De nos jours, les start-up dans la DeepTech foisonnent de plus en plus en France. Ces structures souvent à l’initiative d’experts dans un domaine scientifique donné, ont vocation à assurer le transfert technologique de la recherche vers le monde socio-économique. Une tâche ardue qui nécessite du temps et de l’argent. En effet, il faut compter environ 7 à 8 ans pour commercialiser une solution DeepTech et cela nécessite des investissements conséquents, donc des levées de fonds. Alliancy vous propose 10 start-up DeepTech françaises qui ont récemment bouclé des tour de table.
La start-up, créée à Paris en 2012 par Nicolas Dessaigne et Julien Lemoine, deux anciens de Thales, vient de lever 110 millions de dollars auprès des fonds Accel et Salesforce Ventures, qui entre à son capital. Basée en Californie depuis 2015, Algolia a su s'imposer dans le secteur du « search » grâce à des API (en mode SaaS) qui intègrent en temps réel des fonctionnalités de recherche sur le site, le CRM ou l'application mobile de ses 8 000 clients (LVMH, Twitter, Salesforce, Dior, Twitch…). Elle propose ainsi l'infrastructure, le moteur et les outils nécessaires pour qu’ils créent facilement une expérience de recherche intuitive pour leurs utilisateurs. Avec des bureaux situés à Paris (R&D), New York, Londres, Atlanta et Tokyo, Algolia emploie 350 personnes et cherche encore à recruter une centaine de profils d’ici un an… Elle vient d’être lauréate du « Trophée International 2019 » du Syntec Numérique.
Le network européen EIT Digital, financé par la Commission Européenne, a analysé 279 scale-up avant de décerner les prix de la compétition la plus prestigieuse de la deeptech européenne. La française CerbAir a remporté le premier prix dans la catégorie Digital Cities. « Je suis ravi pour notre équipe de collaborateurs passionnés », a souligné Lucas Le Bell, son cofondateur, qui salue également le soutien de ses investisseurs tels MBDA, Jean-Michel Aulas par le biais de son family office et Technofounders, le startup studio français.
Si la société a été fondée en 2015, la commercialisation de ses solutions n’a démarré qu’en 2017. Aujourd’hui, 10 millions de drones civils sont en circulation, dont certains à des fins malveillantes… Aussi, grâce à ses technologies alliant analyse radiofréquence, intégrées dans ses systèmes anti-drone fixes, mobiles, embarqués ou portables, CerbAir peut détecter la présence de tout drone civil jusqu’à 4 km. Une fois la menace détectée et caractérisée, leurs contre-mesures de brouillage et de hacking peuvent immédiatement neutraliser la menace en forçant les drones à atterrir. La start-up, qui a bouclé une levée de fonds de 1,5 million d’euros l’an dernier, en prépare une nouvelle…
La start-up rennaise, à l’origine d’une technologie photonique de mise en forme de la lumière, vient de lever 8 millions d'euros auprès de Supernova Invest, Unexo (Crédit Agricole), Definvest (ministère des Armées), Safran Corporate Ventures, de même qu’Innovacom et Starquest Capital, ses partenaires historiques. Créée en 2013 par Jean-François Morizur, Guillaume Labroille et Nicolas Treps, Cailabs vise désormais les Etats-Unis et l’Asie pour séduire avec sa capacité à augmenter la vitesse de circulation des données. 19 brevets ont été déposés pour sa technologie et quatre gammes spécifiques s’adaptent aux réseaux locaux, à l'industrie, à l'aéronautique et au spatial, aux télécoms... Cailabs, qui vient de vendre un premier système à la Nasa et cherche à s’intégrer dans des programmes militaires, recrute une dizaine d’ingénieurs qui compléteront son équipe actuelle de 43 personnes.
La start-up grenobloise souhaite disrupter le marché des écrans avec une technologie de LED. Elle est composée d’une équipe de 80 personnes principalement dédiée à la R&D. Ce marché des écrans (concernant par exemple les smartphones, télévisions, montres connectées, lunettes de réalité augmentée…) est estimé à environ 150 milliards d’euros d’ici 2022, d’après l’institut MarketsandMarkets. Pour s’imposer, Aledia a ajouté 30 millions d’euros à son capital en janvier 2018 ; elle a levé plus de 80 millions d’euros depuis 2013.
La start-up développe des technologies de détection automatique des fraudes pour les compagnies d’assurance. Cette détection se fait grâce au programme Force, qui permet un taux de précision d’environ 75%. Après avoir levé 53 millions d’euros en mars dernier (portant son capital à 88 millions d’euros), Shift Technology vise un taux de précision de 80% dans les prochaines années en explorant des pistes dans l’analyse de voix.
En octobre dernier, la start-up spécialisée en systèmes de vision neuromorphique a bouclé un tour de table de 25 millions d’euros (elle porte désormais son financement à 61 millions d’euros). Inspirés du fonctionnement de la rétine et du cerveau humain, les capteurs de Prophesee sont utilisés par le secteur de la santé, de l’automobile mais aussi de l’IoT et des téléphones portables. L’IA développée par Prophesee permet aux capteurs d’être plus rapides et moins énergivores.
Le fondateur de Nawa Technologies, Pascal Boulanger, est un fin connaisseur du stockage de l’énergie. Il fut chercheur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et directeur adjoint de l’Institut Rayonnement Matière. Dès 2009, il se lance donc avec son associé Ludovic Eveillard dans une aventure entrepreneuriale en promettant de créer une batterie sans plomb ni lithium mais en carbone. Cette année la levée de fonds de 9 millions d’euros permet à Nawa Technologies de lancer la production de super condensateurs pour l’outillage électrique ou encore les robots autonomes.
Deux ans après sa création, Mycophyto vient de lever 1,4 millions d’euros. Des fonds lui permettant de débuter la commercialisation de ses solutions et financer son effort en R&D. A l’origine de la start-up : Justine Lipuma, une jeune chercheuse qui souhaite proposer des alternatives biologiques aux pesticides. Basée à Sophia-Antipolis, Mycophyto utilise des champignons mycorhizes capables de booster la croissance des racines des plantes. Elle se spécialise notamment dans les cultures de tomates, de lavande ou encore d’oliviers.
Fin janvier 2019, MyDataModels lève un million d’euros seulement un an après sa création à Sophia-Antipolis. A partir de son programme R&D entrepris il y a 4 ans en Californie, la start-up a développé une plateforme logicielle de machine learning accessible à tous. De quoi simplifier grandement l’analyse du small data pour l’industrie et la recherche publique ou privée. Avec cette levée, MyDataModels entend accélérer le déploiement d’une nouvelle solution SaaS sur le cloud et ainsi rendre d’autant plus accessible la prévision pour des acteurs en possession d’un large volume de données.
Fondée par des anciens de Polytechnique et un ingénieur du CNRS, Exotrail développe des propulseurs pour les petits satellites. L’objectif étant de permettre aux petits satellites en fin de vie de revenir dans l’atmosphère et ainsi éviter de polluer l’espace. En avril dernier, la start-up a inauguré un nouveau site à Massy (Essonne) pour héberger des bureaux et laboratoires de développement. Depuis sa création, Exotrail a levé plus de 6 millions d'euros et a doublé ses effectifs (une vingtaine de personnes à ce jour).