étalé sur quatre ans, dont le déploiement a commencé en septembre dernier. Les chantiers sont multiples, notamment en termes de digital. Tout d’abord, il y a celui de la modernisation de nos outils. Nous avons par exemple mis en place une solution de campagne marketing qui nous permet d’interagir de façon plus fluide avec les adhérents et les prospects. Nous allons donner la possibilité de faire des devis en ligne et à terme d’adhérer directement sur notre site. Le site web va être refondu début 2017, avec une amélioration du design et de l’ergonomie mais aussi avec l’ajout de nouvelles fonctionnalités sur l’espace adhérent dans lequel nous allons leur permettre de faire des modifications de saisie de RIB, l’affichage de leurs contrats…Enfin, nous allons développer notre interaction entre nos outils web et le back office pour réduire les temps de saisie.

Qui pilote la transformation numérique à la MGEFI ?

Christian Pasquetti. Nous sommes une mutuelle de taille intermédiaire, donc nous n’avons pas les moyens d’avoir un directeur du digital comme c’est le cas dans les grands groupes. Notre nouvelle direction de l’offre/marketing/communication est justement là pour orienter le caractère d’innovation vers l’offre. Le reste doit être porté par le collectif et non pas par une seule personne. Evidemment, je dois impulser cette dynamique en tant que directeur général, c’est ce que j’ai fait avec le projet Calipso. En fait, le « Monsieur Transformation » c’est moi. A l’échelle de la MGEFI, ça ne pouvait pas être autrement. En revanche, nous allons renforcer nos ressources sur le management de projet dans lequel intervient le digital. Le numérique n’est pas auto-porteur dans nos structures, il est complètement imbriqué dans les services. C’est une matrice où on a la DSI et la direction générale d’un côté, qui sont finalement des contributeurs, et de l’autre des métiers que l’on sert.

Quels sont les défis que vous rencontrez dans cette transformation ?

Christian Pasquetti. Le frein principal est que l’univers du numérique va très vite. On pourrait l’opposer au monde physique ou mutualiste sur lequel le rythme de décision et la capacité à fédérer est différent, bien que les mutuelles soient des fédérations par définition. Dans notre modèle, nous devons prendre le meilleur des trois mondes : le monde mutualiste avec ses réseaux, le monde numérique avec ses outils innovants et le monde industriel avec sa recherche de la performance. La MGEFI n’est pas un pure-player, ni un disrupteur. On ne peut pas uniquement jouer sur le modèle digital sinon ce n’est pas nous. Mais si on reste sur le modèle mutualiste, on risque de passer à côté d’opportunités. Avec les trois dimensions, je pense que la mutualité sera très forte demain. 

MGEFI en chiffres 

Date de création : 2008  (regroupement de 8 mutuelles)

Effectif : 230 salariés

Chiffre d’affaires 2015 : 206 millions d’euros

 

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