Le 19 mars dernier, Alliancy organisait la première session 2025 de son cercle « What’s Next, CIO ? ». L’occasion de lancer les échanges avec les directeurs du numérique réunis, sur la bonne incarnation du leadership digital dans leurs entreprises et administrations. Avec le témoignage miroir d’un CEO pour les challenger.
« Je rêverais d’avoir un dirigeant qui puisse tenir le même discours en interne que celui que l’on vient d’entendre ». Ce directeur des systèmes d’information d’une grande organisation française n’a pas caché sa satisfaction de voir un chief executive officer avoir accepté de jouer le jeu du débat avec des chief information officers, lors du dîner-débat organisé par Alliancy. La première rencontre 2025 organisée le 19 mars dans le cadre du programme « What’s Next, CIO ? » a en effet été l’occasion pour la trentaine de directeurs du numérique réunis d’entendre le témoignage de Tanguy Polet, président de la branche française de l’assureur Swiss Life.
What’s Next, CIO ? : un cercle de confiance, fruit de l’engagement de partenaires stratégiques
En 2025, les évènements et les études du programme What’s Next CIO d’Alliancy, sont rendu possibles grâce à l’engagement d’entreprises qui ont souhaité participer activement à leur conception et leurs échanges. Ces acteurs partagent leurs propres expériences des sujets clés discutés, et s’investissent également pour se rendre utile auprès des directeurs du numérique.
Alliancy remercie donc pour leur implication : Datadog, Elastic, Freshwork, Google Cloud, Inetum, Kyndryl, Nexthink et Purestorage.
Le chief executive officer est revenu sur le plan stratégique de son entreprise (3000 collaborateurs en France), mais a surtout décortiqué ce qui, dans son parcours, lui avait permis de prendre conscience de la place essentielle du numérique. Et de la posture qu’un CEO devait adopter face à ces transformations. Il a aussi pu détailler les injonctions contradictoires qui peuvent assaillir les dirigeants, pris entre la nécessité de communiquer et d’afficher leurs organisations sur les aspects les plus « sexy » du digital, tout en évitant les effets gadgets et de ne donner l’impression que de surfer sur la « hype » d’un moment, sans transformer en profondeur l’entreprise. Le président de Swiss Life France est ensuite passé de table en table pour échanger directement avec les convives. Même après que le dîner-débat se soit officiellement achevé, ils étaient encore nombreux réunis autour de lui pour partager leurs expériences et anecdotes.
Entre vision stratégique et « delivery » quotidien
La soirée a également été l’occasion pour Gérard Guinamand, Ecosystem Leader de What’s Next, CIO, de présenter l’ambition des études du programme, afin de les aligner avec les attentes des DSI eux-mêmes, et leurs priorités 2025. Lui-même ancien directeur data, après avoir été directeur du digital et DSI, l’expert a bien conscience que ses pairs ont besoin de contenus actionnables pour échanger plus facilement avec les dirigeants sur l’avenir numérique de leur organisation. « Pour prendre un vrai leadership numérique, nous devons avoir à la fois la capacité d’exprimer une vision stratégique pour convaincre le comité exécutif et le CEO, et celle de délivrer des résultats concrets pour ne pas être satellisés comme « quelqu’un qui parle mais qui ne fait pas ». C’est pour cela que nous allons produire cette année trois études qui vont permettre dans cet état d’esprit, de répondre à trois questions majeures » a-t-il exposé. « Leadership », « Innovation », « Apport de la technologie », les trois thèmes transverses de ces enquêtes permettront ainsi de faire ressortir les bons leviers pour que les acteurs du numérique dans les organisations guident véritablement la transformation de celle-ci. « Ce que ces études mettront en évidence, ce sont les conditions à réunir pour que ce soit possible, en termes de gouvernance, de nouveau modèle d’engagement, de dialogue métier, de delivery… ».
La concrétisation du CIO en tant que leader de la transformation numérique n’est pas un long fleuve tranquille, comme nous l’a montré la dernière décennie. Mais au-delà de l’évolution des expériences et des postures des dirigeants eux-mêmes, confrontés tout à la fois à la disruption des business models, à l’explosion de la menace cyber ou encore aux gains de productivité promis par l’IA… les CIO peuvent profiter aujourd’hui d’expériences significatives de certains de leurs pairs.
Transmettre l’héritage de Paris 2024
C’était d’ailleurs tout l’objet de la participation de Bruno Marie-Rose lors de ce dîner-débat. Le directeur des systèmes d’information et de la technologie des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, a eu l’occasion de partager ses propres expériences de leadership et de collaboration avec le business. « Nous sommes dans le temps de la transmission : l’héritage des Jeux Olympiques aujourd’hui, est pour moi de chercher à vous transmettre au mieux ce que l’on a appris. Faire des analogies de situation, partager des expériences mais aussi proposer des accompagnements pour gérer des situations complexes, en transparence, sans langue de bois » a-t-il témoigné.
Alain Nguyen, directeur délégué SI de Paris 2024 et Ecosystem advisor pour Alliancy, a d’ailleurs profité de la soirée pour sonder les participants sur leurs priorités de l’année… et les challenger sur leur propre transformation : « La question que j’ai envie de poser à tout le monde ce soir, c’est êtes-vous dans la même dynamique que ces dernières années ? Ou bien voyez-vous des politiques IT à lancer qui pourraient permettre aux équipes de la DSI de devenir les championnes de l’année 2025 ? ».
Pour que les CIO reprennent la main
Un appel qui n’a pas manqué de résonner avec les propos d’Yves Cabanac, qui dirige la branche française de la société de capital-risque, spécialiste de l’innovation de rupture et « incubateur des champions de la Silicon Valley », Plug and Play Tech Center. « Nous avons un travail à faire tous ensemble pour que les deux mondes de l’innovation de rupture et des DSI avancent mieux ensemble. Quand un CEO s’enthousiasme pour l’innovation sur Vivatech, alors que son CIO juge que c’est un magasin de jouets, on sent qu’il y a un problème. La solution, c’est bien que le CIO reprenne la main sur une innovation ouverte difficile à manipuler. Elle séduit les dirigeants, mais est très difficile à intégrer sans les bonnes recettes. Les outils d’IA actuels en sont la meilleure représentation aujourd’hui. Ramener l’innovation dans un cadre capable de scaler dans l’entreprise… c’est aussi cela le leadership numérique. Reprenez la main ! ».