CA Technologies, avec le cabinet britannique YouGov, publie une étude portant sur l’appétence des Millenials au métier de développeur… Le constat est sans appel, la profession ne fait pas rêver !
| Cet article fait partie du dossier « Ressources Humaines : les fondamentaux bousculés »
Ainsi, malgré la numérisation inéluctable de notre société et le besoin grandissant de ces ingénieurs pour répondre aux besoins des entreprises en mal de faire évoluer leurs offres digitales, les développeurs seront de plus en plus difficiles à dénicher. La guerre des talents risque donc d’être sévère quand on sait que pour la seule année 2018, 13 000 postes sont à pourvoir uniquement en France !
Déficit d’informations, idées reçues, faible représentativité des femmes… Les clichés ont la vie dure dans ce domaine. Il faut donc revaloriser cette profession que beaucoup voit d’abord « masculine », solitaire et peu variée.
L’appréhension du métier évolue néanmoins. Les sondés pensent que ce métier « est adapté aux deux sexes », même si les femmes y sont très peu représentées. 21 % évoquent sa « mauvaise » image du Geek.
« Le métier ne fait pas rêver car les candidats ne savent ni à quoi il correspond exactement, ni vers quels débouchés il mène » Marie-Benoîte Chesnais, directrice technique chez CA Technologies
Pour 25 % des femmes qui connaissent le métier, cette faible représentation serait d’abord due au parcours scolaire qui les oriente naturellement vers d’autres cursus. « On est à 7 % sur la formation informatique, reconnaissait dans un entretien à nos confrères du Figaro Etudiant Nicolas Sadirac, cofondateur de 42, l’école présidée par Xavier Niel ; et autour de 13 % à 42 ».
« Il reste donc beaucoup à faire pour faire évoluer les mentalités, explique Marie-Benoîte Chesnais, directrice technique chez CA Technologies. Les entreprises et les Etats ont un rôle à jouer pour changer cette situation. »
C’est pourquoi le groupe, qui compte 5 400 développeurs sur 12 000 collaborateurs, a déjà sensibilisé au numérique plus de 12 000 jeunes via son programme de formation européen « Create Tomorrow » et vise les 50 000 jeunes atteints d’ici à 2020. « A l’heure où l’IA et l’automatisation suscitent beaucoup d’angoisse en termes d’emploi, l’information et la formation apparaissent comme des remparts contre ces scénarios dystopiques », conclut la dirigeante, qui souhaite mener des actions encore plus ciblées sur le métier, notamment sur la place de la femme.
« Les jeunes doivent en effet comprendre que les codeurs des années 1990 ne sont plus les développeurs d’aujourd’hui », ajoute Antoni Minniti, Research Executive chez YouGov. Le débat est ouvert.