Le phénomène Pokémon Go n’épargne pas le monde des entreprises. En plus des dispositifs techniques qui sécurisent les systèmes,la mise en place de chartes d’utilisation et les alertes s’imposent.
Avec plusieurs centaines de millions de téléchargements, Pokémon Go est un incontestable succès populaire. Mais, en entreprise, ce jeu de réalité augmentée, proposé sur smartphone par Nintendo, se révèle être un cauchemar. En France, quelques semaines après sa sortie, Thales et Airbus en ont interdit l’utilisation à leurs salariés. Refusant « pour des questions de confidentialité » de fournir des informations détaillées à ce sujet, l’avionneur explique avoir jugé « important » de sensibiliser ses collaborateurs, via une note interne, aux risques encourus. La presse étrangère rapporte des dispositions similaires chez Boeing, Bosch ou Volkswagen…
Deux risques : physique et informatique
Au-delà de l’impact sur la productivité, l’utilisation d’un tel jeu en ligne constitue
Le risque informatique, lui, vient du fait que certains fichiers téléchargés peuvent contenir des « malwares », ces programmes espions capables de prendre le contrôle d’un système à distance et, a fortiori, d’accéder à des données sensibles. « 4,5 % des appareils mobiles, utilisés dans les entreprises que nous surveillons, ont Pokémon Go installé, dont un petit pourcentage d’entre eux utilise les premières versions du jeu, qui n’ont pas de patch pour les problèmes d’autorisations de Google », confie-t-on chez Proofpoint, prestataire en cybersécurité, spécialisé dans la protection contre les attaques menées par courrier électronique, sur les réseaux sociaux ou via des appareils mobiles. Bien entendu, le risque est plus ou moins important selon le secteur d’activité et/ou la localisation de l’entreprise, les hôpitaux, les banques-assurances et les industries sensibles …
Divers dispositifs techniques permettent aussi de renforcer la sécurité informatique. « En plus des proxies ou des pare-feu déjà utilisés sur les ordinateurs traditionnels, le marché propose des solutions d’Enterprise Mobility Management (EMM) qui peuvent à la fois bloquer la navigation sur des sites inappropriés, et empêcher les utilisateurs d’installer certains types d’applications, comme les jeux, par exemple », explique Gérard Beraud-Sudreau, directeur des ventes chez Proofpoint. Il existe, par ailleurs, des outils de Mobile Threat Defense (MTD) qui identifient les applications malicieuses puis, en lien avec les EMM, bloquent l’accès aux données du système d’information à des périphériques mobiles infectés. Dans le cas de Pokémon Go, il serait aussi possible de faire une demande auprès de Niantic, la société qui développe le jeu, pour retirer les créatures virtuelles de certains sites, en invoquant la notion de « propriété privée ».
Cet article est extrait du magazine Alliancy n°16 à commander sur le site.
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