L’EPITA, une école d’ingénieurs spécialisée dans le numérique, organise sur son campus un rendez-vous annuel dédié aux objets connectés. Pour cette nouvelle édition, des start-up et entreprises ont donné leurs conseils pour créer un objet connecté.
C’est dans un amphithéâtre bondé que la journée dédiée aux objets connectés a été lancée. Une centaine d’étudiants de l’EPITA se sont donnés rendez-vous mardi 3 février à la table ronde baptisée « Objets connectés : une affaire de software ». Les intervenants, issus du monde des start-up et de grandes entreprises, ont donné quelques conseils aux futurs ingénieurs pour bien concevoir et commercialiser un objet connecté.
Proposer un objet connecté intuitif
Tous les intervenants se sont accordés à dire qu’il est plus difficile de créer un objet connecté qu’un logiciel. « Aujourd’hui, quand vous lancez une start-up, deux personnes suffisent pour faire quelque chose de correct. Pour créer un objet connecté, vous avez besoin de compétences supplémentaires comme des développeurs software, des ingénieurs électroniques voire des industriels », a souligné Gary Cige, cofondateur d’Usine IO, un espace qui accompagne les porteurs de projets de la phase de prototypage jusqu’à la mise en production.
Un produit techniquement parfait et rentable n’est pas synonyme de succès dans le monde de l’Internet des objets. Ugo Dessertine, ingénieur chez Sen.se, a assuré qu’« il est indispensable d’avoir de bons designers et des personnes qui pensent les usages ». Même constat pour Technicolor qui place l’utilisateur au centre de la conception d’un objet. « Il faut atteindre ses clients et donc proposer un objet connecté intuitif », a prévenu Fabien Battini, partner relationship director chez le spécialiste de l’image numérique. Autre conseil à ne pas négliger : avoir des ressources financières importantes. Les coûts de prototypage et de main d’œuvre augmentent considérablement la facture.
Que faire des données d’un objet connecté ?
Au-delà des aspects techniques et financiers, les intervenants ont insisté sur la gestion des données. Lorsqu’une start-up crée un objet connecté, elle doit avoir en tête qu’elle collectera de nombreuses données. Sen.se souhaite protéger son client. « Nous gérons des données sensibles. Selon nous, l’utilisateur doit avoir le pouvoir sur ces données », a indiqué Ugo Dessertine. La protection de la vie privée pose des questions aux jeunes entrepreneurs qui souhaiteraient se lancer. « Il est important d’avoir une vision éthique et pas seulement légale des choses » a soutenu Fabien Battini. L’hébergement des données reste un terrain flou pour les participants à la table ronde. Où les héberger ? Comment ? Avec qui ? « C’est une décision qui doit avoir lieu au niveau français ou européen », a avancé Paul Guermonprez, academic program manager chez Intel. Une fois ces questions abordées, les jeunes ingénieurs de l’EPITA pourront se lancer dans la prochaine étape : faire communiquer les objets connectés entre-eux.
>> Retrouvez 20 personnalités qui comptent dans l’Internet des objets