Selon le dernier baromètre de l’Apec, les intentions de recrutement de cadres démontrent un léger recul avec 10 % d’entreprises qui envisagent d’embaucher au moins un cadre au 3e trimestre 2022. Pour autant, les difficultés de recrutement atteignent des niveaux record, avec 84 % des entreprises qui les anticipent pour le 3e trimestre. Les points à retenir.
Le nombre d’offres d’emploi cadre continue à progresser
Dans un contexte toujours incertain (guerre en Ukraine, forte inflation, difficultés d‘approvisionnement…), les recruteurs continuent de rechercher des compétences cadres, ce qui se traduit par une hausse de 22 % des offres d’emploi publiées entre le 1er et le 2e trimestre. Au 3e trimestre, en dépit de la saison estivale, ce volume reste élevé avec + 20 % d’offres en juillet 2022 vs juillet 2021[1]. À noter que l’industrie est le secteur qui enregistre la plus forte hausse avec +32 % soit plus de 5 000 offres à pourvoir.
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Des intentions de recrutement de cadres en légère baisse
Le léger fléchissement des intentions d’embauches de cadre, amorcé dès le mois de mars 2022 dans un contexte d’incertitude liée à l’invasion russe en Ukraine, se confirme et ce, même si l’activité économique du 2e trimestre est repartie à la hausse (+0,5 % au 2e trimestre[2]). 10 % des entreprises, toutes tailles confondues, envisagent de recruter au moins un cadre au 3e trimestre, soit un recul de 3 points VS le 2e trimestre et un niveau équivalent à septembre 2020. Les grandes entreprises (54 %, -4 points) et le secteur des services à forte valeur ajoutée[3] (15 %, -5 points), traditionnellement gros recruteur de cadres, affichent un recul plus marqué.
Des difficultés de recrutement au plus haut niveau
Au 2e trimestre 2022, 82 % des entreprises disent avoir rencontré des difficultés pour recruter des cadres, c’est 13 points de plus qu’au 1er trimestre. Au 3e trimestre, le recul des intentions d’embauche ne s’accompagne pas d’une baisse des tensions, 84 % des entreprises pensent qu’il sera difficile de recruter, un niveau encore jamais atteint (+30 points VS septembre 2020) !
Les intentions de mobilité des cadres se maintiennent mais l’inquiétude monte [4]
Pour les cadres interrogés en août 2022, le changement d’entreprise reste considéré comme une opportunité plutôt qu’un risque (52 %), malgré l’inquiétude que suscite la situation internationale. 22% des cadres se disent préoccupés par la santé économique de leur entreprise et 66 % inquiets de la situation économique du pays (vs 61 % en juin). Enfin, les intentions de mobilité se maintiennent sur le long terme, 34 % des cadres ont l’intention d’entreprendre des démarches pour changer d’entreprise dans les 12 mois. Dans le détail, les cadres en poste dans le secteur de la construction et du commerce sont les plus enclins à bouger.
« Ce léger fléchissement des intentions d’embauche n’empêche pas les tensions de recrutement d’atteindre ce trimestre un niveau record. Ces difficultés à recruter représentent aujourd’hui une véritable menace pour le développement économique des entreprises. Ce n’est pourtant pas une fatalité. Des solutions doivent être apportées, et certaines sont dans les mains des recruteurs eux-mêmes et de ceux qui les accompagnent. Il existe un vivier de compétences disponibles qui aspirent à travailler, par exemple parmi les seniors mais aussi chez les jeunes diplômés. Comprendre ces tensions, accompagner les entreprises à diversifier leurs critères de recrutement, réussir l’intégration des nouvelles recrues : des conditions sine qua non pour atteindre l’objectif du plein-emploi, et autant d’enjeux majeurs pour l’Apec et les acteurs de l’emploi ». Gilles Gateau, directeur général de l’Apec
Rentrée 2022 : salaires et pouvoir d’achat sont au cœur des préoccupations des cadres [4]
Sans surprise, la question des salaires et du pouvoir d’achat s’inscrit, en cette rentrée, au cœur des préoccupations des cadres (63 % se disent inquiets). Interrogés en août sur leurs résolutions à venir, 49 % souhaitent augmenter leur rémunération (+13 points VS août 2021) alors même qu’ils sont 33 % à ne pas se satisfaire de leur salaire actuel (+6 points VS mai 2022). Les moins de 35 ans – même s’ils ont bénéficié d’augmentations en 2021[5]- affichent la plus forte baisse de satisfaction (58 %, -13 points VS mai 2022). Logiquement, ils sont 55 % (43 % pour l’ensemble des cadres) à envisager de demander une augmentation d’ici fin 2022.
Evolution significative, 53 % des cadres (+14 points VS mars 2022) appellent à des augmentations majoritairement collectives, en réponse à la hausse du coût de la vie plutôt qu’à des performances individuelles, pour tous les salarié.e.s sans exception ni distinction de revenus.
« L’inflation et le pouvoir d’achat posent avec acuité la question des salaires et les cadres, comme tous les salariés n’échappent pas à ces préoccupations. Les candidates et candidats pourraient devenir encore plus exigeants sur la rémunération, accentuant les tensions de recrutement déjà à l’œuvre. Un enjeu de taille pour les entreprises qui doivent à la fois recruter et fidéliser les talents ».
[1] Apec.fr – juillet 2022
[2] INSEE – juillet 2022
[3] Activités informatiques, ingénierie R&D, conseil, banque assurance, communication média, activités juridiques et comptables.
[4] Données mises à jour à l’aune de l’enquête mensuelle Apec – août 2022 (base 1000 cadres du privé)
[5] Focus sur la rémunération des jeunes cadres – juin 2022