Energy Manager, Chief Climate Officer, Responsable numérique responsable, Chief Impact Officer… Au fur et à mesure que les enjeux climatiques se précisent, de nouveaux postes apparaissent dans les entreprises. Zoom sur ces nouveaux « rôles » qui englobent performance énergétique, résilience face au changement climatique, mesure de l’empreinte environnementale du numérique et/ou invention de modèles plus vertueux.
Le rôle d’un Energy Manager (ou responsable énergie en français) est de permettre à une entreprise d’améliorer sa performance énergétique, dans tous les domaines. L’Energy Manager commence par observer et mesurer les dépenses en énergie de son entreprise. Puis il régule les consommations, détecte les éventuelles dérives et établit des audits (sur les bâtiments, les procédés industriels...) pour mettre en place les actions correctrices. Il peut aussi réaliser des modélisations et simulations thermiques statiques ou dynamiques à l'aide d'un logiciel spécialisé.
Un autre axe de son action est de suivre les obligations règlementaires (décret tertiaire, gestion technique des bâtiments, déclarations règlementaires sur la plateforme Operat de l’Ademe, optimisation des taxes et contributions...). Enfin, l’energy manager doit aussi maîtriser les coûts liés aux contrats d’énergie (électricité et gaz) en renégociant les contrats existants ou en changeant de fournisseurs.
Le rôle du Chief Climate Officer est tout d’abord de veiller à ce que son entreprise contribue à la mise en œuvre des Accords de Paris et, le cas échéant, du Green Deal européen. Sa mission peut également être de renforcer la résilience de son organisation au dérèglement climatique. Pour cela, le Chief Climate Officer identifie l’ensemble des risques (et des opportunités) liés au climat et supervise la manière dont ceux-ci sont intégrés dans les processus de prise de décision stratégique et de gestion des risques de la société. Enfin, son rôle peut aussi être d’améliorer le bilan carbone de son entreprise.
Pour atteindre ces multiples objectifs, le Chief Climate Officer s’attelle à contribuer à la définition de la stratégie de développement durable de son organisation. Il définit et met également en œuvre des plans d'actions environnementaux afin de réduire l'empreinte environnementale de sa structure.
Selon l’Ademe, le numérique est responsable de 3,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2025. En France, l’empreinte carbone du secteur du numérique est estimée à 2,5 %. Elle pourrait atteindre, si rien n’est fait, près de 7 % de l’empreinte carbone nationale d’ici 2040. Les services numériques dans leur ensemble sont par ailleurs responsables de 10 % de la consommation électrique nationale, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 8,2 millions de foyers.
Le Responsable numérique responsable a pour mission d’identifier et de mesurer les principales sources d’émission de CO2 liées au numérique et de mettre en place des plans d’action pour les réduire, voire les supprimer. Cela passe notamment par un travail d’inventaire et de bilan carbone, par le choix des matériels (achats IT responsables), par l’allongement de leur durée de vie, par la création d’outils de sensibilisation auprès des collaborateurs, par la conception responsable de services numériques, mais aussi par des chantiers liés à l’accessibilité numérique, l’éthique et l’inclusion.
En raison de l’importance croissante que prend le dérèglement climatique dans la vie des entreprises, un certain nombre d’entre elles (dont beaucoup de start-ups américaines et de grands groupes) nomment des Chief Impact Officers (en français, directeurs/trices de l’impact).
Le Chief Impact Officer a pour mission d’intégrer les différents types d’impact d’une organisation au cœur de son activité et de sa stratégie. Les impacts peuvent en effet être internes (inclusion, diversité, handicap...), externes (empreinte carbone, numérique responsable...) et sociétaux.
Le rôle du Chief Impact Officer est donc d’amener progressivement sa société à prendre en considération ces différents impacts et à infléchir son business model pour tendre vers un modèle d’activités toujours plus vertueux, respectueux de l’environnement et de toutes ses parties prenantes. Dans certains cas, le Chief Impact Officer peut préparer son entreprise à la labellisation Bcorp et l’orienter vers le statut de société à mission.