La transition écologique est l’un des sujets au cœur du Salon International de l’Agriculture qui vient de s’achever. Les start-up étaient nombreuses à s’être emparé de ce sujet en utilisant la technologie pour aider à cette transition. Retour sur quelques pépites.
Le nombre de startups dans le domaine est en constante croissance en France, pour répondre aux besoins de plus en plus nombreux des agriculteurs comme des consommateurs. On compte aujourd’hui 215 de startups et entreprises dans le domaine de l’Agritech et de la Foodtech dans l’Hexagone et l’année 2020 place la France en tête des pays de l’Union européenne en termes de levées de fonds, le 5e au niveau mondial, avec 562 millions d’euros accordés aux entreprises du secteur.
Pour répondre à ce défi, NeoFarm s’appuie sur une technologie : un bras automatisé, géré à travers une application. Sur cet outil, situé au-dessus des cultures, vont pouvoir être fixés plusieurs embouts pour aplatir, planter ou encore labourer les sols. Pour Alexia Rey, “cette technologie permet de gagner beaucoup plus de temps et de limiter le nombre de personnes qui interviennent. Cela qui permet d’avoir un modèle final rentable”. La startup compte aujourd’hui trois fermes dont son exploitation pilote située dans les Yvelines et souhaite poursuivre son expansion en sollicitant les collectivités pour leur fournir des terrains en périphérie des villes.
“L’agriculture est un secteur à risque au vu de son importance et c’est l’un de ceux qui modélise le moins par rapport d’autres comme à la finance ou la santé” lance Carlotta Leon, responsable RH chez Thegreendata. C’est ce crédo que la startup a décidé d’investir en souhaitant aider le secteur sur les aspects de transition écologique et d’agriculture régénératrice. “Le but est d’avoir des résultats rapides en travaillant avec de grands groupes comme Danone ou Axereal” raconte Benoit Briault chargé du développement commercial.
Pour ce faire, Thegreendata va simuler différents modèles d’exploitations en modifiant plusieurs variables comme le nombre de vaches, le type d’alimentation ou le type de prairie afin de voir quel modèle peut correspondre au résultat souhaité par l’entreprise. “L’objectif est que ce soit applicable, c’est à dire que ce soit intégrable au process, accepté par les gens et crédible” explique Benoit Briault. Les modélisations faites par l’entreprise concernent par exemple les émissions de carbones mais en prenant soin de respecter d’autres aspects d’importance. “Pour réussir être impactant sur l'environnement, il y a également un volet sur le bien-être animal dans nos modèles” assure le responsable développement commercial.
Les objets connectés et géolocalisés qui ont envahi notre quotidien arrivent également en force dans le secteur de l’agriculture et notamment de la viticulture. Agreenculture a développé un boitier connecté placé sur un petit engin permettant de désherber manuellement le pied des vignes de manière autonome sans utiliser d’herbicides comme le glyphosate par exemple. “Il ne nécessite qu’une heure de main d’œuvre pour huit heures de fonctionnement autonome” indique Hugo Senges, chargé du marketing et développement commercial dans la startup.
Outre le bannissement des désherbants, ce robot joue sur d’autres aspects. Grâce à ses chenilles et son faible poids, il produit la même pression au sol que les pas d’un humain alors que “90% de l’énergie dans l’agriculture sert à décompacter les sols qui ont été tassés par les machines”, explique Hugo Senges. “Les Sols aérés permettent une meilleure vie et une meilleure productivité” ajoute-t-il. Pour l’instant ce robot fonctionne avec un moteur hybride car l’utilisation de l’énergie électrique n’est pas encore optimum en raison de sa faible autonomie, mais le boitier connecté peut être installé pour automatiser tous types d’engins agricoles.
La technologie de la Blockchain n’a pas directement d’impact dans le quotidien des agriculteurs pour aider à la transition écologique. Mais celle-ci peut venir en appui en apportant plus de traçabilité et la transparence pour aider à l’agroécologie. “On va créer une batterie d’indicateurs tout au long de la chaine du produit comme l’empreinte carbone, la consommation d’eau, pour voir ensuite l’importance de ces indicateurs par rapport aux autres”, indique Stéphane Menez, responsable du développement chez Crystalchain.
“On crée une plateforme permettant aux agriculteurs de télécharger leurs données, on les lie ensuite entre elles pour bâtir une restitution” explique-t-il. La blockchain va ainsi permettre de verrouiller les données pour assurer la traçabilité du produit fini. “Cela va conférer aux données un caractère pérenne, infalsifiable et sur lesquelles on ne pourra plus revenir” souligne Stéphane Menez. Crystalchain fournit ensuite des QR codes affichés sur les produits finis permettant aux consommateurs de connaitre en un simple scanne, toute la chaîne production du produit.