« Clean-Kong » d’Erylon Robotics pour les façades vitrées des grands immeubles et « Jellyfishbot » d’Iadys pour nettoyer les plans d’eau… Ces deux start-up du sud de la France ont inventé des petits robots, très attendus sur leurs marchés respectifs.
| Cet article fait partie du dossier « Industrie : Des robots, mais pas seulement »
Un drone pour nettoyer les façades d’immeubles
Erylon cherche à faciliter la vie des travailleurs, régulièrement exposés aux tâches répétitives et aux risques, en robotisant des process ! Une fois cela dit, on comprend mieux ce que fait « Clean-Kong », ce robot/drone destiné au nettoyage des surfaces vitrées extérieures des gratte-ciels et immeubles urbains.
Aux commandes de l’entreprise : Emmanuel Robert, un ingénieur Arts et Métiers, fondateur et président d’Erylon, la start-up qu’il a fondée en 2015 au sein de la pépinière Cleantech du Pays d’Aix. Il a été rejoint depuis dix-huit mois par une de ses connaissances, Eric Puydebois en tant qu’associé et codirigeant.
« Le nettoyage des vitres est un marché encore mal cerné, mais il représenterait plusieurs dizaines de milliards de dollars. Chaque année, on dénombre de plus en plus de building dans le monde de plus de 90 mètres de haut, 19 % en plus… Et laveur de vitres est l’un des métiers les plus dangereux au monde », précise le dirigeant.
L’idée d’Erylon est donc simple : utiliser un robot plutôt que des hommes suspendus dans une nacelle, tout en intégrant les nouvelles exigences de ce secteur d’activité, c’est-à-dire économiser de l’eau et du temps, pour économiser sur les coûts. Pour autant, leur robot ne supprime pas l’emploi : deux opérateurs sont indispensables pour opérer le robot depuis le sol.
Une levée de fonds en cours
L’engin d’Erylon, qui pèsera à terme 35 kg, est transportable évidemment d’un site à l’autre. Son treuil, lui aussi démontable, permet de le suspendre à la façade à nettoyer, sur laquelle il n’appuie quasiment pas. « Clean-Kong nécessite 3 litres d’eau pour 100 mètres carrés et nettoie une surface de 360 mètres carrés à l’heure. Il va donc près de huit fois plus vite qu’un nettoyage manuel… avec un ROI sur un an », précise le dirigeant. Des atouts face à la concurrence encore rare. Il existe bien un robot chinois de ce type, mais il n’est pas suspendu à un treuil. Un autre robot finlandais vient également de sortir, mais n’a pas les mêmes caractéristiques.
Les quatre premières machines de présérie, réalisées à Aix dans les locaux de la start-up, seront mises à disposition de clients partenaires prochainement pour affiner la solution. « Nous avons besoin de diversifier notre expérience et nous ouvrir à des tests plus riches », explique le dirigeant, qui ambitionne de produire à terme une quarantaine d’engins par an.
Pour l’heure, une levée de fonds de 700 000 euros est en cours auprès de plusieurs Business Angels pour la start-up, qui a déjà été soutenue par Bpifrance, la région et plusieurs acteurs de la banque. « Avec cet argent, notre objectif est de finaliser l’industrialisation du robot et d’en financer la commercialisation dès la fin de l’année auprès des spécialistes du nettoyage et des architectes en quête de solutions », conclut Emmanuel Robert, qui assurera aussi son besoin en fonds de roulement. En parallèle, il recrute un ingénieur industrialisation et plusieurs profils de commerciaux (soit 6 personnes au total).
Un robot méduse pour nettoyer les ports
Développé par la start-up aubagnaise Iadys (3 collaborateurs), fondée en septembre 2016 par Nicolas Carlési, 31 ans, docteur en robotique et intelligence artificielle, Jellyfishbot est un petit robot, léger (moins de 20 kilos), sans batterie et radiocommandé jusqu’à 400 mètres de distance (une version autonome est en cours de développement d’ici à fin 2019), qui se faufile entre les pontons des ports de plaisance ou glisse sur les plans d’eau pour capturer jusqu’à 80 litres de macro-déchets dans un filet jetable. Le robot récupère également l’huile ou le gasoil flottant à la surface de l’eau à condition de l’équiper d’une lingette absorbante, elle aussi jetable.
Une levée de fonds envisagée fin 2018
Cet engin téléguidé est d’ores et déjà commercialisé pour une livraison dès juin prochain par la start-up, hébergée dans la pépinière d’entreprises de Napollon, près d’Aubagne (Bouches-du-Rhône). Cette machine avait été dévoilée l’automne dernier avant le concours d’innovation Sardine Trophy, dont son inventeur a été l’un des finalistes. Vendu 10 000 euros, la société espère aujourd’hui équiper deux à trois ports de la Côte-d’Azur d’ici à l’été (Cassis vient de l’adopter) et une dizaine d’ici à la fin de l’année. C’est à ce moment-là également que la société espère initier une première levée de fonds et s’attaquer à l’international. Un associé vient d’arriver pour plancher sur ces sujets et structurer l’activité marketing-commercial.