La culture du « on garde tout au cas où » et la valeur cachée
Dans la majorité des entreprises en France, on trouve un placard, ou même un serveur dans un coin de bureau, qui n’est rien de plus qu’un dépotoir pour toutes les informations dont nul ne sait que faire, qu’il s’agisse de documents papier ou de données électroniques. Mais comme beaucoup pensent que les informations du placard pourraient servir un jour ou l’autre, on ne jette rien. La culture du « on garde tout au cas où » a de nombreux adeptes. Les volumes croissants de données sans valeur identifiée regorgent peut-être de précieuses informations qui pourraient être utiles, pour conforter le positionnement concurrentiel des entreprises concernées. Pourtant, on préfère ignorer cette valeur cachée et la laisser prendre la poussière.
Des ressources et des compétences pour extraire la valeur des actifs dormants
Un certain nombre de ressources, de compétences et d’outils manquent pour espérer extraire la sève de cette actifs dormants. Tout d’abord, il faut que les organisations sachent quelles informations elles détiennent, comment elles sont utilisées et comment elles circulent dans l’entreprise. Elles sauraient ainsi mieux où l’information serait la plus utile et où elle serait la plus vulnérable. La presse se fait l’écho[1] de l’intensification de la demande de data scientists ou Analystes de données, ces professionnels en capacité d’extraire de la valeur des informations. D’ailleurs, le nombre des offres d’emploi pour de ces postes ne cessent d’augmenter. Cela n’a rien d’étonnant étant donné les efforts que l’on déploie dans le secteur des nouvelles technologies, en particulier pour inscrire les compétences de data scientist au nombre des qualifications dont les entreprises ont cruellement besoin et qu’elles peinent à recruter.
La science de la data au service de la croissance des entreprises
La science de la data, comprenez l’analyse et l’interprétation des données, devient un formidable outil d’aide à la croissance des entreprises. Une étude récente menée avec PwC révèle que plus d’un quart des entreprises interrogées n’emploient pas d’analyste des données pour extraire de la valeur de leurs informations, elles ne disposent pas de compétences d’interprétation des données ou ignorent comment utiliser les connaissances acquises pour transformer l’information en arguments décisionnels, développer des campagnes de marketing ciblées, améliorer leurs processus et innover pour dégager une véritable valeur de leurs informations. C’est inquiétant sachant que 4% seulement des entreprises savent extraire un maximum de valeur des informations qu’elles détiennent et que 23% n’en retirent aucun avantage d’aucune sorte. Comment expliquer que les entreprises ne déploient pas plus d’efforts pour se perfectionner et être davantage en capacité de se servir de leurs informations pour renforcer leur compétitivité ?
Si les problématiques de sécurité et du risque pour l’information demeurent, la priorité n’est plus à verrouiller l’accès aux données pour se protéger d’éventuelles compromissions. Il s’agit plutôt de trouver le juste équilibre entre, gérer l’information pour se protéger des risques et la valoriser pour faire en sorte que les bonnes informations soient mises entre les mains des salariés qualifiés, qui en extrairont des renseignements utiles, propres à guider la prise des meilleures décisions. Les entreprises qui sauront s’adjoindre les services de data scientists capables de comprendre leur stratégie, qui se doteront d’outils appropriés et qui instaureront une culture de la valorisation de l’information au service des processus décisionnels auront un formidable potentiel de croissance exponentielle.
Renseignement = pouvoir
Dans notre monde numérique du tout connecté, l’information est une source de renseignements lesquels sont une source de pouvoir. Il n’a jamais été aussi important d’exploiter l’information, de la valoriser et de la protéger à l’égal des autres biens de l’entreprise. Toute entreprise qui ne songe pas dès aujourd’hui à s’approprier pleinement la valeur de l’information en sa possession, risque bien de perdre des parts de marché au profit de la concurrence et au final de disparaître.
[1] http://www.ft.com/cms/s/0/900312ae-7577-11e5-a95a-27d368e1ddf7.html#axzz3p60gjCIK