À l’heure où toutes les grandes entreprises ont engagé leur transformation numérique, la DSI immobilisée par le poids de l’existant doit se réinventer.
Précisément 80 % du budget de la DSI est consacré au seul bon fonctionnement des infrastructures IT, et seulement 20 % est réellement mobilisable sur les projets, sur l’innovation. Les analyses du Gartner conjurent les DSI à réduire au plus vite cette part de « Dead Money » dans leur budget à 60 %, sous peine de voir l’innovation partir du côté des directions métiers. Pour défendre sa place, notamment face à la direction du marketing (dont le budget IT ne cesse de croître) et au chief data officer (CDO), le DSI doit aujourd’hui se réinventer.
1. Généraliser les POC
Le POC (ou proof of concept) est un moyen de valider les choix de solution de plus en plus usités par les grandes DSI. On demande aux deux ou trois finalistes de réaliser une maquette du projet en quelques jours afin de valider sa faisabilité. Néanmoins, il est possible de généraliser cette approche à tout domaine d’innovation. C’est la piste suivie par Bertrand Eteneau, DSI de Faurecian: « Quand nous avons lancé notre initiative numérique l’année dernière, nous avons regardé pendant un an une trentaine de technologies, dont l’impression 3D, par exemple.
Sur ces trente technologies, nous avons mené une cinquantaine de proof of concept dans une quarantaine d’usines. » Trente technologies désignées par les métiers ont été testées pendant neuf mois et, suite à ces expérimentations, douze ont été retenues afin de monter des pilotes industriels en situation réelle dans les usines, avant un déploiement dans les trois cents sites du groupe. Pierre Schaeffer, directeur marketing et stratégie de Thales, a lui aussi récemment adopté cette approche : « Nous avons démarré notre POC Factory cette année. Nous avons mis en mouvement deux cents équipes et une cinquantaine de projets ont déjà pitché leurs résultats dans les domaines de l’engagement client et dans la collaboration. Et, de ce point de vue, nous n’avons pas été déçus. »
2. Mettre en place un « lab » d’innovation
Une DSI, même redynamisée avec les méthodes agiles, fonctionne néanmoins selon le schéma du pro
3. Basculer en DevOps
Si, du strict point de vue technique, le cloud computing apporte une lexibilité sans pareil aux DSI, de plus en plus d’entre elles mènent leur migration vers le cloud en parallèle avec la mise en place de
DevOps, c’est-à-dire la création d’équipes mixtes développeurs/exploitants informatiques. En s’appuyant sur les méthodes agiles, ces équipes travaillent sur des cycles de développement ultracourts.
Les acteurs du e-commerce comme Voyages-SNCF ont été les premiers à adopter la démarche, mais, aujourd’hui, toutes les entreprises a choisissent, y compris les plus traditionnelles. Dernier exemple en date, la branche Courrier de La Poste qui cherche à se lancer dans de nouvelles activités pour pallier
la baisse rapide des courriers échangés. « Nous voulons accélérer la conquête de nouveau territoires avec la mise en oeuvre rapide de nouvelles applications », explique Sergiy Shcherbakov, directeur du projet IT as a Service de La Poste BSCC. « Une application qui nécessitait trois mois de développement nous demandait six mois de délai pour être mise en production afin de provisionner les infrastructures, les déployer, les configurer puis installer l’application. Aujourd’hui, la même application est mise en production en trois mois seulement. » Les équipes informatiques mixtes développeurs/exploitants travaillent désormais en méthode agile sur un cycle de développement de deux semaines seulement.
4. Instaurer la règle « fail fast »
Toutes les entreprises, même les plus grosses, craigne
5. Dynamiter les ressources humaines
Il y a quelques années, attirer les meilleurs ingénieurs informatiques ne posait aucun problème aux DSI du CAC40. Avec l’arrivée des nouvelles générations, les développeurs les plus créatifs et les plus talentueux rêvent plus de Silicon Valley et de monter une start-up que d’une carrière à vie dans une grande entreprise… À moins de s’appeler Facebook, Google ou Airbus, attirer les meilleurs proils demande une remise en cause du cadre.
Cet article est extrait du magazine Alliancy n°16 à commander sur le site.
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