Le développement des technologies digitales donne de l’ampleur considérable à la communication digitale ou numérique (Digital Communication). La question qui se pose alors, a-t-on vraiment appris à bien la maitriser ? Surtout si elle touche au domaine des sciences et à leur vulgarisation.
Communiquer et collaborer avec des tiers à l’aide de technologies et de médias numériques est une composante de l’intelligence digitale. On peut la définir comme étant « les stratégies et les actions de communication qui sont menées sur le web dans le but de transmettre des messages, des valeurs ou encore des résultats qui vont attirer l’attention des internautes cibles et améliorer la visibilité d’une entreprise ». Par conséquent, en fonction des objectifs visés, il existe plusieurs canaux de communication digitale : les sites web, les réseaux sociaux (principal canal), les blogs, les applications mobiles et l’emailing.
Aujourd’hui, il est possible de partager de nombreuses informations et plus particulièrement des travaux de recherche sur les réseaux sociaux ou sur d’autres médias. Ces informations peuvent être partagées en France ou ailleurs sur des sites spécialisés comme ResearchGate, Academia ou HAL, sur des sites plus grand public comme The Conversation ou Harvard Business Review France ou encore des chaines spécialisées comme Xerfi Canal ou Fnege Médias. Aussi, elles peuvent être partagées de manière « vulgarisées » pour rendre la science accessible, c’est-à-dire, en la mettant à la portée du grand public en un clic sur Youtube, LinkedIn, Twitter, Instagram ou Facebook.
Promouvoir le résultat des travaux de recherche
La vulgarisation scientifique permet également aux chercheurs de se faire connaitre et de développer ainsi des partenariats avec des organismes publics ou privés et des collaborations.
Cette communication digitale pour donner de la visibilité aux travaux scientifiques n’est pas donc sans risques. Elle peut en dévoiler un peu trop, que ce soit au sujet de la stratégie non-dite des organismes de recherche, des universités ou des Etats dans leur souveraineté scientifique (thèmes phares, recrutements, investissements, …). Parfois, certains chercheurs passionnés, parlent un peu trop en détails de leurs recherches et divulguent ainsi sans s’en rendre compte, des aspects stratégiques et parfois géopolitiques des programmes de recherche de leur pays.
La dérive des « Fake News »
La vulgarisation à outrance peut amener aussi à des débats déséquilibrés entre spécialistes et non spécialistes. Ce même type de communication digitale pourrait être pollué par des fausses informations ou « Fake News » transmises souvent volontairement ou non sur les réseaux sociaux auxquelles il faut faire très attention. Pour pouvoir pallier ces Fake News et réussir à les discerner des vraies informations, il est indispensable d’être vigilant à la source. Pour cela, il est conseillé de vérifier la nouvelle sur plusieurs sites.
Même s’il est important aujourd’hui de partager les avancées scientifiques pour rendre les connaissances accessibles à tous, il ne faut pas oublier à quelle cible on souhaite les transmettre. Il faut pouvoir choisir le canal le plus adéquat à mobiliser. Il faut aussi faire attention aux conséquences de l’information transmise et à la véracité des éléments transmis.
[bctt tweet= »La vulgarisation à outrance peut amener aussi à des débats déséquilibrés entre spécialistes et non spécialistes. » username= »Alliancy_lemag »]Pour réaliser ces actions et réussir à se prémunir des Fake news, il est indispensable pour chacun de faire preuve d’intelligence digitale. Celle-ci passe par une forme nouvelle d’acculturation (Digital Literacy) des connaissances techniques et scientifiques liées à la compréhension des technologies. Les chercheurs tout comme les journalistes spécialisés sont aussi concernés.
Plus généralement, pour pouvoir tirer le meilleur parti de la communication digitale et permettre à chacun de se protéger contre les fausses informations ou les faux profils, voire des chatbots qui auraient pu être hackés, il semble indispensable aujourd’hui de se former. Cette sensibilisation peut se faire dès le collège, ou encore au travers de la formation continue.