En l’espace de 6 mois, l’éditeur Databricks, promoteur du concept de lakehouse, lève donc 2,6 milliards de dollars. Ce nouveau tour de table porte la valorisation de la licorne de la Data à 38 milliards de dollars.
L’entreprise revendiquait à cette occasion une valorisation de 4,6 milliards de dollars. Un autre acteur présent au Magic Quadrant de Gartner dans le même volet des « leaders » des plateformes Data Science fait cependant encore mieux. Databricks bouclait fin août un nouveau tour de table d’envergure.
Une série H à 1,6 milliard de dollars
Pour la seconde fois cette année, et ce après seulement 6 mois, l’Américain lève plus d’un milliard de dollars. Au milliard de février s’ajoutent donc les 1,6 milliard de dollars du 31 août. Pour Databricks, cela équivaut à faire grimper sa valorisation de 28 à 38 milliards de dollars au cours de la même année.
L’entreprise privée a su convaincre de nouveaux investisseurs lors de cette série H, au premier rang desquels Counterpoint Global, soit la banque américaine Morgan Stanley. Mais les actionnaires existants ont eux aussi remis au pot. Et ils sont nombreux. On citera notamment Andreessen Horowitz ainsi que des fonds gérés par le géant BlackRock.
La transformation Data promet à ces investisseurs d’intéressants retours sur investissement, en particulier après une introduction en bourse. Celle-ci est bien dans les cartons, mais aucun calendrier d’officiel à ce stade. Databricks peut donc poursuivre son développement commercial sans l’obligation de publier ses résultats financiers.
L’éditeur américain livre cependant un chiffre essential pour les investisseurs, le premier argument même pour un acteur cloud et pour établir une estimation de sa valorisation. Lequel ? Les revenus récurrents, le nerf de la guerre. Databricks afficherait désormais 600 millions de dollars de revenus récurrents.
Databricks booste ses revenus récurrents
Or, Snowflake revendique lui aussi la place de leader du segment « lakehouse ». Derrière ce terme marketing se trouver une plateforme censée réunir datalake et datawarehouse. Databricks compte bien tirer profit de ses levées de fonds de 2021 pour s’imposer sur ce créneau et concrétiser sa promesse d’unifier les données des entreprises.
La firme s’attribue cependant déjà ce rang de « première plateforme lakehouse dans le cloud ». Son slogan : une architecture ouverte et unifiée pour les données et l’IA. L’éditeur revendique apporter fiabilité, gouvernance, performances d’un entrepôt de données directement dans les lacs de données.
Ainsi, les clients de Databricks développent leurs data lakes sur AWS, Azure et Google Cloud. De cette façon, workloads et analyses sont réunis sur une seule plateforme. Les promesses de ce modèle, c’est une simplification de l’architecture, une baisse des coûts d’infrastructure et une plus grande agilité pour les équipes Data.
Course au Lakehouse et à l’IA
Unifier les données n’est cependant qu’une première étape. C’est à la course aux technologies d’IA que se livre Databricks, ce qui passe aussi par le Data Sharing. Cette compétition ne manque toutefois pas de prétendants. Ces éditeurs, et leurs clients, doivent encore démontrer leur capacité de passage à l’échelle en matière d’intelligence artificielle.
L’opérateur AT&T est d’ailleurs engagé dans la modernisation de son infrastructure Data. « Nous exploitons Data Lakehouse dans Databricks pour nos données les plus granulaires ainsi que pour les pipelines de données en temps réel prenant en charge les applications clés d’IA/ML », détaille dans un communiqué le CDO d’AT&T, Andy Markus.
L’éditeur devra accélérer ces cas d’usage pour convaincre de la pertinence de son architecture. Databricks annonce compter plus de 5.000 entreprises clientes dans le monde, dont 40% du Fortune 500 – dont TotalEnergies en France. Il emploie actuellement 2.300 salariés et prévoit d’attendre les 3.000 en fin d’année. La course aux talents de la Data est définitivement engagée.