Alliancy a accueilli dans ses locaux les représentants des secteurs de la banque et de l’assurance afin de différencier les sujets sur lesquels ils identifient de vraies opportunités de transformation, de ceux qui resteront à leurs yeux des effets de manche marketing.
Ce comité éditorial de début d’année a permis de confronter des visions différentes autour des « questions irrésolues » de la transformation des banques et des assurances. Dans le cadre du programme Le Numérique en Pratique, trois partenaires ont également pu challenger leurs convictions vis-à-vis du marché. Par la voix de Laurent Heslaut, directeur des stratégies de sécurité, l’éditeur Symantec s’est notamment interrogé sur les prochains défis en matière de sécurité de secteurs souvent réputés comme étant « matures » en la matière. La double transformation technologique et d’usage change en effet le rapport actuel entre sécurité et innovation chez les banques et les assurances. Pour sa part, Etienne Fauveau, Head of Banking & Insurance BPO pour Canon Business Services, a questionné les invités sur la cohérence de leurs nouveaux projets innovants vis-à-vis de ce qui avait pu être déjà mené en termes de dématérialisation – vu comme un socle inévitable pour la transformation de ces métiers. Enfin, Sébastien Mattioli en charge du secteur de l’assurance pour Quadient a posé la question du rapport à l’innovation – notamment en termes de choix technologiques et de méthodologies – du secteur, alors que celui-ci est bousculé fortement par les Fintechs et les Assurtechs.
Retrouvez ci-dessous les questions clés que se posent nos invités pour 2018 :
Christian Pasquetti, directeur général - MGEFI
« Après des années de débats, nous sommes en droit en 2018 de nous interroger sur l’utilisation réelle des architectures dites « big data » et de leurs usages concrets… en dehors de ce que font les GAFA ! Pour une entreprise française, quels sont les tickets d’entrée ? Quels sont les niveaux d’investissements à prévoir à terme ? Quels modèles de fonctionnement ? Et peut-on s’en passer ? »
Jean-Marie Adam, directeur Filière Production & Opérations, Président de BPCE-APS - Natixis Assurances
« La question essentielle est celle-ci : comment travailler de façon efficiente avec les start-up ? Comment concilier notre résilience, économique et organisationnelle, avec leur agilité, sans que cela soit un problème pour eux comme pour nous ? Identifier les méthodes qui fonctionnent le mieux sera un vrai accélérateur pour les entreprises de notre secteur cette année. »
Denis Cammas, directeur des infrastructures France et CTO - Generali
« Ce qui est utile à nos grandes organisations est de savoir si l’on peut vraiment convaincre tous les décideurs de l’intérêt du fail fast, cette approche étant nécessaire pour innover efficacement. Quand pouvons-nous prendre le temps de faire évoluer la culture d’innovation interne et quand faut-il plutôt s'orienter vers du "bi-modal" en s'appuyant sur une structure dédiée, pour accéder aux outils les plus efficaces en particulier dans le cloud public ? Une autre priorité est de garder comme boussole l’expérience client. Comment nos utilisateurs, nos clients, peuvent-ils être inclus dans les démarches agiles que nous faisons émerger ces dernières années ? Peuvent-ils devenir les alter-ego des product owners ? A quelles conditions ? »
Cécile Mérine, cofondatrice – Otherwise
« Beaucoup de questions vont devoir être posées autour de l’humain augmenté. Si la technologie est un facteur de fluidification très important, c’est l’humain qui fera vraiment la différence. Cela interroge nos rôles dans le secteur, mais il va falloir plus généralement répondre à des questions de fonds : quel sens donne-t-on vraiment à notre activité ? Qu’est-ce que l’on apporte de nouveau, qui peut changer des vies ? Et il faut y répondre sans utiliser la facilité des buzzwords du moment… »
David Giblas, directeur innovation et digital - Malakoff-Médéric
«Une question qui n’est pas encore résolue est celle de la cohabitation de systèmes d’information de nature et aux objets différents : le fast et le core. Le premier débridé pour favoriser l’innovation, le second fiable et ayant depuis longtemps prouvé sa capacité de mise à l’échelle Quel modèle opérationnel IT peut vraiment faire coexister les deux mondes intelligemment ? Quel est le prochain cap que nous devons passer ? »
Eddie Abecassis, chief digital officer - SwissLife
« Il faut trouver les moyens les plus efficaces pour convaincre les collaborateurs qu’il est vital d’innover et qu’ils sont au centre de l’équation. Et il est prioritaire d’accompagner leurs managers pour les convaincre de laisser les collaborateurs adopter cette démarche ! C’est-à-dire revoir les réflexes managériaux, mais aussi les freins organisationnels qui empêchent par exemple de mieux partager la donnée… »
Yann Barthélémy, président de l’Innovation Makers Alliance
« La question la plus urgente est de savoir comment on passe de proof of concept, que nous avons désormais tous appris à faire de manière agile et rapide, à une véritable industrialisation. Sans cela, l’innovation n’a guère de sens. De plus, de nombreuses technologies, comme le cloud par exemple, ont gagné en maturité et nous devons basculer des discussions autour des « détails techniques » de faisabilité vers la concrétisation d’innovations métier basées sur ces technologies, notamment autour de la data science, avec notre existant tellement hétérogène…»
Pol-Henri Minvielle, directeur délégué CCMO Mutuelle
« Nous réfléchissons à des projets avec plusieurs start-up dans le cadre de la digitalisation de l'entreprise, notamment pour améliorer l'expérience et le service client. Avec une question opérationnelle : comment cibler au mieux nos efforts et travailler au mieux avec elles, surtout alors que nous sommes en train d'élaborer notre plan d'action stratégique pluri-annuel et de nous réorganiser profondément en interne ? En revanche, comme beaucoup d’autres, nous avons une grande perplexité sur les « miracles technologiques » du type blockchain. Va-t-on enfin voir en 2018 des cas d’usages inspirants et concrets ? »
Nous tenons à remercier nos partenaires d'avoir animé avec nous le débat :
- Etienne Fauveau, Head of Banking & Insurance BPO - Canon Business Services
- Laurent Heslaut, directeur des stratégies de sécurité - Symantec
- Sébastien Mattioli en charge du secteur de l’assurance - Quadient
Ce comité éditorial fait partie du programme "Le Numérique en pratique" dont ils sont partenaires. Retrouvez toute leur actualité ici !
