Avec son accélérateur cortAIx, Thales mise sur une IA fiable et sécurisée pour répondre aux défis de secteurs variés tels que la défense, l’aéronautique, la cybersécurité et la sécurité intérieure. Voici un panorama des avancées développées par le groupe.
Le Sommet de l’action pour l’IA (qui aura lieu les 10 et 11 février à Paris) est « un événement remarquable qui met en lumière le rôle important que joue la France et l’Europe dans ce domaine, bien plus vaste que la seule IA générative. » Avec ces mots, Patrice Caine, président et directeur général de Thales, souligne également le potentiel énorme pour son entreprise, spécialiste de l’électronique pour les secteurs de l’aérospatial, de la défense, de la sécurité et des transports. En ouverture d’une matinée consacrée à la présentation de l’accélérateur de projets IA du groupe, nommé cortAIx, le dirigeant a aussi rappelé que l’intelligence artificielle doit répondre à des enjeux sociétaux et stratégiques liés à la défense, qui vont au-delà de son usage quotidien par le grand public. En ce sens, Thales collabore notamment avec les forces armées françaises pour développer des équipements adaptés aux menaces actuelles et améliorer les capacités des militaires et de leurs centres de commandement. Avec cortAIx, l’entreprise propose un véritable tour d’horizon des nouvelles capacités amenées par l’IA sur tous les théâtres d’opérations.
L’IA pour une meilleure défense sur terre…
Sur terre, par exemple, les capacités de l’intelligence artificielle sont mises au service des capacités radars, mais également de l’analyse d’information recueillie par des drones ou pour faciliter le pilotage de ces derniers, y compris en “essaim”. En effet, dans la vision de Thales, si l’IA révolutionne la défense moderne, c’est notamment à travers des dispositifs de radars intelligents et des systèmes de commandement et de contrôle. L’entreprise améliore notamment la détection (radar GM200) et la gestion des menaces grâce à l’IA, en améliorant l’identification des cibles et en éliminant les faux positifs, comme les oiseaux ou objets en mouvement. Objectif : filtrer les informations et éléments de contextes qui ne sont pas pertinents pour les militaires. La technologie aide à améliorer les capacités de reconnaissance et de traitement des signaux (ondes magnétiques, etc.). Les avancées se voient également dans l’usage des drones. L’activation d’un “mode intelligent” rend le pilotage humain impossible, certes, mais le système peut, malgré tout, communiquer en temps réel les informations récupérées par la machine, partageant les données avec l’ensemble des militaires concernés pour prendre des décisions. Dans ce cadre, l’IA sert à analyser, traiter et anticiper les informations pour l’opérateur.
… sur mer, avec une capacité de détection augmentée…
Au même titre que sur terre, l’intelligence artificielle est utilisée pour les capacités de captation marine (radars et sonars). De plus, elle concerne également l’analyse de données des sonars, dans le cadre des missions de déminage. En effet, Thales contribue à la sécurité maritime, là où 80% des marchandises transitent. Pour cela, l’IA révolutionne le filtrage et le transfert d’information, facilitant ainsi le travail des opérateurs et en améliorant la surveillance des radars multimodes. Une fois de plus, l’objectif est de privilégier la présence et la position des cibles d’intérêt, telles qu’un navire non déclaré. Des discussions avec la DGA et la Marine sont en cours pour intégrer cette solution dans les forces armées. Ce système de traitement de données s’applique également aux sonars, où Thales intègre l’IA dans le logiciel MIMA. En effet, le système est capable de traiter les flux de données dix fois plus vite qu’un opérateur et détecte rapidement les sons anormaux parmi les échos naturels, les ombres, etc. Dans les deux cas, des algorithmes basés sur des formes géométriques sont utilisés pour améliorer les capacités du système. Le but est de rendre l’IA autonome, capable d’ajuster son fonctionnement au fur et à mesure des missions. De même pour les menaces, en évoluant, les opérateurs enrichissent les bases de données pour améliorer les performances de ces outils. Les réseaux de neurones sont alimentés par des signaux et des images qui associent la réalité du terrain à des entraînements, minimisant ainsi les erreurs de prédiction.
… tout en préservant la planète et sa population
Mais l’IA est ne se résume pas à un outil d’aide dans des missions de sécurité, elle est également présente pour répondre aux défis de la réduction de l’empreinte carbone. En effet, Thales se développe en termes d’ATM (Air Traffic Management) et intègre cette technologie pour gérer le trafic aérien. Le but est d’optimiser les trajectoires des avions, avec l’objectif de réduire leurs émissions de CO2 et éviter la formation de traînées de condensation, un facteur contribuant au réchauffement climatique. Une fonctionnalité qui, par ailleurs, tend à optimiser l’efficacité des contrôleurs aériens. À travers ses projets, Thales veut démontrer que l’IA est bien plus qu’une simple technologie de soutien mais aussi un levier stratégique pour protéger les citoyens, améliorer les performances des systèmes critiques et contribuer à un avenir plus vert et plus sûr. Reste que, l’IA doit évoluer dans un environnement de données bien structuré pour comprendre comment les systèmes interagissent. En effet, la cybersécurité est fondamentale et l’IA, étant un logiciel, peut en être victime. De ce fait, Thales propose des systèmes IA répondant à quatre critères : la capacité d’expliquer ses actions de manière compréhensible, la validité de ses fonctions, la conformité aux normes de sécurité, et le respect des principes éthiques et légaux. Néanmoins, l’intégration de ces solutions peut rencontrer des contraintes en termes de consommation d’énergie, de taille et de poids. Thales travaille alors sur l’IA embarquée, visant à réduire la complexité calculatoire, comme avec des nombres entiers. L’IA embarquée permet de déployer des systèmes légers, comme des puces dans des oreillettes Bluetooth, offrant des solutions pratiques pour des missions de télétransmission. De même, pour les pod Talios, l’IA améliore les capacités d’observation, de détection et de classification des objets, adaptées aux besoins du cockpit. En conséquence, l’objectif est de rendre l’IA indépendante, capable de s’adapter aux différentes situations et ainsi de garantir une durabilité et une efficacité à long terme.