La révolution numérique a permis aux services RH de prendre une dimension plus stratégique car grâce à l’automatisation, les tâches administratives et de routine sans réelle valeur ajoutée tendent à disparaître. Malheureusement, toutes les entreprises ne peuvent pas en dire autant. Une enquête, réalisée en juin 2020 par SD Worx, souligne l’existence de disparités non seulement en fonction des pays, mais aussi de la taille des entreprises.
Une récente étude, menée dans 11 pays européens par le prestataire de services Paie et RH SD Worx, révèle qu’une grande partie des départements RH des entreprises n’est pas à la page en matière de transition numérique. Alors que les entreprises néerlandaises, polonaises ou encore espagnoles semblent être les meilleures élèves, moins de la moitié des 3 000 entreprises interrogées est satisfaite du niveau d’automatisation des outils numériques et des processus dédiés à la paie ou aux ressources humaines. Les PME sont les entreprises ayant la plus grande marge de progression.
Prendre exemple sur les précurseurs
Lorsque les entreprises polonaises, espagnoles, néerlandaises, irlandaises ou encore italiennes sont interrogées sur leur niveau d’automatisation, elles indiquent avoir atteint un haut niveau de maturité numérique dans les domaines suivants : les processus et systèmes de RH et de paie, les rapports et analyses RH et les outils numériques destinés aux RH.
De son côté, la France est à la traine : seules 34% des entreprises sont satisfaites de leurs efforts de transformation numérique des ressources humaines. Quant au top 5 en Europe, il regroupe (dans l’ordre) les entreprises polonaises (66%), irlandaises (63%), espagnoles, néerlandaises et anglaises ex aequo (57%). Même si ces entreprises semblent performer en matière de RH numériques, il apparait que les entreprises ont généralement un avis tranché sur la question et qu’une quantité variable reste tout de même très insatisfaite (entre 30 et 50% pour ces mêmes pays).
Les PME peuvent acquérir un nouvel avantage concurrentiel
De façon générale, les grandes entreprises (>250 salariés) semblent plus avancées en matière de numérisation des processus et services des ressources humaines. Selon l’étude, près de la moitié de celles-ci (48,8%) estime que leur niveau d’automatisation des processus et systèmes de RH et de paie est élevé ou très élevé, alors que seulement 30 % des entreprises de moins de 100 salariés partagent cet avis.
En outre, la majorité des PME étant insatisfaite de leur niveau de maturité numérique en matière de RH (seules 30,4% sont très satisfaites selon l’étude), il est apparu qu’un long chemin était encore à parcourir pour bon nombre d’entre elles. Pourtant, investir dans les RH numériques peut être un moyen efficace pour les PME d’acquérir un nouvel avantage concurrentiel, d’attirer et de retenir les talents, mais aussi de réaliser des économies sur le long terme.
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Le numérique n’est pas une priorité
Au cours des premiers mois de l’épidémie de coronavirus, l’automatisation des processus RH et la transformation numérique n’étaient pas au cœur des préoccupations et beaucoup d’entreprises ont relayé ces aspects au second plan. En France, sur une liste de 19 priorités RH, ces objectifs figurent en fin de classement en occupant respectivement la 18ème et 16ème place. Les principales préoccupations restent la digitalisation de la paie et la gestion des coûts salariaux. De plus, seules 20% des entreprises européennes estiment qu’il est très important d’automatiser ou de transformer numériquement les ressources humaines dans un futur proche. Plus particulièrement, les entreprises belges et françaises qui choisissent de se tourner vers d’autres stratégies (paie, coûts) pour réussir.
Malgré cette tendance, et de façon plus globale, la majorité des organisations interrogées ont lancé ou vont prochainement mettre sur pieds des projets dédiés à l’automatisation des processus RH (51,2 %) ou à la transformation numérique (51,7 %) au cours des 12 prochains mois.
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« À l’heure de la COVID-19, l’automatisation et la numérisation des RH ne sont pas au cœur des préoccupations des entreprises, notamment pour des raisons de contraintes budgétaires. Paradoxalement, le télétravail mis en place par les services RH doit absolument s’accompagner de mesures liées à la digitalisation des process RH. Trop d’entreprises se retrouvent dans l’impossibilité de faire signer des avenants, des contrats, envoyer des bulletins ou des attestations aux salariés pour des raisons purement matérielles ou logistiques. La digitalisation est source de productivité mais également de satisfaction des salariés, et renvoie une image moderne de l’entreprise et de son service RH », déclare Jean-Marie Mozziconacci, Directeur Général France chez SD Worx.
Trouver un équilibre
L’un des plus grands défis pour les entrepreneurs et les professionnels des ressources humaines sera de mettre en place des outils pertinents et intuitifs et des solutions numériques sur mesure pour affiner leurs propres méthodes de travail. Mais c’est loin d’être le seul défi que les entreprises doivent relever. Des équilibres sont à trouver notamment en matière de politique de récompense, de la gestion des effectifs, de l’externalisation, de la paie et de l’expérience des collaborateurs.
Les défis actuels des ressources humaines, qui nécessitent à la fois un socle stable et demande une certaine agilité, sont notamment abordés dans le e-book de SD Worx « The Future of Work and People in Europe – HR, Fluid as Hula-Hoop Shaking ».
Au niveau RH, 37% des entreprises européennes affirment avoir atteint le seuil de maturité numérique (27% en France) mais 27% estiment de leur côté qu’il est urgent de faire avancer les choses sur ce front. Cette tendance est particulièrement marquée en France où plus d’un tiers des entreprises (35%) partagent ce point de vue.