À l’origine d’innovations de rupture, les startups deeptech permettent au secteur de la greentech de franchir de nombreux paliers technologiques. Gros plan sur cinq d’entre elles : Dioxycle, Materrup, MeCaWaRe, Lixo et Aryballe.
Dioxycle propose des solutions de valorisation des émissions industrielles de CO2 en produits chimiques et carburants via une technologie d’électrolyse du CO2. La startup a été fondée par deux chercheurs, Sarah Lamaison, polytechnicienne, et David Wakerley, diplômé de l’Université de Cambridge. Le jeune pousse est hébergée par le CNRS et l'Université de Bordeaux au sein de l'Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (ICMB) et du Centre de recherche Paul Pascal.
Dioxycle a été « projet lauréat » du concours national i-lab 2020 de BPIFrance. Elle est par ailleurs soutenue par le programme BE Fellows de la Fondation Bill Gates.
La part des émissions de CO2 directement attribuées au secteur du BTP représente 27 % en France. Materrup conçoit des matériaux de construction innovants comme des bétons et ciments d’argile crue. Ils se déclinent sous forme de bétons prêts à l’emploi et préfabriqués destinés à différents usages (construction de dalles, chapes, dallages...). Materrup propose également des bétons de terre issus de l’économie circulaire. Ces bétons sont en effet produits à partir de déblais de chantiers, de sédiments de dragage, de fines de carrières ou de terres d’excavation.
Materrup a été créée en 2018 par deux frères jumeaux : Charles et Mathieu Neuville, ainsi que par Manuel Mercé, ancien du CNRS. Elle est soutenue par BPIFrance et le ministère de la Transition écologique (label GreenTech Verte). Elle a été sélectionnée, pour la seconde année consécutive, dans la promotion 2022 du French Tech Green20.
La jeune pousse MeCaWaRe (acronyme de Metal Capture for Waste Recycling) recycle les produits technologiques en fin de vie tels que les batteries lithium-ion. Son objectif est de récupérer de manière écologique des métaux stratégiques et des terres rares (lithium, cobalt, nickel, manganèse, lanthane...).
MeCaWaRe est une spin-off de l’Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires (ICBMS), situé à Lyon. L’innovation de rupture tient en un procédé d’extraction innovant, issu des travaux du professeur Julien Leclaire, enseignant-chercheur de l’Université Claude Bernard Lyon 1. MeCaWaRe est accompagnée par Pulsalys, l'incubateur et accélérateur d’innovations deeptech de Lyon et Saint-Étienne, qui a permis à la startup de caractériser le processus en laboratoire et de le protéger par trois brevets, dont deux en copropriété avec Aix-Marseille Université, Centrale Marseille et l’ENSC de Montpellier.
Lixo a développé une technologie basée sur l’intelligence artificielle et la computer vision pour identifier et caractériser en temps réel tous les types de déchets. Cette technologie accompagne les professionnels du secteur (collecteurs, centres de tri et recycleurs) dans la gestion de leurs flux de déchets. Dans un centre de tri, par exemple, la solution de Lixo permet d’analyser en temps réel la qualité des flux entrants (évaluation de la part de valorisables), d’alerter en cas de détection d'objets dangereux et d’assurer un contrôle qualité des flux sortants.
Créée en 2019, Lixo a été incubée par l'X-Up de l'École polytechnique puis Agoranov. La startup a levé 3,5 millions d’euros début 2022 auprès de Demeter Partners, Raise Seed For Good, Amaury Bierent (Ovive et Optyma) et 50 partners. Ces fonds vont lui permettre d’accélérer son développement.
La startup a conçu, avec deux chercheurs du CEA, le nez électronique NeOse Advance. Combinant les nanotechnologies, les biotechnologies, les sciences de l’information et les sciences cognitives, la solution s’adresse à de nombreux secteurs d’activité. Elle permet en effet de réaliser des tests olfactifs dans l'agroalimentaire et la cosmétique, de mener des missions de surveillance de l'environnement, de détecter des odeurs domestiques indésirables ou associées à un danger. Elle sert aussi dans le cadre de diagnostics médicaux.
La startup grenobloise a réalisé en 2016 un premier tour de table de 2,6 millions d’euros auprès d’investisseurs comme le CEA Investissement et Innovacom. Une deuxième levée de fonds intervient en 2020 (7 millions d’euros), puis une troisième en 2022 (7,3 millions d’euros), auprès de nouveaux actionnaires industriels, Samsung et le groupe SEB, et les actionnaires historiques de la jeune pousse. L’entreprise compte désormais une soixantaine de salariés, répartis sur quatre sites (Grenoble, New York, Séoul et Fürth, en Allemagne).